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Le coeur en bandoulière

Couverture du livre « Le coeur en bandoulière » de Michel Cazenave aux éditions Table Ronde
Résumé:

Ce sont les sentiments, la conduite, la réflexion d'un adolescent qui avait dix-sept ans en 1960, que Michel Cazenave essaie de rendre dans ce texte, au moment où l'on croyait encore à la passion mortelle de l'amour et où la culture était considérée comme un enjeu vital de l'existence. Pas... Voir plus

Ce sont les sentiments, la conduite, la réflexion d'un adolescent qui avait dix-sept ans en 1960, que Michel Cazenave essaie de rendre dans ce texte, au moment où l'on croyait encore à la passion mortelle de l'amour et où la culture était considérée comme un enjeu vital de l'existence. Pas question, cependant, de créder à des nostalgies trop faciles, à des épanchements hors de mise, ou de verser des larmes sur le charme des époques révolues. C'est pourquoi ce roman est tout entier bâti sur un principe d'ironie qui est paradoxalement chargé d'en transmettre la tendresse. Ironie du texte même, dans la manière dont le héros refuse de se prendre au sérieux et joue sans cesse sa vie pour n'en être pas prisonnier. Ironie de la construction qui en se promenant tour à tour à différentes époques - 1960, 1970, 1980 - et aux différentes mémoires qui y sont attachées, empêche le texte, tout le temps, de se former comme un tout cohérent et ordonné. Ironie de la place du personnage, puisqu'on ne sait jamais s'il s'agit d'une autobiographie ou d'une invention, et que pour mieux travailler les pistes, le héros se dédouble en trois apparences parallèles - dont deux ressemblent à l'auteur pour en être d'autant plus différentes. Ironie des procédés enfin, puisqu'en adoptant un certain nombre de tours et de méthodes du roman contemporain, Michel Cazenave en fait éclater au grand jour l'artifice, et qu'on ne s'en sert en fin de compte que pour mieux les détruire. Ce livre, volontairement, se veut léger, ennemi de tous les sérieux, au sens où Nietzsche disait déjà que «il n'y a rien de moins sérieux que l'esprit de sérieux». Mais il est aussi - faut -il le dire ? -, une façon de rire perpétuelle qui est l'indice le plus grave des douleurs qu'on ressent...

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