Le corps est un terrain de significations, ancré dans un contexte historico-social. Le corps gros, dans la société occidentale capitaliste, porte les stigmates engendrés par de multiples discours normalisateurs institutionnels. Ces discours, prononcés dans des relations de domination, produisent et dissimulent du pouvoir et façonnent le corps de l'individu. Le corps gros se voit simultanément pointé du doigt et effacé de l'espace public par une série de discours qui sous-tend ce pouvoir normalisateur. Les artistes militants gros dénoncent ces rapports de force ainsi que ces dynamiques sous-jacentes et tentent de dévoiler la contingence des normes corporelles, dans le but de déconstruire le discours hégémonique qui maintient le corps gros dans une position liminale. Grâce à des stratégies spectaculaires subversives, les militants gros se réapproprient leur corps, accèdent à une identité de gros et brisent les binarités sur lesquelles repose la société occidentale. Ils proposent ainsi une resignification à la fois corporelle et discursive de la grosseur, loin des carcans hégémoniques normalisateurs.
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