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Ce livre est un choc, une violence faite au corps que l'époque terrasse. Un roman entre tragédie et conte d'amour - Vous plait-il d'entendre un beau conte d'amour et de mort ? -, porté par une langue puissante, une dramaturgie épique, un rythme cinématographique, des personnages inoubliables. L'histoire de Jeanne et Nathan est celle d'un réel que l'addiction met à distance, qu'elle rend supportable ou transcende en le falsifiant. Réunis, ils s'inventent un monde, une destination, un rêve de bonheur. Leur romantisme c'est l'amour fou de Tristan et Iseut ; leur échappatoire celle des enfants perdus de Peter Pan. Un envol.
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L'élan amoureux et le couple sous toutes leurs facettes, avec 5 premiers romans à découvrir
C'est un roman qui ne m'a pas convaincu. Je n'ai pas adhéré au style de l'auteur. L'écriture est certes singulière et originale mais je l'ai aussi trouvé ampoulée et alambiquée. Il faut s'accrocher pour suivre le délire psychédélique qui est raconté.
Le premier tiers du roman raconte la vie en parallèle de Jeanne et Nathan. On apprend à les connaître dans leur vie, leur addiction, leur blessure. Ils apparaissent touchants dans leur vulnérabilité. Jeanne est une actrice pornographique très prolifique qui a fuit une famille bourgeoise. Nathan est un universitaire dépressif qui enseigne sur le cinéma. L'auteur est très cru dans les descriptions sur l'univers des plateaux pornos. C'est long et trop détaillé. Cela n'apporte pas grand chose à part peut-être de décrire la futilité et les travers de leur milieu respectif. L'ambiance est plombante. Il y a tout de même des phrases qui sortent du lot et qui prêtent à réfléchir.
Le deuxième tiers du roman évoque enfin la rencontre des deux personnages dans un centre de désintoxication huppé de la capitale. Jeanne et Nathan rentre le même jour à quelques heures d'intervalle. Le lendemain, la France est confinée suite au virus. Il y a encore pas mal de pages avant que la rencontre se fasse réellement. Et quand elle arrive enfin c'est une grosse déception pour moi. C'est complètement ridicule. Ils tombent amoureux comme un cheveu sur la soupe et vivent une histoire que j'ai trouvé totalement puérile. Je n'ai pas du tout été embarquée. Je n'arrive pas à savoir si c'est l'effet recherché par l'auteur, une sorte de parodie.
Enfin le dernière tiers est une succession d'événements pas du tout crédibles selon moi. Ce qui m'a gêné dans la lecture de ces dernières pages.
Un roman ovni qui m'a sorti de ma zone de confort.
Intéressante et poignante parabole que ce « Roman de Jeanne et Nathan », le premier de Clément Camar-Mercier, publié il y a un an chez Actes Sud et sélectionné par les 68 Premières Fois en cette année 2024. À la fois « récit allégorique » et « courbe géométrique », il illustre avec force l’une et l’autre définition, nous entraînant à sa lecture d’ascension en sommet, de paliers stables en chutes vertigineuses. Pas de ligne droite, en effet, pour ceux qui, à l’image de Jeanne et de Nathan, se trouvent pris au pièges de leurs addictions. Pas de long fleuve tranquille à suivre le cœur serein, mais une escalade incessante vers toujours plus. Plus d’excès, plus de sensations, plus de risques. Dans ces conditions, quelle autre option reste-t-il que la chute pour faire cesser l’infernale ascension ?
Quelle autre option, de même, qu’une franchise sans pudeur, qu’un style à hauteur de violence, qu’une écriture engagée, au souffle rapide, à la frontière de la transe, parfois, pour dire cette vie à la frange, cette vie à la fange ? La plume de Clément Camar-Mercier semble, elle aussi, suivre cette courbe en parabole, montant dans les tours, s’apaisant à mi-parcours, partant en vrille dans une chute finale. Ça gratte un peu et ça dérange, c’est parfois bien trop long, parfois bien trop dur, mais il arrive aussi, à l’entre-deux, dans l’œil de ce cyclone, que l’on croie reconnaître les silhouettes d’un Colin ou d’une Chloé et la voix lointaine d’un Boris Vian clamant « Je voudrais pas crever avant… ». Alors, oui, c’est un texte par lequel il faut se laisser apprivoiser, qui peut montrer les dents quand il ne les fait pas grincer, mais je ne suis pas sans une certaine tendresse pour Jeanne, pour Nathan et pour leur roman.
Difficile de revenir sur cette première lecture dans cette nouvelle édition des 68 Premières Fois pour 2024, tant les sujets évoqués à travers plus de 350 pages sont complexes et pour tout dire m'ont plus d'une fois mis mal à l'aise tant dans les images évoquées que les thèmes choisis, par la violence des faits que la puissance des mots et tournures utilisées.
Un roman à la fois complexe et dont les longueurs m'ont souvent découragées. Une première partie très conséquente où le narrateur nous amène dans le quotidien de Nathan, éternel universitaire thésard et Jeanne actrice de film porno, tous deux avec des parcours et une histoire différente, voire opposés. Leur seul point commun, et pour le coup massif ; l'addiction à toutes les drogues dans des proportions démesurées. Le récit de leur quotidien n'est rythmé que par ce travers et avait, à la base, peu de chances de devenir commun. J'avoue que les très (trop) longues descriptions de leur défonce et des scènes pornographiques violentes de Jeanne ont provoqué chez moi une certaine nausée et un vrai malaise, Etait-il nécessaire de se répandre à ce point dans l'abject et le sordide dans de telles proportions ? Je laisse les lectrices et lecteurs à venir en juger.
Bien sûr ces excès et les proportions démesurées de leur dernier trip d'une violence jamais atteinte vont enfin provoquer la rencontre de ces deux personnages à travers leurs cures de désintoxication dans la même structure que seuls les plus argentés peuvent s'offrir, mais cela aurait pu intervenir beaucoup plus tôt. En tout cas, le lecteur va enfin retrouver un peu plus de calme et d'intérêt et suivre le rapprochement des deux et une certaine rédemption de ces deux êtres. Parenthèse à la fois courte et inespérée puisque Jeanne et Nathan, jusque là détachés de tout et profondément égoïstes, vont recouvrir une certaine humanité et se lancer dans une reconstruction à la fois personnelle et en couple, que l'on pourrait espérer définitive et constructive....
La chute choisie par l'auteur, en tout cas, ne conviendra peut-être pas à tous ses lecteurs mais elle a le mérite de préciser que souvent la rédemption n'est jamais définitive et que le poids du passé reste prédominant. Il y a du style en tout cas et le champ lexical de Clément Camar - Mericer est riche, même s'il aurait gagné, pour moi à être plus fluide. A vous de le découvrir.
Avant d’ouvrir « le roman de Jeanne et Nathan », j’avais
reçu les conseils et avis de quelques un.e.s : courage, ce n’est pas un
livre facile, il faut réussir à dépasser le début, le mélange sexe et
drogue est sidérant, il faut sauter les trucs trop trash… Bref, il faut
faire preuve d’ouverture et d’indulgence pour aborder cette lecture,
c’est un premier roman après tout.
Eh bien, une fois la dernière page tournée, je sauve certes une
construction intéressante en trois temps : présentation des futurs
amants, leur rencontre et la chute ; pour le reste, je suis partagée
entre perplexité et écoeurement.
Perplexité parce que la 4e de couverture annonce une langue puissante
que j’ai trouvée verbeuse voire pédante, des personnages inoubliables
qui m’ont semblé vains, une histoire à mi-chemin entre la tragédie et le
conte d’amour ce que je n’ai pas reconnu (su reconnaître ?), une
lucidité qui à mes oreilles a sonné comme du cynisme, un caractère
subversif qui m’est apparu surtout malsainement dérangeant, une peinture
de l’époque qui pour moi tient plutôt du gloubi-boulga : les addictions
et la désintoxication, la pornographie, le cinéma et le théâtre, le
fascisme, les pandémies et le retour à la terre dans une ferme du
Loir-et-Cher… N’en jetez plus, la cour est pleine !
Et écoeurement par le caractère à la fois glauque et racoleur de
l’ensemble, misogyne du sol au plafond (l’actrice porno cocaïnée que son
activité délivre, au secours !). Et comment qualifier la principale
scène de viol sinon de voyeuriste, aussi indécente que révoltante,
étalée sur 4 pages d’une violence sans nom ?
Dire que j’étais aux anges de lire ce roman qu’Arnaud Viviant avait
si bien « vendu » dans le Masque et la Plume… Je suis bonne élève et
quand on me dit « faut lire », je lis mais franchement, là, j’ai eu le
sentiment d’avoir perdu mon temps ; je ne saurais mieux dire que cet
avis croisé sur un forum qui affirmait la « conviction qu’on a tous
autre chose de mieux à faire avec nous-même que de nous vautrer dans le
mal-être des autres pendant autant de pages » (j’ajoute : 341 pages
quand même !).
Ce livre voyage dans le cadre des #68premièresfois, merci à l’équipe pour cette belle aventure et ses découvertes enthousiasmantes (habituellement...)
Jeanne est actrice pornographique. Nathan est professeur en Université. Tous deux tiennent le coup grace aux drogues. Un jour ils se rencontrent c'est le début d'une autre vie.
Nous suivons dans un premier temps parallèlement la vie de l'un et de l'autre. L'écriture est trash et précise, sans doute fortement documentée : les passages de tournages sont particulièrement éprouvants, ceux sur la drogue tout aussi réalistes. Les deux personnages sont bien décrits, Jeanne un peu plus crédible que Nathan. On sent le dégout d'eux mêmes, la solitude, la vie qui n'a plus de sens, l'emprise de l'autre ou de la société sur soi, l'addiction, ...
Puis tout bascule avec la rencontre et l'espoir qui revient, l'amour, l'envie d'un autre monde, la fuite pour se reconstruire, sur fond de pandémie. Cette seconde partie est plus courte, moins précise, plus rapide aussi.
J'ai vraiment été bluffée par cette écriture, l'hsitoire est dure, éprouvante jusqu'à la fin mais cela faisait bien longtemps qu'un roman ne m'avait pas bousculée comme ça.
Ce n’était pas gagné au départ. Le faible potentiel d’attraction des personnages principaux aurait pu constituer un obstacle majeur : une actrice de porno et un camé mondain, mal équipés pour devenir des figures de légende ! Et pourtant, un je ne sais quoi sans le récit suscite la curiosité (pas malsaine : aucune surprise quant aux évocations du succès des films X ! ) Non c’est la détermination de Jeannette qui emporte la sympathie. Quant à Nathan qui épuise son corps en multipliant les expériences toujours plus insatisfaisantes et se composant un simulacre de vie sociale, il est loin pas d’un héros des temps modernes.
Masi le roman est aussi une magnifique histoire d’amour, aussi improbable qu’inévitable qui deviendra possible lorsque ces deux-là auront touché le fond.
La reconstruction puis l’élan vers un avenir différent sont-ils le gage de lendemains qui chantent ?
J’ai adoré ce roman, qui nous prend par les tripes puis se targue de ramener les choses à leurs justes valeurs : attention, lecteur, tu es en train de lire une fiction! …
Une belle découverte que ce premier roman mené de main de maître.
352 pages Actes Sud 16 août 2023
Le 3ème roman reçu dans le cadre de ma participation au jury du prix du roman Fnac était "Le roman de Jeanne et Nathan" de Clément Camar-Mercier. Voici ma critique rédigée en juin dernier :
Jeanne est une actrice assez connue dans le milieu du cinéma pornographique. Très professionnelle, elle semble capable de tout, sans éprouver de difficultés. En réalité, désabusée par la vie, elle ne supporte tout cela que grâce à la cocaïne.
Nathan est un prof d'université, qui n'arrive pas à finaliser sa thèse.
Il donne des cours sur le cinéma américain, et ne peut "assurer" que sous l'emprise de la drogue, dont il a besoin pour se sentir suffisamment captivant face à ses élèves.
Et, un jour, ils se rencontrent...
J'ai aimé le style de l'auteur, à la fois très réaliste, presque brutal - voire cru -, très imagé, mais aussi idéologique et littéraire. J'ai aimé la finesse, l'intelligence de ses digressions, ses interpellations au travers de ses personnages, de leurs questionnements, de leurs souffrances, de leurs sensations, de leur addiction...
J'ai aimé rencontrer les 2 personnages principaux alternativement, par leurs pensées, leurs souvenirs, leur présent,... exprimés à la première personne, et ce au sein d'un même chapitre.
Cela crée du rythme, des contrastes, et déjà un lien entre eux, avant même qu'ils ne se rencontrent.
Cela imprime aussi un côté épique, cinématographique au récit.
Je trouve qu'on sent vraiment la formation et l'expérience de dramaturge de Clément Camar-Mercier.
Cela a également suscité chez moi une évidence, celle que, comme l'expriment nombre de grandes tragédies, tout était écrit d'avance et ne pouvait se terminer autrement que dans le drame. Je rejoins à ce niveau le parallèle fait par l'éditeur avec Tristan et Iseult.
Et pourtant... je ne peux pas vraiment dire que j'ai eu un coup de coeur pour ce roman.
Les descriptions des actes pornographiques, ces scènes de sexe crues, brutales, dérangeantes, et notamment la scène de viol, ont été particulièrement éprouvantes pour moi. C'est sans doute volontaire de la part de l'auteur, mais cela reste un bémol pour moi concernant ce roman.
De plus, le dernier tiers de l’histoire m'a déçue. Je suis d'avis que certains aspects manquent un peu de vraisemblance, à mon sens, notamment l'engagement en politique de Jeanne.
Bref, je ne pense pas que ce roman, doté cependant de nombreuses qualités, puisse remporter le prix. Et je ne le conseillerais pas à n'importe qui. Toutefois, je suis heureuse de l'avoir lu et j'en garderai un bon souvenir dans l'ensemble.
Un très beau premier roman au rythme effréné et au style mélodieux. Une belle histoire d’amour entre une actrice de porno, Jeanne et un professeur d’université en cours de rédaction de thèse, Nathan. Dans une première partie, on apprend à les connaître avec des chapitres courts qui alternent. On rencontre deux êtres un peu perdus, dans des attitudes autodestructrices et extrêmes. Tous les deux consommateurs irrationnels de drogue et d’alcool. Ils vont se rencontrer dans un centre de désintoxication en pleine crise de COVID, nous entraîner dans un road trip, des aventures ambitieuses et surtout nous marquer par leur amour.
C’est une histoire improbable, que l’auteur construit savamment avec deux personnages saisissants et extrêmes de par leur monde, leurs addictions, leurs réactions. C’est un livre plein de contrastes dans lequel l’auteur réussit à mettre brillamment les personnages en valeur et les rendre captivants pour une lecture addictive.
Le rythme déchaîné et la fureur de vivre, d’aimer et de fuir des personnages contrastent avec la violence de leur entourage, un style tantôt poétique, harmonieux, sensuel tantôt tranchant et cru.
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