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A Bad-Godesberg, petite ville allemande sur les bords du Rhin, la maison de conte de fées est encore tout ornée des décorations de Noël et peuplée de cris et de pleurs d'enfants.
Dans cette demeure toujours imprégnée de la présence de la fille, Agnès prend vraiment conscience qu'elle ne reverra plus jamais Elisabeth, morte dans un accident de voiture et qu'entre la mère et la fille la communication est définitivement rompue. C'est pour lutter contre le désespoir qu'elle essaye de comprendre qui était vraiment sa fille et de lever les mystères que celle-ci semble avoir semés à son intention.
Auteur de thrillers, elle va mener une véritable enquête policière pour découvrir la vérité. Cependant, en cherchant à tracer le portrait de sa fille, c'est sa propre image que contemple Agnès, comme si Elisabeth s'était fondue en elle, et c'est son propre destin dont elle dessine les contours. Bâti sur la trame d'un suspense, La Table des enfants tente de démêler quelques-unes des relations secrètes qui lient mères et filles au-delà de la vie et de la mort grâce à l'intimité de l'enfance.
Si ce roman donne parfois l'impression d'un foisonnement poétique, embrassant la musique et la littérature, ses allées de traverse ne sont peut-être que des raccourcis dans sa quête de la vérité.
En temps que mère, mais aussi en temps que fille, j’ai retrouvé la dualité des sentiments que l’on peut ressentir pour ces deux êtres qui sont particulièrement chers dans une vie de femme.
J’ai beaucoup aimé cette recherche de l’autre : la comprendre, savoir, vouloir partager, alors que chacun à besoin de vivre sa vie avec ses mystères, ses joies et ses peines à partager mais aussi parfois à garder pour soi.
Chaque individu à besoin de sa part de vie secrète, de créer une sorte de cloisonnement, pour se retrouver dans l’une ou l’autre partie indépendamment, sans mettre en relation les êtres que l’on côtoie de part ou d’autre. Un peu comme dans des mondes parallèles.
D’ailleurs, ce sentiment, cette envie d’indépendance sont bien décrits dans ce roman. Une fille veut vivre sa vie loin de sa mère, sans que celle ci n’en connaisse rien, parce qu’elle en est trop proche et peut se sentir prisonnière de ce sentiment si fort, si intense.
Pourtant, en même temps, elle organise tout pour que celle ci suive le jeu de piste de sa vie et découvre les différentes versions de sa « vraie » vie, les individus qui la jalonnent, les événements, leur enchaînement. Comme si elle avait en même temps besoin d’être reconnue par sa mère à travers cela !
Ce sentiment si fort qui attache le plus souvent une mère à sa fille, et une fille à sa mère, est bien dépeint ici. Avec cette complexité des sentiments, qui pourraient être des sentiments amoureux : envie d’être reconnue, de vivre intensément avec l’autre, mais en même temps d’être libre, indépendant.
Et puis il y a l’injustice de la mort, mais surtout cette injustice devant la mort d’être si jeunes, et surtout la mort d’un enfant, où le parent qui reste est à la limite du sentiment de culpabilité devant cette injustice : pourquoi elle et pas moi ! !
Un beau roman sur des relations et des sentiments complexes, forts, intenses et si importants dans une vie. D’une écriture très agréable qui donne envie d’aller plus loin.
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