80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
Ce livre est l'édition critique du journal intime de Benjamin Jordane, ou plus précisément des pages de ce journal consacrées à ses relations avec Pierre-Alain Delancourt, le grand auteur qui l'a guidé dans son apprentissage.
Benjamin Jordane a vingt ans, à la fin des années soixante, lorsqu'il écrit à P.-A. Delancourt, l'auteur de L'Indiscret, de Cavalier seul, de Mirage des sources, pour lui faire part de son admiration passionnée. Leur rencontre à Paris est bientôt suivie de nombreux séjours dans la maison de campagne de l'écrivain, de conversations à bâtons rompus sur la levée qui domine la Loire ou devant la cheminée des Charmes, Anecdotes biographiques et commentaires de lectures cèdent progressivement la place à des échanges plus exigeants sur les thèmes communs aux livres de l'écrivain et à la vie de son lecteur : rapports du langage et de la réalité qui le ruine, de la fabulation immédiate et de la fiction réfléchie qui nous en libère, de l'oeuvre et de la biographie qu'elle invalide ou qu'elle anticipe.
Mais ces conversations n'ont jamais rien d'abstrait ni de doctoral, ce sont souvent des digressions à partir des événements les plus ordinaires de la vie quotidienne. Au fil du temps, le jeune amateur découvre la genèse d'une oeuvre rare et toute une vie littéraire plus secrète mais moins intellectuelle qu'il ne l'imaginait. Comme Benjamin a magnifié l'auteur de l'oeuvre qu'il admire, et même le silence dans lequel Delancourt est resté muré pendant des années avant de revenir à la littérature, il doit se délivrer de ses illusions.
Non pas tuer le père quand il n'est plus conforme à l'image enfantine du saint ou du héros, mais se déprendre d'un modèle idéal de l'Auteur et de l'oeuvre. Il apprend le travail du deuil et de la langue. Il entend à la fin, dans la Bibliothèque, le dialogue animé des mortels et des maîtres auquel il ne pourra jamais participer s'il ne transforme pas son journal en roman.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
Selma ne vit que pour les chevaux et c’est à travers eux qu’elle traverse cette période violente si difficile à comprendre pour une adolescente...
"Osons faire des choses qui sont trop grandes pour nous", suggère Maud Bénézit, dessinatrice et co-scénariste de l'album
"L’Antiquité appartient à notre imaginaire", explique la romancière primée cette année