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A la fin du siècle dernier, dans une Espagne secouée par de graves troubles politiques, un maître d'escrime assiste à la lente disparition de son art. Lorsque, dans sa salle d'armes, apparaît la belle et énigmatique Adela de Otero, sa vie bascule dans une aventure où les trahisons succèdent aux manoeuvres politiques et aux crimes, et qui se déroule selon les règles d'un duel : assaut, fausse attaque, dégagement forcé, jusqu'au combat à pointe nue, mortel.
A Madrid, en 1868, tandis que le trône d’Isabelle II chancelle, que complots et rumeurs passionnent ses connaissances, « le Maître d’escrime » ne se préoccupe que de mettre la dernière main à son « traité sur l’art de l’escrime » en y incluant « la botte magistrale, l’estocade parfaite (et) imparable » qui en ferait le « nec plus ultra » de la discipline en surpassant les traités des grands maîtres français dont il fut jadis l’élève.
Seul et vieillissant, insensible aux affaires du monde mais conscient que, le pistolet prenant le pas sur l’épée, son «art tombe en désuétude », il vit des leçons qu’il donne à des tireurs confirmés ou à des débutants. Lorsqu’une jeune inconnue lui confie « je veux apprendre la botte des 200 écus ! » il ressent « la douce sensation que quelque chose de nouveau était en train d’arriver dans son existence monotone ». La nouvelle élève est douée et apprend vite. Que va-t-elle faire de cette arme redoutable? Dans quelle dernière aventure va-t-elle l’entraîner?
L’escrime est au cœur du roman mais il n’est pas nécessaire de posséder toutes les subtilités de la « parade de quarte, de tierce ou en demi-cercle, de l’estocade courte et du dégagement forcé» pour savourer la dernière aventure d’un héros qui n’a comme fortune que son honneur dans un Madrid qui n’est plus la capitale du monde qu’elle fut pendant plus d’un siècle.
C’est aussi l’occasion, pour l’auteur, de mettre dans la bouche de son héros quelques unes des vérités qui lui tiennent à cœur :
« Une civilisation qui renonce à la violence en pensée et en action se détruit elle-même. Elle se transforme en un troupeau d’agneaux qui se fera égorger par le premier venu.»
« Je préfère être gouverné par un César ou un Bonaparte, qu’on peut tenter d’assassiner s’il ne vous plaît pas, plutôt que de voir le vote du boutiquier du coin décider de mes passions, de mes habitudes et compagnie…le drame de notre siècle, c’est le manque de génie, qui est seulement comparable au manque de courage ou au manque de bon goût. Sans doute doit-on cela à l’ascension irrésistible des boutiquiers aux quatre coins de l’Europe ».
Le roman date de 1988 et il n’a pas vieilli, au contraire
ce roman dévoile en filigrane le mécontentement populaire face aux régimes en place mais aussi la divergence d'opinion qui divise les monarchistes et les républicains . Il est aussi question du temps qui passe sur lequel on n'a pas de prise.
On note aussi le questionnement sur la transmission des savoirs dans une société où les priorités et les valeurs évoluent.
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