Le boucher
Est-il nécessaire de présenter Joyces Carol Oates ?
Autrice américaine prolifique saluée tant par la critique que par le public, avec ses romans cultes comme « Blonde » ou « Un livre de martyrs américains ».
Pour ma part, j’ai rencontré JCO par l’intermédiaire de son roman...
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Le boucher
Est-il nécessaire de présenter Joyces Carol Oates ?
Autrice américaine prolifique saluée tant par la critique que par le public, avec ses romans cultes comme « Blonde » ou « Un livre de martyrs américains ».
Pour ma part, j’ai rencontré JCO par l’intermédiaire de son roman « Carthage » qui m’avait laissé de marbre tant par son histoire que par son style.
Et puis, ce nouveau roman m’a interpellé grâce à son sujet : les expérimentations médicales sur les femmes retenues de force dans des asiles au dix-neuvième siècle aux États-Unis.
Et je me suis laissée tenter…
Nous retrouvons, dans ce roman, Jonathan Weir qui nous présente des extraits de l’autobiographie de son père, Silas
Aloysius Weir, père de la « gyno-psychiatrie », et de récits de personnes l’ayant côtoyé.
Et si le scientifique a été salué de son vivant, on se rend vite compte que des choses sombres se sont déroulées à l’asile de Trenton où le Docteur Weir a exercé ses fonctions de directeur.
Ce roman m’a frappé, d’abord, par son ambiance sombre et pesante. Pourtant l’autrice nous présente l’asile de Trenton comme un lieu aux nombreuses fenêtres, lumineux, mais rien à faire, l’atmosphère est gothique et étouffante.
J’ai beaucoup aimé la façon dont l’histoire nous est racontée : principalement par le docteur lui-même, narrateur non fiable puisque forcément partial.
Mais la plus grande force du récit est la manière dont l’autrice parvient, en finalement peu de pages, à faire passer beaucoup de messages.
Elle évoque le statut des serviteurs sous contrats, des pauvres et des femmes enfermées à la discrétion des hommes de leurs familles.
Il est également très intéressant (et toujours actuel) de constater que les maladies touchant les femmes n’étaient pas étudiées car considérées comme peu intéressantes et relevant d’une conduite trop émotionnelle des femmes.
Si ce roman est foisonnant de thèmes abordés, il est aussi d’une grande fluidité et je n’ai pas pu le lâcher.
Ce roman m’a réconcilié avec JCO et m’a donné envie de lire d’autres de ses romans.