"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Istanbul, au coeur de l'Empire ottoman, XVIe siècle. Le jeune Jahan débarque dans cette ville inconnue avec pour seul compagnon un magnifique éléphant blanc qu'il est chargé d'offrir au sultan Soliman le Magnifique. Chemin faisant, il rencontre des courtisans trompeurs et des faux amis, des gitans, des dompteurs d'animaux, ainsi que la belle et espiègle Mihrimah. Bientôt, il attire même l'attention de Sinan, l'architecte royal : une rencontre fortuite qui va changer le cours de son existence.
C’est le cœur plein d’appréhension que Jahan accoste à Istanbul un jour de 1546. Il a laissé sa pauvre mère entre les mains d’un époux violent mais la tentation était trop forte de suivre Chota, l’éléphanteau blanc dans son voyage vers Topkapi et la ménagerie du sultan Souleymane. Après un voyage mouvementé auquel le cornac officiel n’a pas survécu, Jahan et Chota rejoignent donc le palais où le garçon se fait passer pour un cornac et affirme venir d’Hindoustan.
Topkapi est un panier de crabes, parcourus de rumeurs, de trahisons, de crimes de sang et Jahan est un garçon gentil et naïf. Pourtant, il s’adapte, sait se faire apprécier et attire même l’attention de la princesse Mihrimah, fille unique du sultan. Sous prétexte de venir voir Chota, elle multiplie leurs rencontres et charme Jahan qui tombe irrémédiablement amoureux. Souleymane, lui, ignore l’éléphant et il faudra une campagne militaire dans les Balkans et l’aide de Chota pour construire un pont pour que Jahan et son animal soient remarqués, à la fois par leur maître et par Sinan, le chef des travaux. Promu architecte du sultan, Sinan prend Jahan sous son aile et il devient son apprenti. Il restera auprès de lui jusqu’à sa mort, participant à la construction des plus belles mosquées d’Istanbul mais aussi aux travaux de rénovation et d’assainissement de la ville.
Quel magnifique roman ! Elif Shafak y convoque une Istanbul de légende où se côtoient les pauvres et les puissants. Elle décrit Topkapi et ses secrets d’alcôve, son luxe, son harem, le zoo personnel du sultan.
Au fil des années, les sultans passent et trépassent, Souleymane, Selim, Mourad, les caractères changent, les méthodes de gouverner aussi, et l’indéboulonnable Sinan continue de faire émerger ponts, mausolées et mosquées. Avec lui, Jahan grandit, prend de l’assurance, connait les tourments de l’amour et reste fidèle à son maître et à son éléphant blanc.
L’architecte du sultan est un roman d’apprentissage, une histoire d’amour, un conte oriental, une magnifique fresque historique où personnages réels et inventés s’associent pour faire revivre les beaux jours de l’Empire byzantin. On y croise aussi des gitans, des favorites, des religieux, et bien sûr, Chota, l’éléphant blanc, le meilleur ami de Jahan, le compagnon des joies et des peines.
Un roman à l’image d’Istanbul, bouillonnant de vie, d’intrigues, de mystères, de magie. Un livre qui se dévore.
Dans ce roman, Elif Shafak nous raconte la vie de Jahan, un jeune indien de l'Hindoustan qui quitte sa famille pour accompagner Chota, l'éléphant blanc, qu'il a élevé au biberon, jusqu'à la lointaine Turquie.
Son amour pour Chota lui permettra d'en être le cornac, grâce à la bienveillance de certains autres dompteurs de la ménagerie du sultan. Il apercevra ainsi la belle princesse Mirinmah, dont il tombera fou amoureux ....
C'est aussi grâce à Chota qu'il deviendra l'apprenti de Sinan, l'architecte du sultan, celui qui en cette fin du XVIème siècle, rénova Istanbul après une carrière militaire où il construisait des ponts pour l'armée.
Dans ce roman, véritable ode à l'architecture, J'ai apprécié l'évocation de Vitruve, cet architecte romain de l'époque d'Auguste pour qui les constructions devaient être durables, belles et utiles - ce qu'il est toujours important de rappeler :)
Ce roman comporte de multiples personnages, qui s'entrecroisent avec quelques haines tenaces, de grandes amitiés incongrues et finalement peu d'amour, sans oublier de nombreux rebondissements, quelques épisodes de peste, de guerres, et de luttes intestines au sein de chaque communauté ... mais un roman où il manque le souffle épique de Dumas pour que je sois emportée par le récit par endroits un peu poussif et répétitif.
J'ai cependant suffisamment apprécié pour savoir qu'un jour je lirai un autre roman de cet auteur dont on m'a dit beaucoup de bien :)
Ce roman nous raconte l'histoire de Jahan , un gamin qui, par amour d'un éléphant, va traverser la mer, faire la guerre et devenir le disciple de l'architecte du sultan, l'illustre Mimar Sinan.
Et puis il ne faut pas oublier sa rencontre avec la princesse, un envoûtement !
"Quel âge as-tu?
-Douze ans.
-J'ai un an de plus, dit-elle. J'en sais plus long que toi."
Toujours incliné, Jahan ne put s'empêcher de sourire. Elle n'avait pas dit le plus évident: qu'elle était de naissance noble et lui un moins que rien. Lui rappeler qu'elle était plus âgée, c'était faire comme s'ils étaient ou pourraient un jour devenir égaux
Un roman qui vous transporte en Turquie, Istanbul pour être plus précis, courant XVI siècle. Un voyage dans le temps, dans une époque où le Sultan avait tout pouvoir, où son palais était une ville à part entière avec sa ménagerie, son harem, ses courtisans etc..... où Istanbul était une mégapole qui brassait un mélange ethnique incroyable.
A travers l'histoire de ce gosse, nous touchons de prêt l'histoire d'un sérail, de la vie à cette époque que ce soit des musulmans, juifs ou chrétiens, des épidémies et des divers complots de la cour.
"A quelle allure les choses changeaient, jusqu'où les gens pouvaient tomber, et de quelle hauteur ! Y compris ceux qu'il aurait crus hors d'atteinte. Ou peut-être, justement ceux-là. Comme s'il existait deux arcs invisibles : avec nos paroles et nos actes nous montons; avec nos paroles et nos actes nous descendons."
Elif Shafak est une conteuse. Elle nous berce dans ce monde de milles paillettes, de soie et de senteurs épicées. Entre fiction et réalité, elle nous élève à la magie d'une époque oubliée. Le temps ralenti, les minutes s'égrainent tel un sablier de poudre d'or fin, vous êtes au diapason avec ses mots et vous n'avez aucune envie de lutter .
J'avais lu "Bonbon Palace" qui ne m'avait pas vraiment emballé (plu par sa plume mais pas vraiment pour son histoire), là il n'y a rien à redire, ce roman est une merveilleuse découverte !
Une lecture enrichissante qui, pour les amoureux de la Turquie et de son histoire ou les petits curieux, devrait vous ravir !
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