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La punition raconte l'arbitraire, celui des 19 mois de détention, sous le règne de Hassan II, de 94 étudiants, à la suite de manifestations pacifiques dans les rues des grandes villes du Maroc en 1965. Envoyés dans des casernes sous couvert de service militaire, ces jeunes gens se retrouvèrent condamnés à une peine de détention illimitée, encadrés par des gradés dévoués au général Oufkir qui leur firent subir vexations, mauvais traitements, manoeuvres militaires improvisées, sous les prétextes les plus absurdes. Jusqu'à ce que la préparation d'un coup d'État ne précipite leur libération, sans explication. Quelques-uns y perdirent la vie, dans l'indifférence générale, d'autres sombrèrent dans la folie. Le narrateur de La punition était l'un d'eux, il raconte au plus près ce que furent ces jours qui marquèrent à jamais ses vingt ans, ébranlèrent sa conscience et le firent secrètement naître écrivain.
Juillet 1966, des mains salent qui arrachent à une mère son fils qui n'a pas vingt ans, c'est l'époque où des jeunes gens disparaissent, où l'on vit dans la peur, où les murs retiennent les phrases prononcées contre le régime et contre le roi Hassan II. Son crime ? Avoir participé à une manifestation étudiante pacifique qui a été réprimée dans le sang. Une convocation militaire, il est tondu comme un mouton et emprisonné dans un camp isolé du monde pour le remettre sur le droit chemin. Ici ,il n'existe plus, c'est un numéro de matricule.
Comme dans tous les pays, quand on est jeune on veut lutter contre les injustices, la répression, le manque de liberté. Mais ici, au Maroc la monarchie a donné carte blanche aux militaires et au sinistre général Oufkir, pour rétablir l'ordre par tous les moyens. Un système où tout est sous contrôle.
Tahar Ben Jelloun nous raconte une histoire, son histoire, dix-neuf mois d'emprisonnement dans un camp de redressement pour avoir manifesté. Sous les ordres de soldats analphabètes, il va subir les humiliations, devoir faire des travaux inutiles comme la construction d'un mur, au milieu des champs, dont personne n'a besoin et qui sera ensuite détruit. Heureusement, il y a la poésie, son seul refuge, point de départ de sa carrière de poète et d'écrivain.
Un récit poignant sur un royaume qui dans les années 60 se maintenait uniquement grâce à la terreur. L'auteur raconte simplement, son quotidien, partagé avec ses quatre-vingt-treize camarades fait de vexations et de mauvais traitements. Aujourd'hui, le Maroc est devenu selon les dires de Tahar ben Jelloun, un pays de mod
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