Des lectures idéales pour votre été !
JFB précise que ce n'est pas autobiographique et qu'il ne connait pas grand chose en psychiatrie; il a 4 frères et une soeur mais pas de schizophréne, surprenant, non?
Un homme vit paisiblement à la campagne avec sa femme Livia, son chien Pablo et le chat Lennon. Pour cet écrivain parvenu à l'aube de la vieillesse, l'essentiel n'est plus tant dans ses actions que dans sa façon d'habiter le Monde, et plus précisément dans la nécessité de l'amour. À intervalles réguliers, il reçoit la visite de son frère malheureux, éprouvé par la schizophrénie. Ici se révèlent, avec une indicible pudeur, les moments forts d'une relation fraternelle marquée par la peine, la solitude et l'inquiétude, mais sans cesse raffermie par la tendresse, la sollicitude. "À ce moment je me suis dit pour la première fois qu'il ressemblait, avec ses cheveux courts aux vifs reflets mordorés, à ce petit oiseau délicat, le roitelet, dont le dessus de la tête est éclaboussé d'une tache jaune. Oui, c'est ça : mon frère devenait peu à peu un roitelet, un oiseau fragile dont l'or et la lumière de l'esprit s'échappaient par le haut de la tête. Je me souvenais aussi que le mot roitelet désignait un roi au pouvoir très faible, voire nul, régnant sur un pays sans prestige, un pays de songes et de chimères, pourrait-on dire."
Des lectures idéales pour votre été !
« Le roitelet » est le surnom que Jean-François Beauchemin, l’auteur, a donné à son jeune frère.
Il protège ce frère fragile, émotionnellement différent et atteint de schizophrénie.
Jean-François Beauchemin peint ici un délicat portrait d’homme.
J’ai beaucoup aimé ce livre sensible, émouvant et plein de poésie.
Le narrateur est un écrivain, enfant il s’émerveille de ce petit frère imprévisible, tendre, provocateur, sérieux, savant et comme secoué d’inquiétude. A quinze ans, il perçoit chez son petit frère les premiers signes de sa vertigineuse descente, il entre dans une phase vacillante, obscure et semée de dangers. S’ouvrent les portes du pays terrible de la schizophrénie, un pied dans la réalité et l’autre dans les délires.
Un grand roman d’amour entre deux frères. Dans ce récit souvent il ne se passe rien, une existence simple à la campagne auprès d’une nature apaisante, d’un chien bienveillant, et pourtant c’est un enchantement. Une écriture tendre, pudique et poétique pour décrire ce combat de tous les jours et cette sollicitude permanente envers ce frère, ce roitelet, oiseau fragile à la souffrance insondable. Ce roman est court, mais chacune des phrases est belle et puissante. Un livre lumineux, tout en finesse et sensibilité.
Je découvre la plume douce et contemplative de l’auteur.
Je craignais un peu d’ouvrir ce livre parlant d’un frère schizophrène. J’ai découvert un personnage empathique qui sait apaiser les souffrances de son cadet.
J’ai aimé que le récit soit composé de petites touches et que les deux premières soient des histoires de changement : les enfants deviennent des adolescents et l’un bascule dans la maladie.
En poussant la porte du jardin, le narrateur explique qu’il devient quelqu’un d’autre, et j’ai aimé découvrir son jardin, ses voisins, son rapport à la nature.
J’ai eu de la peine pour le frère dont jamais nous ne saurons le nom, qui croit que sa voisine veut l’empoisonne quand il est en phase de délire. Mais j’ai aimé que son travail consiste à arroser les plantes dans une jardinerie : il plante son doigt dans le terreau pour définir la quantité d’eau nécessaire à la plante.
J’ai aimé que ce soit Seuls demeurent de René Char qui calme parfois les crises, comme si la poésie seule pouvait toucher et calmer. J’ai aimé que la poésie devienne leur territoire commun.
J’ai aimé les leitmotivs : la Prius que conduit le narrateur ; les feux de camp les soirs ; le frère à la tête pleine d’ombres et de secrets.
J’ai adoré quand le narrateur et son frère se rendent sur un piquet de gréve pour apporter des pommes aux grévistes et que le frère, intranquille, crie Feu ! et jette les pommes sur les grévistes.
J’ai aimé les personnages qui apparaissent dans le récit : le frère et son patron, le docteur Dumontier, monsieur et madame Vermeulen les voisins agriculteurs, monsieur et madame Chung les voisins coréens, le chien Pablo et le chat Lennon.
J’ai quitté cette belle et douce parenthèse à regret.
L’image que je retiendrai :
Celle de la nature omniprésente et si proche.
https://alexmotamots.fr/le-roitelet-jean-francois-beauchemin/
Le narrateur est installé à la campagne. Il y vit avec Livia, sa compagne, et ses animaux, Pablo le chien et Lennon le chat. Le narrateur est écrivain, contemplatif. Chaque jour, où presque, son frère cadet vient lui rendre visite et arrive sur son vélo. Et quand ce n’est pas le cas, c’est le narrateur qui se rend chez son frère. Car ce frère n’est pas comme les autres. Il a été diagnostiqué schizophrène. Le médecin a prévenu le narrateur après la mort de leurs parents : « Vous devrez composer, en tant qu’unique proche encore vivant, avec divers symptômes plus ou moins marqués, selon les jours et les phases de la maladie. ». Entre ces deux hommes, les liens sont forts, indéfectibles, tissés autour de la disparition des parents et de la maladie du cadet, imprévisible.
Dans ce roman, rien ne se passe mais tout est dit des sentiments qui agitent le narrateur. Son attachement à ce frère malade, son admiration devant la nature et les animaux qui la peuplent, les amitiés qu’il a nouées avec ses voisins, l’amour qu’il voue à sa compagne.
C’est un récit doux que traversent des moments plus rudes lorsque le frère cadet refuse de prendre son traitement, qu’il s’enferme chez lui, complètement prostré ou qu’il se désole de ne pas avoir d’amis. L’émotion est toujours là, sous-jacente, ne demandant qu’à jaillir ou détour d’une scène, d’un dialogue, ou d’une phrase dite par un voisin : « A quoi sert l’amitié ? Peut-être à consoler le chagrin que l’amour a causé. »
Et puis, il y a toute la poésie de la nature environnante, l’apaisement qu’elle apporte. La compagnie des animaux et notamment ces oiseaux auxquels le narrateur compare son frère, et qui vivent comme lui entre deux mondes : le terrestre et l’aérien.
On trouvera dans ce récit un rien des Contes du Chat perché, renforcé par la présence du chien Pablo et du chat Lennon. Par cette nature omniprésente et qui accompagne les pensées du narrateur, lui fournissant maintes occasions de mettre en parallèle animaux et humains.
Un beau roman, comme une pause bienvenue dans un monde bien trop rapide et qui nous invite à découvrir un beau duo fraternel.
Un petit bijou de poésie et sensibilité. Un sexagénaire apprécie son bonheur: sa compagne, son chien, son chat, son jardin et la nature; pourtant il a un frère de deux ans plus jeune dont la schizophrénie s'est déclarée à 13 ans et n'a fait qu'empirer (il est vrai qu'il ne se soigne pas: refuse une aide psychologique et ne prend pas ses médicaments) c'est douloureux voire infernal pour le malade mais aussi pour son frère. La relation entre les deux frères est très émouvante et la tendresse réciproque fait partie du bonheur.
Une lecture qui ne va pas s'oublier!
Des gestes, des regards, des sourires et des larmes
Un bijou que l’auteur partage avec nous, un récit intime et universel, qui nous dit de porter notre regard sur l’autre sans jugement, juste avec l’humanité que tout être vivant mérite.
Deux garçons vivant dans un monde rural sont confrontés à la naissance d’un veau, le plus jeune des deux voit un appel au secours dans le regard de cette vache en difficulté et lui vient en aide spontanément.
C’est un évènement qui va marquer sa différence, une dissociation avec laquelle il doit composer en permanence et son entourage aussi. Les parents réagissent chacun avec leur personnalité. Le frère aîné sera et restera un phare dans la nuit.
Les parents disparus, le passage de relai est naturel.
L’aîné devenu écrivain a de longues conversations avec le cadet qui lit beaucoup de poésie et y trouve un apaisement.
« Ce que j’aime de ce livre, commença-t-il, c’est qu’il me raconte avec beaucoup de clarté ce que, confusément, je sais déjà. À mon avis, son auteur a dû travailler très fort pour en arriver à un tel degré d’intelligibilité. La littérature, c’est très facile quand vous ne savez pas comment faire. Mais quand vous savez c’est plus difficile.»
Le quotidien avec un frère différent, qui fait peur à certains, qui est en proie avec ses démons, c’est de devoir s’adapter sans rien pouvoir prévoir. Être sur un fil en permanence, accepter les mauvaises passes, savourer les étincelles, veiller jusqu’au bout sur l’autre, avoir peur aussi de disparaître avant lui…
Cette schizophrénie est vécue à deux depuis le début, son impact est omniprésent.
L’auteur nous livre la beauté de ce jeune frère qui a une connivence avec les animaux, il les comprend, âme à âme, il sait ce qu’il doit faire instinctivement. Il a une finesse, une délicatesse peu commune.
L’écriture est à la fois le trait qui lie la réalité aux délires, et, les délires à la réalité. La poésie en est le souffle car elle sait apaiser ceux qui souffre.
Ce livre est une invitation à regarder autrement, au-delà.
Les discussions entre les deux frères sont autant d’étincelles qui nous ouvrent les yeux.
L’auteur s’interroge : à quoi sert l’art aujourd’hui ?
Plus que jamais à nous faire voir, réagir, éprouver, s’enrichir etc.
Mais ici, particulièrement, je me dis que ce cadet qui, à 9 ans, est allé à la mairie pour réclamer une statue en l’honneur de son aîné a reçu de son frère le plus beau des cadeaux : un statut.
« Tu n’es pas toujours à la hauteur, mais tu es doté d’une grande force intérieure. Moi je suis faible et vulnérable. Mais je me sens aimé par toi, parce que tu ne te sers pas de ma faiblesse pour affirmer cette force. »
Le Roitelet est délicat et celui qui veille sur lui a su nous insuffler une force dans le regard qui perdurera. Merci à eux.
©Chantal Lafon
https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2023/11/14/le-roitelet/
J’avoue que dans les temps terribles que nous vivons, j’ai trouvé refuge dans ce livre, tellement beau et apaisant.
J’avais remarqué dans les librairies la couverture comme un peu vieillie de ce petit livre, d’un vert très doux et ce petit roitelet pointant le bec vers le ciel. Il m’intriguait beaucoup.
Le narrateur (certainement très proche de l’auteur), écrivain, la soixantaine, mène une vie tranquille et simple à la campagne avec sa femme Livia, son chien Pablo et son chat Lennon. Son frère, atteint de schizophrénie, vit à quelques kilomètres de chez lui. Le narrateur va souvent le voir pour tenter de calmer une crise, pour discuter un peu en observant la nature. Ou bien le frère débarque à vélo en pleine nuit. Il a besoin de parler. La relation qu’entretiennent les deux hommes est très forte : ils se comprennent à demi-mot, s’écoutent attentivement, restent silencieux… Ils parlent de la vie, de leurs parents disparus, de la mort, de Dieu, du sens de l’existence, de la nature, des bêtes, des gens. II y a toujours beaucoup de tendresse et de bienveillance dans leurs échanges. J’ai lu que ce texte n’était pas autobiographique et pourtant la description de ce frère schizophrène est extrêmement précise et bien analysée. Il souffre beaucoup et son rapport au monde est très compliqué. Ses réactions, souvent inattendues, désarçonnent les gens. C’est un garçon très sensible, dont les paroles sont souvent pleines de sagesse, de vérité et de poésie. Le roitelet, c’est un peu lui avec sa petite touffe de cheveux aux reflets mordorés, un « roi au pouvoir très faible, voire nul, régnant sur un pays sans prestige, un pays de songes et de chimères ». Mais comme le rappelle l’auteur en épigraphe : « Même quand l’oiseau marche, il sent qu’il a des ailes. » (A-M Lemierre)
Par ailleurs, ce qui est particulièrement remarquable dans ce roman, c’est l’évocation de la nature. Comme je le disais, cela m’a apporté beaucoup d’apaisement à un moment où j’en avais vraiment besoin. J’aimerais voir le monde exactement comme le narrateur le voit, avec la même sensibilité, la même immense capacité d’émerveillement, j’aimerais, toute seule, je veux dire, sans l’aide de la littérature, être capable d’admirer encore davantage ce qui m’entoure, de prendre le temps de regarder un paysage, longtemps, très longtemps afin qu’il s’imprime en moi. Je trouve que nous faisons tout tellement vite. J’habite à la campagne, cela est donc a priori à ma portée. Là, au bout de ma rue, commence la forêt, une forêt immense et belle avec de grands arbres : le GR en direction du Mont-Saint-Michel passe à quelques mètres de ma maison. Je n’en profite certainement pas assez, happée que je suis par un quotidien très chargé. Et ce type de livre me rappelle que le temps file et qu’il ne faut pas oublier, chaque jour, de consacrer quelques instants à l’émerveillement. « Je me réjouis en tout cas de m’être débarrassé de tout ce qui dans la jeunesse m’avait encombré : la méconnaissance de l’âme, la pauvreté de la pensée, la brièveté de l’amour, la vitesse. » J’aimerais moi aussi pouvoir dire cela...
« Tu devrais écrire un livre dans lequel rien n’arrive. » dit le frère.
C’est cela, il n’arrive rien dans ce livre. Juste une multitude de petites choses très belles qui sont là, souvent à portée de main. Au moment du confinement, beaucoup de gens (dont je suis) découvraient la beauté des lieux autour de leur maison. Ils ne les avaient jamais vus avant. Ils allaient plus loin, prenaient l’avion, la voiture alors qu’il suffisait de faire quelques pas, de regarder le ciel, la lumière, les oiseaux. Et les arbres aussi.
Un livre intense, porteur de sérénité, de paix et qui invite à la contemplation… Comme ça fait du bien !
LIRE AU LIT le blog
Petit traité philosophique, roman, pensées, journal de bord, ce livre est inclassable et d’une immense beauté.
Beauchemin, la soixantaine, raconte son rapport au monde et les relations qu’il entretient avec sa compagne, les animaux, ses morts et surtout avec son frère.
Ce dernier est atteint depuis l’adolescence de schizophrénie.
Et je n’ai jamais rien lu d’aussi lucide, simple et tendre sur cette pathologie.
Mais la fraternité bien plus que la maladie est au cœur de ce récit et c’est magnifique de voir combien l’un apporte à l’autre et réciproquement.
Je regrette de l’avoir lu un peu vite, j’y reviendrai c’est sûr.
Un livre éclairant, plutôt douloureux mais assez bienfaisant aussi.
JFB précise que ce n'est pas autobiographique et qu'il ne connait pas grand chose en psychiatrie; il a 4 frères et une soeur mais pas de schizophréne, surprenant, non?
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Belle chronique pour un livre que j'ai beaucoup aimé. J'ai échangé avec l'auteur et s'il met beaucoup de lui dans ses livres, ils ne sont pas autobiographiques sauf La Fabrication de l'aube qu'il écrit après un coma et six mois d'hospitalisation. J'ai continué à lire cet auteur: le Vent léger; Le jour des corneilles (surprenant par sa langue). Il nous a envoyé une photo de sa femme Manon et de son chien actuel.