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Le Prince des Poisons : Sur les traces de Mithridate

Couverture du livre « Le Prince des Poisons : Sur les traces de Mithridate » de Jerome Dumoulin aux éditions Temporis
  • Date de parution :
  • Editeur : Temporis
  • EAN : 9782373001303
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Souverain du Pont, alors petit royaume sur la rive sud de la mer Noire, l'ambitieux Mithridate Eupator (135/63 av.JC.) devint, tout juste après Hannibal, le plus grand ennemi de Rome, ayant conquis en peu de temps la presque totalité ce qui est aujourd'hui la Turquie et ne rêvant que d'une... Voir plus

Souverain du Pont, alors petit royaume sur la rive sud de la mer Noire, l'ambitieux Mithridate Eupator (135/63 av.JC.) devint, tout juste après Hannibal, le plus grand ennemi de Rome, ayant conquis en peu de temps la presque totalité ce qui est aujourd'hui la Turquie et ne rêvant que d'une chose: vaincre et défaire un empire qu'il poursuivait de sa haine. La Ville l'a combattu pendant un quart de siècle, au long de trois « guerre mithridatiques »qui ont fortement marqué la mémoire des historiens et des citoyens romains.



Mais si ce prince avait une obsession politique et stratégique - nourrie par le souvenir d'Alexandre le Grand et par le sentiment d'incarner, face à Rome, la grandiose tradition des rois hellénistiques - il avait aussi une passion secrète et dévorante : celle des poisons. Elle fit de lui, à l'époque, le meilleur connaisseur au mode des potions mortelles et de leurs antidotes, un véritable chimiste avant la lettre, un chercheur enfin qui poursuivait la chimère d'une panacée universelle, d'un produit composé qui aurait eu la vertu de guérir de tout. Elle fit aussi de lui un tueur en série, dont on redoutait les invitations, et un « expérimentateur » très cruel, entouré de « médecins » sans scrupules .



Il nous a laissé deux mots dont on ne peut renier l'origine : le mithridate - panacée qui survécut longtemps dans la pharmacopée européenne sous le nom de thériaque - et le verbe mithridatiser ou mithridater. Au sens premier, il s'agit de s'immuniser contre les poisons par une ingestion quotidienne, à dosses infinies, de ces produits fatals - ce que fit le roi tout au long de sa vie. Au sens figuré, il s'agit de défendre, par accoutumance, contre des sentiments pénibles. Avec son humour habituel, Proust s'en est servi dans la « Recherche » : les défauts d'une simple connaissance, et même d'un ami, sauf pour de vrais poisons, contre lesquels nous sommes heureusement « mithridatés ».



Ce livre au travers de portraits imaginaires, les uns ancrés dans l'antiquité, les autres dans le monde contemporain, mais tous reliés par un « fil rouge »-le souvenir de ce prince glorieux et sanguinaires - reprend une longue traditions : des Guerres Mithridatiques d'Appien au Speculum Historiale de Vincent de Beauvais, du Mithridate de Racine à celui de Mozart, de la première biographie du Roi tout à la fois érudite et lyrique de Théodore Reinach à celle admirable, d'Adrienne Mayor, The Poison King, la figure de ce roi ne cesse de hanter la mémoire de l'Occident.

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