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Adriane Strohl, une adolescente imprudente et idéaliste, vit dans un futur proche : une Amérique totalitaire en 2039 contrôlée à l'excès par la « Véritable Démocratie », où il est interdit à quiconque de sortir de la moyenne. Alors qu'elle est nommée major de sa promotion de terminale, elle commet l'erreur de vouloir briller dans son discours de fin d'études, et se voit condamnée à être télétransportée dans une bourgade rurale d'Amérique du Nord appelée Wainscotia pour y effectuer ses études supérieures... quatre-vingts ans plus tôt.
Forcée d'adopter une nouvelle identité et constamment sous surveillance, Adriane - alias Mary Ellen Enright - découvre avec stupeur l'Amérique surannée de 1959. Désireuse de purger sa peine de manière exemplaire et de rentrer chez elle au terme des quatre ans fixés, Adriane s'immerge dans le travail, notamment son cours de psychologie. Mais elle ne tarde pas à tomber amoureuse de son professeur, Ira Wolfman, un exilé du futur comme elle qui tentera de la convaincre de s'échapper avec lui...
Mélange parfaitement réussi de dystopie et d'histoire d'amour, le roman offre le portrait saisissant d'une société faussement égalitaire où délation et médiocrité sont la règle, un « petit paradis » en saisissant écho avec nos sociétés modernes actuelles...
Les attentats terroristes devaient modifier profondément la vie des citoyens américains, ce qui se traduisit par l’instauration d’un régime sécuritaire hors norme. Dans la vie quotidienne, aucun individu ne devait se faire remarquer, il en était ainsi pour les étudiants. Or, en 2039, lors de la remise des diplômes, Adriane Strohl jeune étudiante brillante de 17 ans n’a pas encore l’art de maîtriser le verbe. Aussi se retrouve-t-elle, en 1959, exilée dans le Wisconsin, Etat des Etats-Unis du Nord, grâce à la télétransportation. Flanquée d’une nouvelle identité, elle est transposée dans une nouvelle vie où elle doit tout oublier.
Loin d’être fan des romans dystopiques, le nom de l’auteur a guidé mon choix, non pas que je connaisse bien son œuvre mais Joyce Carol Oates, tout de même…
Déroutée dès les premières pages par les multiples codes employés pour désigner êtres et choses de ce nouveau monde, c’est une histoire certes décalée, mais finalement assez simple qui serait presque banale si elle se déroulait dans le vrai monde. Heureusement, la particularité du contexte apporte le suspens et attise la curiosité du lecteur. Hélas, l’histoire prend une autre tournure dans sa dernière partie, moins captivante qui, pour ma part, a enlevé beaucoup d’intérêt à ce roman.
Je viens de terminer le petit paradis de la prolifique Joyce Carol Oates. D'elle, j'avais déjà lu Petite soeur, mon amour, roman que j'avais globalement bien aimé même si j'avais dû m'accrocher au niveau de la narration (utilisation peu conventionnelle des notes de bas de page, importantes dans la trame de son histoire) ainsi qu'un recueil de quatre nouvelles, Amour mortelles, qui m'avait laissée quelque peu perplexe.
J'ai acheté ce livre dans une librairie de mon quartier, attirée par la couverture (je trouve qu'il y a un réel effort chez l'éditeur Philippe Rey pour faire coïncider l'atmosphère du récit avec la première de couverture), l'auteure et le résumé.
L'histoire, parlons-en. Adriane, lycéenne de 17 ans, major de sa promotion, est née en EAN, comprenez les Etats d'Amérique du Nord, qui englobent les anciens Etats-Unis ainsi que le Canada et le Mexique. Nous sommes en EAN – 23 ,soit aux environs de 2039 selon notre propre calendrier. Il s'agit ici d'une société faussement égalitaire – personne ne doit en effet sortir du rang au risque d'être « puni » - mais où la délation est reine. Notre jeune héroïne s'apprête à livrer son discours de major de promo quand elle se fait subitement arrêter pour trahison. Elle a voulu sortir du lot ? Elle a voulu être la meilleure ? Elle a voulu questionner au lieu de suivre bêtement le troupeau ? Et bien, elle en paiera le prix. Et sa punition est l'exil, elle sera télétransportée en l'an 1959, dans une université du Wisconsin, Etats-Unis d'Amérique. Mais comment (sur)vivre dans un endroit où on ne connaît ni les us ni les coutumes, dont on ne connaît même pas l'histoire car jugée inutile d'être enseignée en EAN ? Adriane devra apprendre à y faire son trou mais aussi à se méfier, d'elle-même, des autres.
C'est une lecture assez plaisante quoique déconcertante car beaucoup d'éléments sont donnés et pas toujours facilement assimilables. Joyce Carol Oates semble s'être amusée à déstabiliser ses lecteurs, j'ai souri à deux ou trois occasions en comprenant, qu'en fait, elle s'adressait à nous. Sa plume est particulière mais sûre et appliquée. Et j'ai lu la troisième partie d'une traite, en apnée.
Je sais que ce n'est pas forcément très bien de comparer des auteurs mais sa plume, dans sa particularité et sa singularité, me fait penser à celles de Margaret Atwood (que j'aime beaucoup), Alice Munro (que j'apprends à connaître) et à Laura Kasischke (que j'adore). Et j'en viens à me dire que ces auteures, pas nécessairement faciles d'accès au premier abord, se méritent . Et avec ce troisième livre de Joyce Carol Oates, je peux dire que j'apprends tranquillement à me laisser apprivoiser, l'appréciant davantage au fil de mes lectures. Cela tombe bien, j'en ai d'autres dans ma PAL. Et continuez à tenter de m'envoûter madame Oates , je ne demande que ça.
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