"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Roïn Venkoo veut en finir avec sa vie qu'il juge absurde. Sauf que dans ce monde parfait, au bonheur obligatoire et policé, tout est réglementé. Pour mourir, il lui faut demander l'autorisation... qu'on tarde à lui donner. Les machines sont formelles : il faut attendre. Alors, Roïn craque et passe outre. Il se jette du haut d'un immeuble et... est ressuscité. De force, puisqu'il n'avait pas obtenu la permission. Les mâchoires de la société se referment sur lui.S'ensuivent un procès et une sentence : l'interdiction de mourir pour un minimum de cent sept ans adjointe d'une obligation de travailler dans une officine d'état. Au désespoir, Roïn choisit le Bureau des Défunts, l'administration qui veille sur la mort des citoyens... Son choix est-il un hasard ? Car dès lors, Roïn va faire d'incroyables découvertes...Antoine Lencou est du genre préoccupé. Nos origines, notre devenir, notre conscience, le but de notre existence, celui de l'univers, où il a rangé ses clefs... Des questions simples, quoi.
Et puis, bien sûr, la Mort. D'ailleurs, s'il était breton, son nom, Lencou, s'écrirait probablement ainsi : «L'Ankou». La Mort.
Dans ses récits, la mort est souvent présente. Avec le nom qu'Antoine porte, elle ne devrait pas lui faire peur. Rien n'est moins sûr. Même ses personnages souffrent de ce handicap. Alors, dans le doute, restez courtois avec lui. On n'est jamais trop prudent.
Antoine Lencou est aujourd'hui l'auteur d'une trentaine de nouvelles, d'une novella et deux romans.
«Votre mort nous appartient» est le premier volet de la tétralogie «Le Bureau des Défunts».
Ce premier tome intitulé "Le bureau des Défunts : Votre Mort nous appartient", de Antoine Lencou, est à mes yeux les prémices d'une tétralogie qui n'a pas fini de nous surprendre !
Roïn Venkoo vit dans un monde totalement aseptisé, nul besoin de se déplacer de chez soi pour faire ce que l'on souhaite, de passer un temps interminable dans les transports matin et soir pour rejoindre son travail ...
Dans ce monde là, tout peut se faire directement de chez soi.
Mais notre protagoniste n'en peut plus, il est de l'ancienne école, alors rejoindre son travail via les transports en commun et un loisir, sortir prendre l'air aussi.
C'est un marginal. Qui voudrait pouvoir contrôler sa vie, et aussi, sa mort.
Imaginez un instant, vivre dans un monde ou l'on peut tout faire de chez soi, plus de maladies, plus de vieillesses comme nous la connaissons. Ici, les gens peuvent vivre plus de 700 ans facilement ! Sans prendre une ride ! Mais voilà, que pourrait-il arriver de pire que ... de s'ennuyer de sa propre existence ? En arriver à la détester ?
Roïn Venkoo a une solution, le suicide. Mais de façon sauvage, sans en avertir les hautes instances, sans attendre leur accord.
Mais dans cette société ... votre propre vie ne vous appartient plus.
Ce premier tome nous plonge dans cette ambiance malsaine et étouffante qui fait la particularité du récit.
Pouvoir disposer du droit de vie ou de mort sur soi-même, c'est quelque chose que l'on n'a pas vraiment en tête. Après tout, le suicide n'est pas vraiment la finalité de la vie que l'on se souhaite n'est-ce pas ?
Mais voilà, nous avons le choix.
Dans ce roman, ce n'est plus le cas. Notre vie ne nous appartient plus. Et là, bizarrement, on se sent beaucoup moins libre.
La plume de l'auteur retranscrit à merveille ce côté macabre et dérangeant, j'ai tout simplement adoré me plonger totalement dans cet univers.
On prend d'ailleurs conscience de certaines réalités en rapport avec sa propre existence, son désir de vivre ou de savourer les choses les plus simples.
Les rebondissements ne manquent pas, tout comme les nombreux mystères de ce monde parfait. Cela apporte un certain rythme qui ne pourra que combler le lecteur.
Bref, je n'en dirais pas plus, mais ce premier tome est vraiment très intéressant et addictif. J'attends la suite avec impatience et curiosité !
Roïn Venkoo est dépressif, en décalage avec son environnement et ses pairs. Mais dans la société dans laquelle il vit, tout est régenté jusqu'à la mort. Quand il se suicide sans autorisation, il enfreint la loi qui le contraint à une sanction providentielle, offerte à bien des découvertes...
On s'introduit à l'intérieur d'une sphère futuriste robotisée et uniformisée. La norme est de travailler à domicile avec tout le confort. Cela peut sembler tentant et idéal dit comme cela, et pourtant pour notre héros Roïn, cela ne l'est pas.
Il en perçoit très vite les limites, en éprouve une insatisfaction réelle, et même un rejet. En se suicidant, il tente d'échapper à son destin, impossible : on le condamne et on le réinitialise. Avec Roïn, on prend du recul et on dénonce très vite le contrôle, l'aveuglement et l'atteinte à l'identité, au choix et à la liberté. On apprécie son sens de l'intuition, son esprit critique.
L'écriture est dynamique, alerte avec beaucoup de dialogues. On parle ici de science, d'éthique, de scandale, de manière habile et juste. C'est bien construit, éloquent, bien amené, pertinent. On est ici un peu mis en face de nos contradictions avec cynisme.
Un univers que l'on traverse avec curiosité et étonnement. Un premier tome qui donne bien sûr envie d'aller plus loin !
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