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Ce roman d'anticipation raconte la démission, l'autodestruction d'Israël, son démantèlement, le renoncement à son rêve d'instaurer sur la terre originellement promise, un ordre vivant, exemplaire, indéracinable.Comme dans ces chefs-d'oeuvre :
Le film « Le sacrifice » de Tarkovski, après la peur d'une catastrophe nucléaire, ou dans « Le Nommé Jeudi » de Chesterton, ce cauchemar de la destruction de notre monde - ou comme après les détresses du livre de Job, ou après une effroyable maladie, lorsqu'un vrai cauchemar prend fin, on est heureux de s'éveiller, on devient alors un peu moins exigeant avec la réalité qui failli dispraître, un peu plus patient avec elle, et on la trouve belle et bonne, on aspire de toutes ses forces à ce qu'elle continue pour de vrai. On commence un peu à la révérer telle qu'elle est.
Comment réveiller les consciences endormies ou jouant avec le feu sinon avec ce mauvais rêve, en poussant à bout la logique à l'oeuvre dans tous les renoncements, les suggestions morbides, les attentats et la réprobation qui n'en finit pas ? Comment se souvenir sinon une fois que tout est fini ? Dans ce roman apparemment rédigé par une israélienne de trente ans, mais qui fait preuve d'une maturité et d'une réflexion historique et philosophique un peu étonnantes et d'une vaste ampleur, c'est la mort de tout pays qui se trouve racontée. L'échec d'une tentative fugitive pour revenir dans l'histoire et construire une vie commune et qui a fait long feu, pour le malheur et le désespoir du monde : mais si ce n'était qu'un mauvais rêve ?
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