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Joyce Carol Oates

Joyce Carol Oates
Joyce Carol Oates est née en 1938 à l'ouest du lac Erié. Son enfance est placée sous l'étoile de la solitude : un père travailleur, souvent absent et une soeur autiste l'incitent à grandir vite. Elle déménage pour Détroit dans les années 1960, où elle découvre la réalité de la violence à travers ... Voir plus
Joyce Carol Oates est née en 1938 à l'ouest du lac Erié. Son enfance est placée sous l'étoile de la solitude : un père travailleur, souvent absent et une soeur autiste l'incitent à grandir vite. Elle déménage pour Détroit dans les années 1960, où elle découvre la réalité de la violence à travers les conflits sociaux et raciaux. Devenue professeur de littérature à l'université de Princeton, elle poursuit la plus prolifique des carrières littéraires (une trentaine de romans mais aussi des essais, des nouvelles, des pièces de théâtre, de la poésie). Oates a aussi écrit plusieurs romans policiers sous le pseudonyme de Rosamond Smith ainsi que sous le nom de Lauren Kelly. Trois de ses romans ont été sélectionnés comme finalistes au prix Pulitzer. En 1970, elle a reçu le prix du National Book pour son roman Eux. En 1992, son livre Reflets en eaux troubles est à son tour sélectionné pour le prix Pulitzer, et Les chutes, publié en 2005, a récompensé le prix Femina. Elle est membre de l’Académie Américaine et de l’institut des Arts et Lettres.Elle est mariée, continue d'enseigner à Princeton où elle vit avec son époux qui dirige une revue littéraire, la Ontario Review.

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    Des livres attendus pour la rentrée littéraire 2014

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Avis sur cet auteur (195)

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    Couverture du livre « BABYSITTER » de Joyce Carol Oates aux éditions Harper Collins Uk

    Annie Boucher sur BABYSITTER de Joyce Carol Oates

    Hannah et wes Jarret forment un très beau couple, une belle famille bourgeoise. Ils ont deux enfants Katya et Conor.ils sont très aisés, vivent dans une magnifique maison et ont une domestique à demeure. Malgré tout Hannah n'est pas heureuse, s'ennuie. Wes la délaisse pour des réunions de...
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    Hannah et wes Jarret forment un très beau couple, une belle famille bourgeoise. Ils ont deux enfants Katya et Conor.ils sont très aisés, vivent dans une magnifique maison et ont une domestique à demeure. Malgré tout Hannah n'est pas heureuse, s'ennuie. Wes la délaisse pour des réunions de travail le soir, des repas, des voyages se désintéresse, ne l'écoute pas et leur sexualité est en berne.
    Lors d'un gala caritatif elle rencontre YK comme il se fait appeler. Elle est séduite et tombe dans le piège de ce prédateur qui va la manipuler, la menacer, et la faire souffrir dans sa chair atrocement. Et à chaque fois elle y retournera.
    C'est un récit difficile, terrifiant et angoissant. Certaines descriptions sont insoutenables.
    L'autrice ne fait aucun cadeau. A personne.

    Elle nous montre le plus noir et appuie fortement: enlèvements, pédophilie, homicides, racisme, chantage, manipulation et souffrance, rien ne nous sera épargné.

    Je suis ressortie de cette lecture complètement ébranlée, essorée.

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    Couverture du livre « Boucher » de Joyce Carol Oates aux éditions Philippe Rey

    Ally sur Boucher de Joyce Carol Oates

    Le boucher

    Est-il nécessaire de présenter Joyces Carol Oates ?

    Autrice américaine prolifique saluée tant par la critique que par le public, avec ses romans cultes comme « Blonde » ou « Un livre de martyrs américains ».

    Pour ma part, j’ai rencontré JCO par l’intermédiaire de son roman...
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    Le boucher

    Est-il nécessaire de présenter Joyces Carol Oates ?

    Autrice américaine prolifique saluée tant par la critique que par le public, avec ses romans cultes comme « Blonde » ou « Un livre de martyrs américains ».

    Pour ma part, j’ai rencontré JCO par l’intermédiaire de son roman « Carthage » qui m’avait laissé de marbre tant par son histoire que par son style.

    Et puis, ce nouveau roman m’a interpellé grâce à son sujet : les expérimentations médicales sur les femmes retenues de force dans des asiles au dix-neuvième siècle aux États-Unis.

    Et je me suis laissée tenter…

    Nous retrouvons, dans ce roman, Jonathan Weir qui nous présente des extraits de l’autobiographie de son père, Silas
    Aloysius Weir, père de la « gyno-psychiatrie », et de récits de personnes l’ayant côtoyé.

    Et si le scientifique a été salué de son vivant, on se rend vite compte que des choses sombres se sont déroulées à l’asile de Trenton où le Docteur Weir a exercé ses fonctions de directeur.

    Ce roman m’a frappé, d’abord, par son ambiance sombre et pesante. Pourtant l’autrice nous présente l’asile de Trenton comme un lieu aux nombreuses fenêtres, lumineux, mais rien à faire, l’atmosphère est gothique et étouffante.

    J’ai beaucoup aimé la façon dont l’histoire nous est racontée : principalement par le docteur lui-même, narrateur non fiable puisque forcément partial.

    Mais la plus grande force du récit est la manière dont l’autrice parvient, en finalement peu de pages, à faire passer beaucoup de messages.

    Elle évoque le statut des serviteurs sous contrats, des pauvres et des femmes enfermées à la discrétion des hommes de leurs familles.

    Il est également très intéressant (et toujours actuel) de constater que les maladies touchant les femmes n’étaient pas étudiées car considérées comme peu intéressantes et relevant d’une conduite trop émotionnelle des femmes.

    Si ce roman est foisonnant de thèmes abordés, il est aussi d’une grande fluidité et je n’ai pas pu le lâcher.

    Ce roman m’a réconcilié avec JCO et m’a donné envie de lire d’autres de ses romans.

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    Couverture du livre « Boucher » de Joyce Carol Oates aux éditions Philippe Rey

    Pascale Pay sur Boucher de Joyce Carol Oates

    Joyce Carol Oates est une incroyable conteuse et analyste de la société américaine présente et passée.

    Dans Boucher (parfait pour Haloween!), elle remonte le temps pour nous emmener en 1850. Par un concours de circonstances, un médecin médiocre mais imbu de sa personne devient directeur d'un...
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    Joyce Carol Oates est une incroyable conteuse et analyste de la société américaine présente et passée.

    Dans Boucher (parfait pour Haloween!), elle remonte le temps pour nous emmener en 1850. Par un concours de circonstances, un médecin médiocre mais imbu de sa personne devient directeur d'un asile d'aliénés pour femmes. Il y fera les pires expérimentations sur des femmes démunies et souvent sous emprise. Emprise de leur maître pour les esclaves et servantes sous contrat, de leur mari/père/frère pour les femmes "de qualité" que l'on reléguait à l'asile pour un oui pour un non.

    Persuadé que l'hystérie et autres maladies mentales étaient causées par une inflammation des organes génitaux, ce médecin pratiquait des ablations des organes pour guérir les femmes de leur maladie mentale! Pour les plus pauvres, ces opérations se faisaient sans anesthésie, persuadé de toute façon qu'il était que les parties génitales féminines sont peu innervées et donc ne pouvaient causer que peu de douleur!

    Outre la boucherie qu'ont subie ces femmes, pauvres ou de qualité, j'ai été frappée par la facilité avec laquelle elles pouvaient être envoyées à l'asile parce que leur mari estimait qu'elles étaient frigides ou au contraire trop portées sur le sexe, trop nerveuses ou pas assez, pleuraient trop, etc.
    Je connaissait déjà le statut de "pauvre blanc" en Amérique, mais j'ignorais que des servantes sous contrat étaient utilisées comme esclaves, y compris sexuelles, ou presque. Leur contrat de 7 ans était prolongé pour un oui pour un non, sans qu'elles aient eu aucun pouvoir sur leur destin.

    Un livre édifiant!

    Et je ne comprends toujours pas pourquoi elle n'a pas encore reçu le prix Nobel de littérature...

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    Couverture du livre « Un livre de martyrs américains » de Joyce Carol Oates aux éditions Philippe Rey

    Marie Kirzy sur Un livre de martyrs américains de Joyce Carol Oates

    Ohio, Centre des femmes de Muskegee Falls, 2 novembre 1999. Luther Dunphy, chrétien fondamentaliste et militant anti-avortement de 39 ans, armé d'un fusil, abat le médecin Augustus Voorhees qui y pratiquait chaque jour des IVG, puis la personne chargée de sa protection, avant de se mettre en...
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    Ohio, Centre des femmes de Muskegee Falls, 2 novembre 1999. Luther Dunphy, chrétien fondamentaliste et militant anti-avortement de 39 ans, armé d'un fusil, abat le médecin Augustus Voorhees qui y pratiquait chaque jour des IVG, puis la personne chargée de sa protection, avant de se mettre en prière, les bras levés en signe de reddition dans l'attente des forces de l'ordre.

    Comme souvent chez Joyce Carol Oates, l'ouverture est virtuose. Dunphy y raconte lui-même le double assassinat qu'il commet, se disant « Soldat de Dieu » à qui ce dernier aurait commandé de passer à l'acte. Quelques pages seulement qui par leur force restent en mémoire durant toute la lecture. Puis l'autrice tourne les regards vers les années qui vont suivre, le procès, les conséquences sur les familles et le devenir de l'assassin en prison, occasion de sonder les profondeurs de la guerre religieuse qui secoue les Etats-Unis entre les Pro-Life et les Pro-Choice : depuis 1993, près de onze médecins avorteurs ont été assassinés pour 26 tentatives.

    Elle construit sur près de 900 pages un récit captivant, plein de rebondissements qui vont bien au-delà du traité politique. Au-delà de la qualité de l'écriture et de la multiplicité de scènes marquantes, ce qui impressionne le plus c'est la structure du roman. Joyce Carol Oates enjambe l'action centrale par des analepses et prolepses parfaitement placées, permettant de revenir vers un passé éclairant ou d'annoncer une conséquence future. Cette construction temporelle disjointe, désorientation narrative maîtrisée, résonne avec la confusion temporelle des victimes de traumatisme à la mémoire faillible.

    Pour tenter de renverser les divisions radicales qui empêchent tout débat, Joyce Carol Oates choisit de mettre en miroir deux familles dont les destins s'entrelacent : celle de l'assassin et celle de l'assassiné. Elle met ainsi à jour des parallèles convaincants, très loin du convenu, entre deux hommes prêts à sacrifier leur vie pour leur conviction, chacun célébré comme un héros et considéré dans l'autre camp comme un tueur de sang-froid; entre les épouses soumises qui souffrent de l'inflexibilité de leur mari à poursuivre leur "mission"; entre les enfants qui paient le prix élevé des actions de leur père. En choisissant avec soin ces similitudes, elle révèle une humanité commune tout en faisant vivre les différences.

    Dans ses interviews, Joyce Carol Oates n'a jamais caché son positionnement pro-avortement. Il aurait été facile de charger l'assassin, pourtant elle refuse de déshumaniser le fanatique Dunphy, lui offrant une centaine de pages pour s'exprimer par de troublantes intrusions dans son esprit, composant ainsi un personnage riche et complexe. Sans pour autant absoudre son crime, l'autrice donne envie de passer plus de temps dans son intériorité. Même chose dans le récit de son procès : point de prosélytisme mais une formidable mise en avant de l'expérience humaine loin d'une abstraction froide.

    Et c'est sans doute cela qui, au final, fonde l'immense réussite de ce roman.Même si l'autrice utilise des stéréotypes ( qui correspondent cependant à des réalités sociologiques : les Dunphy frustes, pauvres, aveuglés par la religion vs les libéraux Voorhees socialement privilégiés ), le niveau d'empathie développé par l'autrice est totalement immersif grâce à la richesse de la gamme psychique et la multiplication des points de vue qui nous font sortir de nos ornières.

    Le plus beau personnage est sans hésiter celui de la fille de Dunphy, Dawn, son portrait vaut à lui seul la lecture tant il fait vibrer le sang. On suit Dawn de la prime adolescence jusqu'à l'âge adulte, on ressent au plus profond sa grande solitude face au deuil du père et son incapacité à trouver du réconfort auprès de sa famille et des autres, jusqu'à trouver sa voie dans la boxe. Les pages consacrées à ses combats sont absolument éblouissantes tout comme la réflexion sur le sport féminin et le rapport au corps lorsque celui-ci ne rentre pas dans les codes sociétaux.

    Joyce Carol Oates compte de nombreux chefs-d'oeuvre à son actif, assurément, celui-ci fait partie de ses meilleurs, à la fois drame familial bouleversant et radiographie éclairée des Etats-Unis, articulant brillamment la question de l'intime à la dimension politique.