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Nietzsche, qui a aimé Wagner, qui a considéré que les autres musiciens, face à Wagner, n'entraient pas en ligne de compte, intente au compositeur un étrange procès posthume. Pourquoi ces oeuvres de polémique qui semblent être des règlements de comptes ? C'est que Nietzsche ne pose pas un simple problème individuel, mais un problème de civilisation. Dans son tableau généalogique, Wagner est devenu un symptôme de maladie de la culture, un héraut de la décadence. S'il est à combattre, ce n'est pas en tant que personne, mais en tant que paradigme de ce qui séduit au détriment de la vie : l'art wagnérien, qui fait du «Beau» un narcotique, un remède nihiliste contre la douleur tragique de la vie, et qui en cela symbolise la religion platonico-chrétienne, séduit en faveur de la mort. Ainsi, Nietzsche énonce sur le compositeur - comme cas musical, cas de civilisation, cas médical et cas judiciaire - un verdict de condamnations multiples. Il est vrai que ce cas est intéressant pour un Nietzsche musicien, généalogiste, médecin, psychologue, procureur de la décadence et, en premier lieu, ou en dernière instance, avocat de la vie.
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