"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Marguerite, fille et petite-fille d'enlumineurs, vit sur le pont Notre-Dame. Son frère jumeau est épileptique. Marguerite le veille, le maintient littéralement en vie. Sa mère préfèrerait que Marguerite soit malade plutôt que son fils. Elle harcèle et accable sa fille. Pour compenser et conjurer cet enfermement, Marguerite s'arrime à la manifestation primordiale de la vie qu'est la lumière, la couleur. Elle va gagner sa place dans l'atelier d'enluminure familial, non sans peine.
Toute sa vie, elle marche sur une ligne de crête, un chemin borné par le pont Notre-Dame et le Petit Pont. Chaque jour, elle traverse l'île de la Cité, de l'atelier d'enluminure à l'apothicairerie de son parrain où elle vient s'approvisionner en pigments.
Jusqu'au jour où Marguerite rencontre Daoud. Un maure - l'ennemi absolu.
Avant lui, l'univers physique de Marguerite est balisé. Elle est tenace pour l'essentiel, sait faire des compromis calculés, mais s'il y a aventure et prise de risque, elles ne sont qu'abstraites et artistiques. Les choses changent avec Daoud. Cette rencontre va la forcer hors d'elle-même et la projeter dans la vie.
Histoire, portrait de femme, amour des couleurs et de la vie, art du livre, le nouveau roman d'Anne Delaflotte-Mehdevi possède un véritable charme.
Marguerite habite avec sa famille sur le pont Notre-Dame. Issue d’une célèbre famille d’enlumineurs, la petite fille est fascinée par le travail de son père et de son grand-père. Animée par une grande curiosité, une profonde intelligence et un talent certain, Marguerite finira par réussir à prendre sa place au sein de l’atelier d’enluminure et de la profession, un pari en plein Moyen-Âge où la place de la femme n’est certainement pas à la tête d’une entreprise !
Anne Delaflotte Mehdedvi nous dresse ici le portrait d’une jeune femme libre et volontaire, prête à tout pour réussir à réaliser son rêve. Etonnamment dans son cas, ce sont plutôt les hommes de sa famille (son père, son grand-père et son parrain) qui la soutiennent dans son entreprise. Sa mère étant plutôt farouchement contre tout ce qui pourrait concourir à émanciper sa fille. La mère serait-elle jalouse des libertés dont jouit sa fille, elle qui est condamnée à tenir son foyer ? On pourrait le croire si on s’en réfère à son comportement à l’égard de Marguerite. A moins qu’elle ne lui en veuille d’être en pleine santé alors que son fils, frère jumeau de Marguerite, souffre de crises d’épilepsie épuisantes et ne peut aspirer à la vie qui lui était promise.
Anne Delaflotte Mehdedvi sait parfaitement donner chair et vie à ses personnages, n’hésitant pas à parsemer son récit de quelques phrases à l’orthographe d’époque, tel ce magnifique “Je t’ameray, quoy qu’il aviegne, très doulx ami, or t’en souviegne”. Et puis Marguerite est toujours en mouvement, courant de l’atelier à la boutique d’apothicaire de son parrain, de sa maison aux bras de son amant, un Maure en exil de sa ville natale de Grenade, encore un pas de côté pour la jeune femme et un gros risque à cette époque de reconquête catholique ! Le tout offre un récit au rythme très soutenu dans lequel on ne s’ennuie pas une minute.
L’auteure présente ici un livre passionnant, un personnage attachant, un récit haut en couleurs, très dynamique et moderne bien qu’il se déroule en plein Moyen-Âge. On aurait aimé encore un peu plus de l’histoire de Marguerite et un peu plus de cette riche histoire de France à cheval entre Moyen-Âge et Renaissance.
Un très joli roman sur la condition féminine à la fin du Moyen-Age, société encore patriarcale mais qui nous laisse entrevoir le destin différent de cette jeune femme qui veut vivre pleinement ses passions.
Une vision tout à fait contemporaine de la place des femmes, tout cela dans une belle écriture très limpide.
Je recommande cette lecture
L'histoire se déroule au 15ème siècle, dans la famille de la jeune Marguerite où l'on est enlumineur de père en fils !
La vie de Marguerite pourrait se résumer par prendre soin de son frère jumeau gravement malade qu’elle aime de façon inconditionnelle et subir la colère de sa mère très dure avec elle mais c’est sans compter son rêve d’exercer le fabuleux métier d'enlumineur qui l’a passionne….. elle passe son temps libre à observer en cachette son père et son grand-père au sein de l'atelier.
Plus qu’une passion, la peinture, la recherche des couleurs et des pigments est un besoin et une obsession pour Marguerite.
À force de patience, d’observation et de détermination, elle va se faire une place au sein de l’atelier. Alors que sa mère ne pense qu’à la marier, elle grandit dans ce milieu qui l’a fascine et commence son livre des heures, une sorte de magnifique journal agrémenté de peinture…….
C’est une belle lecture, un beau voyage dans le Paris du 15eme siècle, dans la boutique de son parrain l’apothicaire, dans l’atelier familial, dans l’univers merveilleux de l'enluminure, des peintures, des pigments…..
J’ai adoré ce destin de femme qui à une époque où les femmes sont destinées uniquement au mariage et à enfanter, Marguerite réussit à devenir indispensable à son père et à l’atelier. Elle rêve de peinture et d’amour ! Elle veut prendre en main son destin !
Très belle histoire et magnifiquement racontée ❤️
Ce roman historique est une immersion dans Paris à la fin du XVème, au bord de la Seine, dans un atelier d’enluminure. Le personnage principal est Marguerite. On la voit grandir et évoluer au sein de l’atelier familial. Sa mère qui lui eût préféré un fils n’a de cesse de lui rappeler sa condition de femme qui est plus naturellement faite pour devenir une épouse attentionnée plutôt qu’une ouvrière pratiquant l’enluminure. Son amour pour son frère handicapé, sa connivence avec l’apothicairerie de son oncle où elle découvre les secrets des couleurs, son appétence pour le dessin et le métier familial nourrissent son enfance et son adolescence. Ce personnage féminin si courageux si combattant porte le récit et passionné dans le domaine de l’enluminure et de l’art. Ce combat dans une période de transition dont a travers le temps le lecteur connaît l’issue est beau et poignant. Un vrai coup de cœur pour cette lecture historique mais tellement moderne en même temps.
#netgalleyfrance #lelivredesheures
On fait la connaissance de Marguerite en 1468 et on va la suivre jusqu’à la fin du XVe siècle. Elle habite sur le pont Notre-Dame, où est situé l’atelier d’enluminure de son père et son aïeul. Très vite, elle s’intéresse aux couleurs, aux pigments, à la manière de les broyer, les mélanger et elle se révèle très douée, au grand dam de sa mère qui veut la cantonner dans les tâches ménagères, lui rappelant sans cesse qu’elle n’est qu’une fille !
Marguerite a un frère jumeau, atteint d’épilepsie qu’on appelle alors le mal de Saint Jean, autre motif de hargne maternelle qui aurait largement préféré que ce soit elle qui en soit atteinte. Elle est très proche de ce jumeau sur lequel elle veille sans cesse tout en s’échappant vers l’atelier chaque fois qu’elle le peut.
Sa présence, seulement tolérée au début par les hommes de la famille, va peu à peu s’imposer tant le talent de l’enfant, puis de la jeune fille, est avéré et reconnu, notamment par son grand-père, qui n’hésite pas à l’envoyer chercher les pigments, les poudres chez l’oncle apothicaire de Marguerite.
Cela ne l’empêchera pas de trouver un mari, car elle se sent femme, mais veut choisi celui qui lui conviendra.
Un jour, l’amour surgira, avec l’entrée en scène d’un jeune Maure, Daoud, qui a dû fuir l’Andalousie de la Reconquista, se cachant derrière une identité toscane pour survivre.
Ce livre nous permet d’aborder, avec l’histoire de cette jeune femme, le statut des femmes de l’époque, cantonnée aux tâches ménagères, se devant d’être soumises à leur époux mais en général aux hommes de la maison. La société patriarcale est puissante, même si son père et son grand-père lui laisse prendre sa place, lui donnant le statut d’apprentie. Mais, l’auteure fait une place aussi à la Renaissance, ses espoirs, ses travers, ses dérives.
Marguerite est touchante, lorsqu’elle apprend à lire, puis à écrire toute seule, en secret, puis à travailler sur les lettrines de son livre d’heures, dans lequel elle livre quelques-uns de ses secrets, certains émois, le plus discrètement possible. Elle est remarquable aussi par sa force de caractère, qui force l’admiration. Sa relation fusionnelle avec son frère hypersensible est émouvante…
J’ai bien aimé ce récit, hommage à l’art, qui m’a fait penser à « La jeune fille à la perle » de Tracy Chevalier, l’écriture m’a plu, mais je suis un peu restée sur ma faim, alors que je m’attendais à un coup de cœur et à retrouver cette magie qui me plaît tant chez Jeanne Bourin et sa Chambre des dames ou ses Pérégrines…
Je pense que mon état de santé actuel y est pour beaucoup, j’ai du mal à me laisser emporter, l’asthénie et les douleurs, m’empoisonnant la vie, tout autant que les intolérances médicamenteuses qui s’accumulent depuis un an ou deux.
Il est vrai qu’après « La plus secrète mémoire des hommes » de Mohamed Mgoubar Sarr et « Ton absence n’est que ténèbres » de Jon Kalman Stefansson, il était difficile de s’enthousiasmer à nouveau.
Un immense merci à NetGalley, à Babelio et aux éditions Buchet Chastel qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteure dont je lirai probablement d’autres romans pour mieux faire connaissance.
#Lelivredesheures #NetGalleyFrance !
https://leslivresdeve.wordpress.com/2022/02/11/le-livre-des-heures-danne-delaflotte-mehdevi/
Marguerite, fille et petite fille d'enlumineurs, vit sur le pont Notre-Dame. Son frère jumeau est épileptique. Marguerite le veille, le maintient littéralement en vie. Sa mère préfèrerait que Marguerite soit malade plutôt que son fils. Elle harcèle et accable sa fille. Pour compenser et conjurer cet enfermement, Marguerite s'arrime à la manifestation primordiale de la vie qu'est la lumière, la couleur.
Elle va gagner sa place dans l'atelier familial, non sans peine.
Toute sa vie, elle marche sur une ligne de crête, un chemin borné par le pont Notre-Dame et le Petit Pont. Chaque jour elle traverse l'île de la Cité, de l'atelier d'enluminure à l'apothicairerie de son parrain où elle vient s'approvisionner en pigments.
Jusqu'au jour où elle rencontre Daoud. Un maure - l'ennemi absolu.
Histoire, portrait de femme, amour des couleurs et de la vie, art du livre, le nouveau roman d'Anne Delaflotte-Mehdevi possède un véritable charme.
En l’an de grâce 1468, la jeune Marguerite hante l’atelier d’enluminures qui dresse fièrement son illustre enseigne sur le pont Notre-Dame. Fascinée par l’oeuvre des copistes, elle n’aura pas besoin de l’aide de quiconque pour apprendre à déchiffrer l’alphabet puis un peu plus tard à lire.
La trace écrite n’est pas son seul entre d’intérêt, l’enfant sait regarder et rêve de reproduire la beauté du fleuve et les couleurs des saisons. Si elle broie du noir, ce n’est pas par mélancolie, mais parce que l’expression imagée d’un mal être provient de cette activité bien concrète qui consiste à écraser la matière, végétale ou minérale, qui permet d’obtenir les pigments.
La fillette grandit, sa passion ne s’affaiblit pas, et même si elle doit se résigner à convoler, le livre d’heures qu’elle alimente de ses émotions prend forme. Si ces ouvrages somptueusement illustrés étaient destinés à accompagner le fidèle, jouant le rôle d’un calendrier de prières, les illustrations contenues constituent un témoignage de la vie quotidienne de l’époque. Et dans le cas de Marguerite, on n’est pas loin d’un journal auquel elle confie ses angoisses et ses espoirs.
La passion pour l’art se superposera bientôt à une passion plus charnelle, inscrivant l’intrigue dans l’Histoire de la conquête de territoires inconnus.
Très instructif, le roman se lit avec un grand plaisir, d’autant que le personnage de Marguerite possède une force et une détermination qui en fait une belle figure du féminisme.
Merci à Babelio et aux éditions Buchet-Chastel
Nous sommes à Paris à la fin du 15 ème siècle, l’imprimerie n’a pas encore vraiment essaimé et l’enluminure des livres est encore largement pratiquée, en particulier pour satisfaire les « livres des heures » commandés et personnalisés pour de riches bourgeois. Marguerite qui naît dans ce milieu où son grand-père et son père sont à la tête d’un atelier sur le pont Notre Dame, développe à leur contact et au fil des ans un goût et une aptitude certaine pour cet art. Sa mère qui lui eût préféré un fils n’a de cesse de lui rappeler sa condition de femme qui est plus naturellement faite pour devenir une épouse attentionnée plutôt qu’une ouvrière pratiquant l’enluminure. Son amour pour son frère handicapé, sa connivence avec l’apothicairerie de son oncle où elle découvre les secrets des couleurs, son appétence pour le dessin et le métier familial nourrissent son enfance et son adolescence. Ce voyage dans le passé à l’époque de Christophe Colomb invité dans le roman, de l’imprimerie qui va bientôt faire disparaître le métier d’enlumineur, de la condition de la femme soumise à l’autorité masculine, sont bien incarnés par les personnages, mais cette nostalgie d’un métier passé habillée des états d’âmes et amourettes de Marguerite manque de réelle profondeur littéraire et romanesque pour séduire complètement le lecteur.
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