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Alors qu'il n'est encore qu'un jeune garçon plein d'espoir, Adrian Tomine se fait une promesse : il deviendra un jour un grand auteur de bande dessinée, aussi talentueux que John Romita. Mais voilà, comment transforme-t-on un rêve d'enfant en une longue carrière de dessinateur ?
Avec beaucoup d'humour et d'autodérision, Adrian Tomine revient sur son parcours, un marathon solitaire semé de déceptions, de gaffes et d'humiliations. De la mauvaise critique à la dédicace foireuse, il livre sans fard les moments les plus embarrassants de sa carrière, explorant au passage sa relation conflictuelle avec la bande dessinée et son industrie.
Pensé comme un carnet de croquis qui prend la forme d'un journal intime, l'ouvrage se fragmente en plusieurs chapitres chronologiques où chaque page utilise le même découpage. Usant d'un dessin épuré et sans couleur, Adrian Tomine bouscule son propre style en supprimant tout enjolivement pour mieux souligner l'honnêteté autobiographique de son propos. Pourtant, on rit volontiers du malaise et de la gêne qui se dégage de chaque situation Cinq ans après la publication de son dernier livre, Les intrus, Adrian Tomine prouve sa capacité à se réinventer en proposant un ouvrage à la première personne, qui témoigne des difficultés et des désillusions rencontrées par les auteurs de bande dessinée. En exposant ainsi sa propre vulnérabilité, il délivre un portrait sincère et parfois douloureux d'une profession en manque de reconnaissance.
Drôle d’effet d’avoir en main le journal intime d’Adrian Tomine. Car c’est de cela qu’il s’agit : un très joli carnet, une belle couverture, un fin fil rouge marque-page, des petits carreaux et des croquis autobiographiques présentés chronologiquement et dans un découpage identique.
L’objet est donc très réussi et le contenu est intéressant. De la naissance de son rêve d’enfant en 1982 à un passé tout proche (2018), Adrian nous raconte les doutes, les espoirs, les rêves, les angoisses…On est là dans l’intime, dans la tête de l’auteur.
Alors oui c’est narcissique, parfois agaçant et gênant, souvent drôle mais ça semble plutôt sincère et finalement plutôt attendrissant. Et puis en tant que lecteur de BD, ça interroge tout de même sur le statut de l’auteur. Adrian Tomine n’est sûrement pas le seul à souffrir d’un manque de reconnaissance, à la peur d’un avenir incertain…
Au final, chacun pourra se retrouver dans les réflexions d’Adrian Tomine, en tant que lecteur, auteur ou père, de l’intime à l’universel il n’y a parfois qu’un pas.
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