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Tonino suit la voie que son père a tracée pour lui. Celle des seigneurs, pour qui les codes d'honneur sont une question de vie ou de mort.
Chaque soir, il descend sur la place. Adossé au mur, il attend les clients qui viennent lui acheter ses petits sachets.
La drogue, c'est une histoire de famille.
À treize ans, Tonino n'a peur de rien.
Sa vie lui convient telle qu'elle est. Remplie d'adrénaline.
De toute façon, il n'a pas le choix. Dans certains quartiers de Naples, le rêve n'est pas une option.
Pourtant, quand la loi du silence se brise, la nuit laisse aussi parfois entrevoir une lueur d'espoir.
Tonino est un gamin de Naples comme tant d'autres, enfin, presque.
Pour ses parents, l'école n'est pas une priorité, bien au contraire. A l'âge où les gamins apprennent et jouent comme des enfants, Tonino comme ses sœurs aident à faire fonctionner l'entreprise familiale.
Et l'entreprise familiale n'a rien de banal. Enfin, peut-être l'est-elle finalement, puisque après tout on est dans le pays où les mafieux règnent en maîtres.
Car si les petites sœurs ont la dextérité voulue pour empaqueter les grammes de blanche, Tonino lui est passé maître dans l'art du commerce. Vendre des doses au seuil de l'appartement ou dealer dans la rue, avec son revolver dans la poche, est devenu son ordinaire chaque jour à partir de dix-huit heures et jusque tard dans la nuit. Impossible de se lever pour aller au collège.
Pourtant, son professeur d'italien s'obstine, Tonino est un excellent élève qui a un rêve d'avenir, être journaliste. Mais en bon napolitain, le père veille, et saura agir pour garder son fils dans l'entreprise. Car dans la ville de Naples, point de salut pour les enfants hors de la famille et du milieu.
Un roman pour adolescents qui peut être lu par tous.Antonio Ferrara pointe du doigt ces milieux où les jeunes n'ont que l'avenir que leur aînés leur ont assigné, sans possibilité de tracer sa route comme ils l'entendent.
L'auteur le dit bien en exergue de son roman, avoir des rêves, des choix de vies, cela n'est pas donné à tous les enfants. Et ceux qui le dénoncent le payent souvent de leur vie.
chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2021/05/02/le-petit-seigneur-antonio-ferrara/
Tonino, treize ans, n'a pas la vie classique d'un enfant de son âge. Il ne va plus au collège, il se lève trop tard, car il a passé la nuit à travailler, à livrer les doses et à encaisser l'argent !
Les doses, ce sont ses petites sœurs qui les préparent, l'après-midi, lorsqu'elles rentrent de l'école, parce que leurs petits doigts sont agiles et précis.
C'est une vie normale pour eux, toute la famille est dans le business, et ce n'est que quand Tonino rend visite à son grand père, agonisant à l'hôpital, qu'il s'en échappe et la vie si simple de cet ancien paysan.
Mais quand son professeur vient sonner à leur porte et lui rappelle ces rêves qu'il a évoqué dans une rédaction, la carapace déjà fragile de Tonino commence à s'effriter et il reprend le chemin du collège ...
Je ne divulgâcherai pas la suite de ce roman, qui, par moments paraît trop optimiste !
En tous cas 'LE petit seigneur' est un roman blindé d'optimisme, qui montre que tout est encore possible pour les enfants des cités napolitaines bien loin de l'image donnée par Roberto Saviano dans Gomorra, Piranhas ou Cocaina et les séries télévisées qui en ont été tirées.
Un poil trop gentil pour moi, mais bien adapté pour son public de jeunes.
Il est napolitain. L’école, c’est une option que sa famille l’incite à laisser tomber. Parce que, qui pourrait vendre les doses de neige que ses deux petites soeurs conditionnent avec soin et dextérité à la maison ? Les vrais nécessités éducatives, son père est là pour les lui transmettre, comme savoir se servir d’une arme.
Ecartelé entre son rêve de devenir journaliste, encouragé par son prof d’italien, et les injonctions familiales, l’enfant hésite. Jusqu’au drame qui modifiera la donne.
Court roman écrit sur le ton de la sincérité enfantine. On perçoit le dilemme du gamin, tiraillé entre ses aspirations et la réalité d’une famille mafieuse, et dangereuse. Et le débat intérieur ne se situe pas sur le plan de la morale. Les activités du père, bien que clairement ressenties comme illicites, ne sont pas remises en cause d’un point de vue éthique. Juste un obstacle pour vivre selon ses rêves d’enfant. Quelques adultes prendront des risques pour essayer de récupérer l’enfant prometteur.
La parole donnée à l’enfant confère un ton de sincérité naïve au propos et le porte superbement.
C’est un état des lieux désolant et une prise de position courageuse , qui dénonce l’enrôlement des enfants à un âge qui rend difficile le discernement.
Roman nécessaire, mais sans doute pas suffisant.
Merci à Babelio et aux éditions Bayard Jeunesse
Dans certains quartiers de Naples, des enfants vivent la nuit, pour y vendre de la drogue, et qui ne vont jamais à l'école. C'est le cas de Tonino qui suit la voie de son père mafieux. D'ailleurs, toute la famille coopère, de la mère jusqu'aux petites mains des soeurs.
A treize ans, il est temps pour Tonino de passer aux choses sérieuses selon son père. Premier révolver offert et première mission à effectuer... Mission à ne pas louper car le nom de la famille est en jeu. En parallèle de cette famille mafieuse, un des professeurs de Tonino s'inquiète de son absence prolongée et va tenter de l'attirer à nouveau à l’école..
Car à Naples, dans certains quartiers, il est difficile d'être un enfant, de grandir, d'évoluer, de rêve, de jouer. Mais, des hommes et des femmes de lumière sont présents pour faire de ses enfants autres chose que le destin prévu par leurs parents.
Livre jeunesse, première sur mon compte mais quand Babelio et Bayard m'ont proposé ce roman sur Naples et sa jeunesse, je n'ai pas réflechi deux fois (vous connaissez mon amour pour l'Italie). Un roman jeunesse qui se lit très facilement au style agréable et imagé.
Naples est parfaitement décrite entre bien et mal, ombre et lumière, violence et moment heureux. Un roman qui montre que des hommes de courage traversent les ruelles sombres de Naples. Et du courage il en faut pour défier la mafia, et la sentence peut être irrévocable. Un roman qui pose aussi des questions sur la filiation, sur l'emprise des parents sur leurs enfants.
"Le petit seigneur" est un roman court, efficace, engagé, courageux et lumineux malgré la terreur des ruelles de cette magnifique ville. Une fin positive, qui laisse place à l'imagination des plus jeunes..
À Naples, Tonino ne se déplace jamais sans son revolver automatique dans sa poche. À treize ans, il est déjà le roi de la place, il a de la bonne came. Les doses de cocaïne sont préparées par ses deux petites soeurs âgées de huit et neuf ans. La demande est forte et ils ont du mal à suivre. Tout le monde respecte son père, un respect qui transpire la peur.
Dans ce roman l'auteur nous plonge dans le quotidien d'un jeune garçon, fils d'une famille mafieuse et qui rêve d'être journaliste. Il deale la nuit dans les rues de Naples et il est trop fatigué le jour pour aller au collège. Une histoire originale, des chapitres très courts, deux pages, qui donnent du rythme au récit, une écriture légère et pleine d'humour, un condensé de tendresse et d'émotion. Des personnages savoureux comme son grand-père qui met un peu de cocaïne dans son café à la place du sucre et ça lui donne un sacré coup de fouet pour la journée, et Carmine le boulanger qui va pétrir Tonino comme du bon pain et lui donner les moyens de grandir.
Voilà sans aucun doute le genre de livre que j'aurais aimé lire adolescent.
Je remercie les éditions Bayard jeunesse et Babelio pour m'avoir permis de découvrir ce roman
Avec le Petit Seigneur, nous voici encore dans un roman jeunesse très divertissant tout en étant très instructif et très touchant.
Tonino, Toni pour ses petites soeurs Assunta et Titina, 8 et 9 ans, est un jeune garçon de 13 ans vivant à Naples. Il suit la voie que son père a prévue pour lui. La drogue, c'est une histoire de famille. Chaque soir, il attend les clients qui viennent acheter leurs doses de cocaïne, sachets minutieusement préparés par les petites mains expertes des frangines aidées parfois par celles de la petite cousine Anna. C'est l'oncle Gaetano qui fournit « la neige », remplacé ensuite par Bruno lorsqu'il se fait tuer. Il a toujours un 7.65 semi-automatique dans la poche et la main dessus. Il ne va dormir qu'au lever du jour, car la plupart des clients viennent sur la place surtout à partir de minuit ! Aussi le matin, il dort et ne va pas à l'école. Sa vie semble toute tracée, une vie remplie d'adrénaline. de toute façon, il n'a pas vraiment le choix, même si en rêve, il aimerait être journaliste, mais ce n'est qu'un rêve. C'est sans compter sur son professeur d'italien qui, sans arrêt, prend le risque de venir le relancer jusque chez lui pour le convaincre de retourner à l'école et lui rappeler qu'une autre existence est possible.
Antonio Ferrara dresse un tableau très réaliste de ce qui se passe dans certains quartiers de Naples, depuis des années et des années, où la mafia est souveraine et où des enfants et des ados vivent la nuit, vendent la drogue et ne vont plus à l'école. L'auteur décrit très bien dès les premières pages cette organisation. Il n'omet pas de décrire la fierté éprouvée par ces jeunes ados qui portent une arme avant de savoir s'en servir, mais également leur peur, le jour où ils doivent l'utiliser. Il met bien l'accent sur le fait qu'ils ne sont que des enfants et qu'ils devraient encore pouvoir le rester. C'est la partie la plus sombre du roman.
Heureusement, tout le monde ne baisse pas les bras devant ce fléau « Il y a des personnes courageuses, des écrivains, des journalistes, des enseignants et des magistrats que la police doit protéger jour et nuit, uniquement parce qu'ils ont envie de faire leur travail. Et leur travail, c'est de permettre à la lumière de l'emporter sur l'ombre ». C'est grâce au travail acharné de tous ces gens, que les choses peuvent changer. Beaucoup de Napolitains, pourtant honnêtes préfèrent parfois ignorer ces choses désagréables, « car une fois qu'on est au courant, il faut se bouger pour les faire changer ».
Le bouquin ne fait que 138 pages, et pourtant réussit à condenser beaucoup de choses. S'il est axé sur ces seigneurs que sont les mafieux, il offre également de très belles pages sur le métier de boulanger ou de journaliste, autres travails de la nuit...et la passion que l'on peut ressentir à exercer un métier choisi. L'humour n'est pas absent, la cause de l'hospitalisation du grand-père est vraiment jubilatoire !
Les sentiments fluctuants du jeune Tonino sont finement analysés et le cheminement progressif de celui-ci vers une autre voie laisse au lecteur une belle lueur d'espoir.
Dans ce livre, l'auteur a su brillamment raconter comment certains enfants de Naples n'ont pas le droit de rêver, il leur dédie d'ailleurs ce livre ainsi qu'à Giancarlo Siani, journaliste libre, mort pour la liberté.
Le Petit Seigneur devrait plaire aux jeunes à partir de 12 ans, mais aussi à tout lecteur quel que soit son âge qui pourra ensuite se tourner vers l'excellent Piranhas de Roberto Saviano !
À noter la couverture magnifique qui place aussitôt le lecteur dans le contexte.
Je remercie Babelio et les éditions Bayard jeunesse pour m'avoir permis de découvrir ce roman, roman que je vais m'empresser de faire lire aux plus grands de mes petits-enfants.
Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Mettre en lumière le sort de ces gosses de Naples obligés de dealer, de guetter, de travailler dur pour répondre aux exigences des adultes, le plus souvent leurs parents, Antonio Ferrara l'a superbement réussi avec le Petit Seigneur.
De manière très simple et efficace, l'auteur m'a fait vivre au plus près le quotidien de Tonino (13 ans) que son père a mis très tôt dans le rôle du dealeur, le Pusher, comme le dit le titre original.
Dès que ses petites soeurs, Assunta (8 ans) et Titina (9 ans) ont fini de préparer les sachets de « neige », il commence à vendre à la porte de l'appartement, son 7,65 semi-automatique dans la poche. Ensuite, dès onze heures du soir jusqu'à quatre heures du matin, il vend dehors cette cocaïne qui rapporte 50 000 € par jour. Dire que s'il n'y avait pas de consommateurs, ce trafic terrible et dévastateur n'existerait pas !
Les chapitres sont courts et le rythme du récit devient vite oppressant mais une première lueur d'espoir va poindre avec ce prof d'italien patient, courageux et innovateur. Il ne cesse d'insister pour que Toni retourne au collège et ne gaspille pas ses meilleures années d'apprentissage.
Ainsi, le Petit Seigneur m'a plongé dans l'ombre de la ville de Naples et il est impossible de ne pas penser aux livres de Roberto Saviano : Gomorra, Extra-Pure, Piranhas, Baiser féroce ou encore le contraire de la mort. Cet écrivain et journaliste si courageux a dénoncé ces trafics, l'exploitation des gosses, cette gangrène odieuse favorisée par des gens faisant partie de la haute société. Depuis, il vit sous protection policière.
Le Petit Seigneur est dédié « À certains enfants de Naples qui n'ont pas le droit de rêver et à Giancarlo Siani, journaliste libre, mort pour la liberté. » Antonio Ferrara, simplement et efficacement, a bien démontré cette emprise des adultes sur ces gosses privés de leur enfance. Ces trafics se poursuivent et, nous le savons, ont atteint un niveau incroyable dans cette capitale du sud de l'Italie.
Ce livre que j'ai pu découvrir et lire en une soirée grâce à Babelio et aux éditions Bayard que je remercie, mérite d'être lu afin de redonner espoir à tous ceux qui ne veulent pas subir ces trafics, cette drogue, ce racket, cette mort qui menace et frappe les plus faibles comme les plus courageux. C'est un enfer, nous le savons, mais nous savons aussi que cela continue malgré la lutte menée pour tenter de faire cesser l'exploitation des gosses par la mafia.
Voilà encore un livre jeunesse qui peut et doit être lu à tout âge mais je souhaite vraiment que les ados s'en emparent. Il leur ouvrira les yeux sur une réalité terrible tout en montrant des perspectives optimistes grâce à des enseignants, des éducateurs, des magistrats, des policiers courageux refusant une fatalité qui fait honte à notre monde dit humain.
Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
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