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Autobiographique sans l'être, le nouveau roman de Pedro Juan Gutiérrez renvoie à des scènes fondatrices. Comment un adolescent du Cuba des années 60, fils d'un marchand de glaces, devient-il écrivainoe Avant les mots et la culture, l'initiation sexuelle (une vieille prostituée, une fascinante voisine nymphomane et perverse) et l'épreuve militaire forcée de la milice... Le tout passé à la moulinette de la déformation onirique, de l'imagination délirante développée a posteriori par le romancier. Pourtant -et c'est ce qui fait la force et la crédibilité de l'entreprise-, cette extravagance mêlant sexe, rhum et salsa s'appuie sur un incontestable socle de réel : un Cuba délabré après moins de dix ans de révolution, une jeunesse coincée entre la fascination pour le yéyé et le volontarisme castriste, sans parler d'une soif de lectures inassouvie. Cette confession d'un enfant du siècle version " réalisme sale " éclaire le parcours fulgurant d'un homme coincé entre deux mondes, celui de la culture et celui de la dépravation, en clair celui des livres et celui des " putes ", celui du savoir et celui de l'annihilation de la pensée par l'alcool et la came. Sans compromis, avec le brutal égoïsme de tout écrivain, mais aussi une grande lucidité quant aux avantages d'avoir eu un papa glacier et petit-bourgeois, l'auteur trace ainsi, l'air de rien, la saga de l'entrée de Cuba dans la modernité.
En exergue de ce roman se trouve une phrase de Charles Bukowski et on comprend pourquoi. Le roman de Gutierrez est une version cubaine du style débraillé et grave du génial buveur californien. Autobiographique, crue et d'une belle honnêteté, cette quête initiatique d'un jeune cubain pauvre et priapique qui rencontre la littérature au beau milieu de prostituées et d'ivrognes a été pour moi une belle surprise. A découvrir.
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