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Quinze ans après sa mort, et soixante-deux ans après la création de Don Giovanni dans les décors, les costumes et le théâtre de Cassandre, événement qui marqua le véritable départ du Festival d'art lyrique d'Aix-en-Provence, dans sa splendeur et son originalité, voici publiés les mémoires d'un personnage incontournable de l'art lyrique en France. «Je pense que notre époque est prête, confie sa petite nièce Kathleen Fonmarty-Dussurget dans son avant-propos, à entendre le témoignage sans fard d'une personnalité riche, tendre, sensible et pleine d'humour comme Gabriel, qui, tout en ayant le courage d'assumer son homosexualité, se plaisait à dire qu'il était avant tout « homo-sensuel ». Sans oublier l'intérêt incontournable de découvrir jusqu'au seuil de sa « grande oeuvre » les années de formation de cet homme qui a dominé la scène lyrique de son temps. Le nom de Gabriel Dussurget est certes moins connu du grand public que ceux des artistes dont il a fait la gloire, mais pour les amateurs d'art lyrique et pour tous les professionnels de la musique et de l'opéra, il a toujours été synonyme de création, de découverte, d'innovation et de talent. André Malraux ne s'y trompa point qui, dès qu'il devint ministre de la Culture, le nomma conseiller artistique à l'Opéra de Paris.» Dans sa préface, Renaud Machart qui a fait ici un énorme travail d'organisation et de remise en forme d'un texte qui n'était, a priori, pas destiné à la publication, donne quelques clés : «La première surprise que réserve le texte rédigé de la main de Gabriel Dussurget est qu'il s'agit davantage de mémoires intimes que musicales, voire même d'un récit piquant, souvent leste, des « Années folles » de l'entre-deux-guerres et d'une chronique de ce qu'il nomme les nuits de Paris.
(.) Gabriel, qui avait un sens de l'humour irrésistible, ne verrait probablement pas d'un mauvais oeil que je joue ici sur le double sens du qualificatif « folles », car la première partie de ces mémoires est la chronique d'un monde homosexuel trépidant et flamboyant qu'il fréquenta dès son arrivée à Paris.» La deuxième partie, plus strictement musicale, est un montage de textes postérieurs, également inédits, réalisé par Renaud Machart. Gabriel Dussurget y évoque son travail de directeur artistique du Festival d'Aix, et rend plus particulièrement hommage aux artistes qu'il y avait invités, découverts la plupart du temps par lui-même. Enfin, la troisième partie prend la forme d'un recueil de pensées et de maximes puisées dans un journal intime, jamais divulgué par son auteur, qu'il tenu à partir de 1980 dans un Diary relié. Hommage à la singularité et à l'humour légendaire de leur auteur, brillant causeur qui était la drôlerie même, ces maximes et bons mots illustrent une part importante de sa personnalité.
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