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Au pays de l'Aigle, la coutume ancestrale, le Kanun, fait force de loi ! Il n'y est question que de vendettas et dettes de sang... Et dans le nord de l'Albanie, entre contrebandiers, armées des Balkans et clans mafieux, le Kanun a fort à faire ! Susan s'y retrouve prise au piège avec son fils Bobby entre les absurdités du régime d'Enver Hoxha et la perte de ses illusions politiques. Des années plus tard, en Irlande, terre celtique de beauté et de mystères, Ciara McMurphy, flic de son état, coule des jours tranquilles entre affaires courantes, Guinness et feux de tourbe jusqu'à ce qu'un rapace ne vienne troubler sa quiétude... Bobby le fou, un fantôme du passé, un monstre dressé à tuer, semble de retour sur ses terres ancestrales avec l'étrange Markus Noli, émissaire d'Interpol, à ses trousses. Et dans leur sillage, une brochette de cadavres qui commencent à faire désordre... Des rochers d'Aughrus Point écrasés par les vagues aux plages étincelantes de Bunowen Bay, Ciara, pour s'extirper des griffes de ces vautours, devra très vite apprendre à danser... Parce qu'ici, comme le dit la chanson : « La folie, ça se danse ! »
1981 en Albanie. le pays est encore pour quelques années sous la domination de Henver Hoxha qui maintient la population sous le joug communiste, avec la réputation d'un régime très dur, et d'un territoire fermé aux étrangers.
Suzan et son fils de douze ans Bobby sont pourtant sur place depuis plusieurs mois, dans l'attente d'une rencontre avec le dirigeant suprême que la jeune femme, mandatée par un journal communiste français, espère interviewer.
La suspicion étant de règle, le statut de camarade sympathisante de Suzan s'est malheureusement transformé en accusation d'espionne à la solde des Britanniques et Américains. La fuite devient vitale, avec l'aide d'opposants au régime en place et d'un soupirant de la belle Irlandaise.
La description que nous fait Gérard Coquet de ce communisme à l'Albanaise, qui n'a rien à envier à ce que fut son homologue stalinien, fait réellement frémir.
Mais ce n'est pas la seule évocation choc de l'auteur sur ce petit pays.
Il nous fait découvrir les traditions ancestrales de la région qui résistent à toutes les pressions, à travers le Kanun, ensemble de règles régissant depuis la nuit des temps la vie de la population, et qui encadre notamment les vendettas entre familles imposées par un code d'honneur, «La reprise de sang», voulant que chaque vie humaine se rachète par une autre.
Après cette première partie passionnante et impressionnante, les débats se déplacent dans l'espace et le temps pour se situer en 2015 en Irlande.
C'est l'occasion de retrouver Ciara McMurphy, inspecteur de la Garda, déjà présente dans «Connemara Black».
Aidée de son collègue Bryan Doyle, elle est chargée de seconder des membres d'Interpol dans une affaire internationale compliquée dans laquelle sont impliqués des Irlandais et des Albanais.
Le moins que l'on puisse dire c'est que la jeune femme a du mal à comprendre la lutte que se livrent les différentes parties avec une violence et une folie démesurées, dont les origines anciennes semblent mélanger le conflit Irlandais et la guerre dans les Balkans, avec des ramifications complexes et improbables d'où honneur et vengeance ne sont pas absents.
Gérard Coquet nous livre un excellent thriller, percutant, intense et violent. Il nous plonge dans des univers aussi différents que l'Albanie, terre de contradictions mystérieuse et effrayante, et l'Irlande où la bière et les boissons maltées - comme un sympathique cliché – servent au repos des combattants depuis des décennies. La rencontre des deux étant des plus électriques.
Un polar qui a dès ses début ce genre de phrase : "La pièce possédait le charme discret d'un bloc opératoire vide. " (p.14) ne peut pas être mauvais. Gérard Coquet met dans le sien tout ce qu'il faut pour alpaguer son lecteur et ne plus le lâcher. Une introduction dans l'Albanie des années 80 assez longue et nécessaire pour bien comprendre toute l'intrigue, qui, justement, bien que dense, multiple et parfois ardue à saisir tient tout le bouquin. L'auteur n'épargne pas les rappels, les topos des flics, bienvenus pour ne pas perdre le fil. C'est très bien fait et vraiment maîtrisé, sans cela, je m'y serais perdu rapidement. Et non, je n'en dirai pas plus, d'une part parce que l'intrigue principale n'est pas facile à résumer sans perdre son intérêt et d'autre part je préfère laisser le suspense.
Un autre atout de ce polar est représenté par les personnages, Ciara en tête, atypique, une flicque au langage familier qui collabore avec Bryan Doyle, qui lui, use d'une lange châtiée et se permet des réparties chiadées qui tranchent avec sa collègue, apportent de l'humour et parfois même un peu de légèreté. Le duo fonctionne bien entre le scientifique qui ne peut s'empêcher d'envisager toutes les hypothèses et l'instinctive qui a des fulgurances qui ne préviennent pas.
Ensuite, il y a les deux pays : l'Albanie d'abord, ses paysages, pas toujours exceptionnels, surtout en 1981, ses habitants qui vivent sous une double dictature : celle d'Hoxha et celle du Kanun. Puis il y a aussi l'Irlande, son climat froid et humide, ses pubs bondés où la Guiness coule généreusement, ses paysages pas toujours accueillants et exigeants avec les Irlandais, iceux des gens hauts en couleur.
Le tout bien mélangé forme un polar humide, râpeux, malté -bière ou whiskey-, parfois violent, dur, fortement ancré dans une réalité internationale, instructif, ... bref, un excellent polar, tout simplement.
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