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«Je me réveillais enfin, avide de comprendre.» À West Baltimore dans les années 1980, les gangs et le crack sont le seul horizon des gosses du quartier. Ta-Nehisi est voué lui aussi à devenir un bad boy. Mais son père Paul, ancien Black Panther passionné de littérature, lui fait découvrir Malcolm X et James Baldwin. C'est une révélation. L'adolescent rêveur, égaré dans les frasques d'une famille hors norme, se jure d'échapper à son destin. Épopée lyrique aux accents hip-hop, portée par l'amour et l'ambition, Le Grand Combat est l'histoire magnifique d'un éveil au monde, un formidable message d'espoir.
J'ai découvert Ta-Nehesi Coates en 2016 avec son essai : Une colère noire. Lettre adressée à son fils suite au meurtre du jeune Michael Brown en 2014 à Ferguson, tué par un policier blanc, acquitté par la suite. Un essai que j'avais trouvé révoltant, extrêmement percutant mais enrichissant. Chronique ici
Ici, on le retrouve avec LE GRAND COMBAT, écrit encore une fois, avec beaucoup d'humilité, à coeur ouvert, relevant une petite partie de son enfance, parmi les siens, dans un ghetto noir à Baltimore, où le hip-hop, les bagarres entre bandes rivales et la drogue seront le quotidien de la jeunesse de l'époque. Quand on vient de la Banlieue, des cités, on peut facilement s'identifier à son histoire car elle reflète réellement la réalité d'aujourd'hui. Le ghetto reste le ghetto n'importe où dans le monde avec les mêmes codes et une éducation qui reste plus ou moins similaire quand on ne veut pas voir son enfant tomber dans la délinquance. Les parents sont plus durs, en tout cas, ils essaient de l'être. C'est vers la fin des années 80 début 90, où le crack avait pris énormément d'ampleur que l'auteur que commence son histoire, en nous présentant sa famille, avec Paul Coates, père autoritaire, vétéran du Vietnam, ex membre des Black Panthers, Muslim, passionné de livres africanistes et qui travaille dans l'université afro-américaine Howard, que l'on surnomme également, Black Havard.
Il nous présente également ses sept frangin(e)s issu(e)s de quatre unions dont deux mariages et
c'est à travers ce schéma introspectif que l'auteur va grandir dans une ambiance stricte où tout ce qui provient de l'animal est exclu des repas, et culturelle, parce que lire des livres sur la diaspora noire, avec de très belles références littéraires comme Richard Wright (que je vous recommande) ou des noms comme Malcom X, et pour Ta-Nehesi, musicale avec des Tupac Shakur... sont pour le patriarche, indispensables. Hélas, on comprend assez vite que l'auteur n'est pas très à l'aise à l'école. Ses notes sont lamentables et les parents désespèrent un peu. C'est mieux de faire comme les copains ou le grand frère : traîner dans les rues, mater les filles, dealer la came, c'est plus cool comme ça ; même s'il sait au fond de lui que la solution n'est pas là. D'ailleurs, il prend plaisir à jouer de la percussion, bien plus proche de l'Afrique, de ses ancêtres...
Citation : J'étais obsédé par l'idée que je n'étais pas né au bon moment. Toutes les grandes guerres appartenaient au passé et j'en étais réduit à piller les mythes de mes pères.
C'est effectivement un grand combat qu'il va mener pour ne pas tomber dans la délinquance. Le crack a fait des ravages, plus de 300 personnes ont été tuées...
Ta-Nehisi va essayer de s'en sortir avec la persévérance d' un père qui ne le laissera pas tomber et des valeurs qui feront de lui ce qu'il est aujourd'hui. Homme conscient et engagé qui dit merci à son paternel.
Je recommande !
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