Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

L'aventure pastorale

Couverture du livre « L'aventure pastorale » de Daniel Ménager aux éditions Belles Lettres
Résumé:

Le roman pastoral ne raconte pas des histoires situées dans un lointain âge d'or. Les dieux ne répondent plus, la nature est parfois hostile, et l'on vole les moutons. Restent des bergers et des bergères, qui souvent ont choisi cette manière de vivre pour mieux se consacrer à la musique et à la... Voir plus

Le roman pastoral ne raconte pas des histoires situées dans un lointain âge d'or. Les dieux ne répondent plus, la nature est parfois hostile, et l'on vole les moutons. Restent des bergers et des bergères, qui souvent ont choisi cette manière de vivre pour mieux se consacrer à la musique et à la réflexion. Leurs amours sont souvent traversées de déconvenues. Si malheureux qu'ils soient, ils peuvent toujours compter sur les autres. La première vertu du roman pastoral, c'est la bienveillance, version « mondaine » de la charité. Les véritables utopies de la Renaissance, on ne les trouve pas chez Thomas more et Campanella, hantés par le besoin de l'ordre mais dans ces compagnies informelles, ces petites sociétés, ouvertes aux étrangers, où l'on sait accueillir, pleurer avec ceux qui sont tristes, écouter des histoires d'amour qui parfois n'en finissent pas.
Souvent, dans un passé aussi brumeux que les tableaux de Watteau, les bergers ont déjà rencontrés les nouveaux venus, mais la reconnaissance s'avère difficile, car les signes sont trompeurs. Un seul est vraiment sûr : la voix. D'aussi loin qu'on l'entend, on reconnaît celui ou celle qui chante. Le roman pastoral sait que l'amour est un risque, le plus beau que l'homme puisse connaître dans sa vie. Religieux, ces pasteurs ?
On l'a prétendu. Leur première religion, l'amour mis à part, est la musique, dont ils jouent à toute heure. La seconde, c'est l'estime de soi, en quoi ils préfigurent Corneille et Descartes.
Chez d'Urfé, les bergers du Forez expriment mieux qu'un long discours l'aspiration de toute une époque à des vérités que l'on trouve dans la conversation et sans recours à des autorités.

Donner votre avis