80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
Il est aujourd'hui reconnu que l'art a la puissance de poétiser certaines matières organiques écartées de la vie quotidienne. C'est dans cette ouverture que j'insère ma pratique artistique où mon corps performe des fictions à partir des sécrétions humorales qui s'écoulent de mon identité féminine, métisse et colonisée. Au travers de rites sans mythes, je brise de vieux tabous occidentaux. J'expose la violence vis-à-vis du corps de l'autre avec des pratiques qui marquent l'altérité de tout être. Au croisement de l'esthétique, de l'histoire, de la politique, de la psychanalyse et de l'ethnographie, je pose des questions sensibles pour créer des oeuvres corporellement singulières. Je propose à la subjectivité humorale du corps une cartographie du désir marginal d'un devenir-femme dans une société phallocratique. Il s'agit d'une utopie ambiguë, car je vois dans la chair humorale et résiduelle du corps non castré le territoire sensible pour l'introduction d'une nouvelle éthique du corps.
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