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Après le très court et très beau Adieu à l'Italie , où il évoquait discrètement la figure de son père à travers celle du peintre Granet, Bruno Racine consacre ce récit, très court encore, à sa mère, morte en 1986. En rappelant de nombreux souvenirs littéraires, l'auteur peut ainsi en dire plus que ce que lui permettent sa pudeur et son éducation. Il s'aperçoit un jour qu'il n'arrive plus à décrire la couleur des yeux de sa mère, ni sa voix. Pourtant elle avait un accent, étant née aux États-Unis dans une famille russe d'origine juive. Diplômée de Radcliffe, elle vient en France en 1932, âgée de vingt ans. Elle y rencontrera son futur mari qui préparait le concours du Conseil d'État. Pour décrire ses rapports avec sa mère, et plutôt que de les préciser, Bruno Racine évoque ceux du Christ avec sa mère, ceux de Roland Barthes avec la sienne, Stendhal, Virgile ou Albert Cohen. Ce n'est pas que l'auteur se cache, mais il exprime ainsi ses sentiments à travers d'autres auteurs, ni sa mère de son vivant ni lui-même n'ayant pu exprimer ce qui les attachait l'un à l'autre. D'en dire si peu rend ce récit émouvant, charmant, couvrant ainsi une vie entière en peu de pages, ramassées et lumineuses.
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