"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
(Texte provisoire) À la suite d'une révélation qui la bouleverse, Laurence Emmanuel comprend que sa vie est peut-être moins simple qu'elle ne le pensait. Elle décide d'en apprendre davantage sur le passé de ses parents.
Très vite, ses recherches l'amènent sur la piste d'un militant d'extrême gauche, Guillermo Zorgen, qui a défrayé la chronique dans les années 70 avant de sombrer dans l'oubli.
Qui était cet homme ? Un idéaliste dans une époque troublée ou un dangereux pyromane ? Et surtout : quels liens entretenait-il avec les parents de Laurence ?
Au fil des témoignages, des documents, émerge le portrait contrasté d'un être énigmatique, qui a, comme une partie de sa génération, choisi d'exister par le combat. Mais au-delà, la quête de Laurence va surtout révéler les formes ardentes, et parfois destructrices, de la passion.
Hélène Gestern a quarante ans. Elle vit et travaille à Nancy. Elle est l'auteur de Eux sur la photo (2011) et La Part du feu (2013) tous les deux publiés chez Arléa.
Eux sur la photo, son premier roman, s'est vendu à plus de 40.000 exemplaires. Le livre a été traduit dans plusieurs langues dont l'anglais et l'italien.
Dans « La part du feu », Laurence apprend au détour d’un rendez-vous médical qu’elle n’est pas la fille biologique de Jacques, son père. La jeune femme tombe des nues. En fouillant la maison de ses parents alors qu’ils sont en vacances, elle trouve dans les affaires de sa mère, Cécile, des lettres d’un certain Guillermo Zorgen adressés à une femme nommée Sonia… Elle découvre que cet homme était un militant et écrivain d’extrême-gauche, décédé dans les années 70…
J’ai retrouvé dans ce livre la « patte » d’Hélène Gestern, et les ingrédients qui m’ont fait aimer les romans que j’ai lus d’elle: des secrets, une histoire d’amour, une enquête familiale… doublée ici d’une enquête de type policière car on croise dans ce récit un homicide et une mort mystérieuse… Laurence pourrait être une cousine d’Elisabeth Bathory ou d’Helene Hivert – d’ailleurs Laurence mentionne au détour d’une phrase une amie nommée Hélène dont elle dit qu’elle a fait face à un lourd secret de famille !
Le livre est extrêmement bien écrit, la plume d’Hélène Gestern est habile pour recréer l’esprit révolu de ce groupuscule d’extrême-gauche et pour faire vivre la figure de Guillermo Zorgen, qui m’a fait penser à Pierre Goldman. Le récit est bien mené, de manière efficace, avec une tension liée au suspense qui donne envie de tourner les pages.
Une très bonne lecture !
L'odeur de la forêt d'Hélène Gestern a été une de mes belles surprises littéraires de l'année 2019. La réouverture de la médiathèque la semaine dernière, après deux mois de confinement, m'a donné l'opportunité d'emprunter un autre roman de cet auteur ... et je l'ai dévoré d'une traite.
Lorsque son père s'entaille bêtement la main et qu'elle le conduit à l'hôpital où il révèle son groupe sanguin, Laurence, trentenaire parisienne, découvre qu'il n'est pas son père biologique !
Lors de l'absence de ses parents pour des vacances, elle trouve les archives de sa mère et la référence à un certain Guillermo Zorgen.
Elle va mener l'enquête pour en savoir davantage sur ce militant d'extrême gauche des années 70, décédé accidentellement en 1975.
Laurence va chercher les traces du MLC - le Mouvement de Lutte Clandestine et, de proche en proche, en retrouvera les membres, rangés depuis.
Ce faisant, elle reconstituera l'histoire de ses parents et la sienne ...
Un livre qui évoque la première époque des retours à la terre, des soixante-huitards, et de leurs enfants qui prônaient la lutte armée dans les années 70.
On découvre leurs portraits vieillis en journalistes, professeurs, ou banals retraités bien rangés
Un roman empreint de nostalgie, et d'un peu de colère.
Un roman où Hélène Gestern dévoile, une fois de plus le pouvoir des mots, et l'importance des archives.
Un autre de ses romans m'attend dans ma liseuse, je le savourerai bientôt !
Que faire lorsque l on découvre que son père est un autre? C'est une question qui va guider Laurence et la mener dans une quête non sans danger.
Un livre captivant sur arrière fond politique.
Laurence apprend par hasard, à 35 ans, que celui qu’elle appelait papa jusqu’alors n’est pas son père biologique.
Impossible d’interroger Cécile, sa mère plongée dans la maladie et un père accablé par la douleur de la situation et la fatigue. Tous les deux ont d’ailleurs toujours éludé les questionnements relatifs à leur jeunesse.
Bouleversée par sa découverte, Laurence fouille les affaires de ses parents et découvre une correspondance entre une certaine S. et Guillermo Zorgen, militant d’extrême gauche des années 1970.
Pour tenter d’en savoir plus, Laurence se plonge alors dans l’histoire de cette époque trouble. Elle se fait passer pour une historienne, mène l’enquête et sollicite des rendez-vous auprès des personnes qu’elle suppose liées de près ou de loin à cette mouvance.
Trouvera-t-elle le lien entre ces personnages et son histoire, s’il existe ? Trouvera-t-elle les réponses qu’elle cherche et l’apaisement ?
J’avais beaucoup aimé Portrait d’après blessure et j’ai eu envie de lire un autre titre du même auteur. Je n’ai pas été déçue, j’ai retrouvé le traitement tout en finesse et pudeur des sentiments, la délicatesse des propos malgré le sujet difficile, dans un beau roman qui est à la fois une recherche intime, une enquête policière et presque une étude historique.
https://mesmotsmeslivres.wordpress.com/2017/11/11/la-part-du-feu-de-helene-gestern/
Laurence apprend, presque par hasard, que son père n'est pas son père biologique et trouve une lettre mystérieuse dans les affaires de sa mère, forte tête alors malade.
Elle entreprend donc ses recherches en consultant historien, archives....
L'occasion de nous embarquer dans les groupuscules d'extrême gauche post soixante huitards et d'exprimer la pesanteur des secrets de famille.
Parfaitement écrit, instructif, invitant à la réflexion ... J'aime !
Secrets bien enfouis, famille, quête identitaire, recherches, douleurs du secret. Hélène Gestern nous embrigade dans une nouvelle quête, une nouvelle enquête sur les secrets familiaux.
Embrigade est bien le mot car nous nous retrouvons au milieu d’un groupuscule d’extrême-gauche des années 70.
A+ et B-, deux groupes sanguin incompatibles et Laurence découvre brutalement qu’elle n’est pas la fille de son père « J’ai appris la nouvelle de mon adoption il y a un peu plus de deux ans, presque par hasard. »
Petit à petit, mais inexorablement, elle va à la pêche aux informations. Spécialiste de l’histoire du papier, son métier, ses relations vont lui permettre d’avancer et de découvrir
Guillermo Zorgen, activiste d’extrême-gauche. Son père ? « Au fond, j’avais envie d’être née de cette liaison qui avait eu l’intensité des grandes amours, de prolonger un être lumineux mort trop tôt. » Mais on ne remue pas un tel passé sans risques « Je vous donne un conseil amical : ne remuez pas ce passé-là, il est noir comme la suie. Vous risquez de vous salir, jeune fille ».
Hélène Gestern introduit des extraits de journaux, des poésies, des lettres pour mieux appuyer les recherches de Laurence, donner plus d’épaisseur à Guillermo Zorgen, à son action, aux relations amoureuses entre cet homme et sa mère.
L’engagement aussi bien amoureux que politique est extrême (ce qui est normal pour un groupuscule politique de cet acabit). L’emprise de Zorgen sur ses troupes est très forte « on a suivi comme des moutons ». La passion entre Guillermo et Sonia intense « Toi et moi on s’aimait, mais ne savait que se faire du mal ». L’amour de Jacques pour Laurence. Tout ceci donne de l’épaisseur, du corps au livre d’Hélène Gestern. Laurence avance lentement dans ce tunnel. A un moment elle dit : « Je ne voulais plus savoir, mais comprendre, ce qui n’avait rien à voir ». Elle s’attarde beaucoup sur Zorgen, pivot de ses recherches : « Au fond, j’avais envie d’être née de cette liaison qui avait eu l’intensité des grands amours, de prolonger un être lumineux mort trop tôt. ».
Ce plongeon dans le passé remet en mémoire cette époque post-soixanthuitarde où Action Directe (France), la Bande à Baader (Allemagne), les Brigades Rouges (Italie) faisaient régner une certaine terreur ; où le désir de « tutoyer la mort, la frôler d'aussi près que possible, dans l'espoir de la rencontrer.», celui de tout renverser ; où l’Etat agit en sous-main (les choses ont-elle changé ?)
Un livre sur la passion et ses dégâts : « Pour le moment, je ne voyais qu’un gâchis, celui des illusions d’une jeunesse, leur jeunesse à tous. Certains avaient voulu la liberté, mais avaient retourné l’aiguillon de leurs batailles contre eux. D’autres croyaient en la vertu de la violence, et la violence les avaient plaqués au sol. ». Un livre sur la renaissance, la reconstruction.
Autant il semble que Laurence Emmanuel semble ne plus contrôler la situation, autant Hélène Gestern la maîtrise avec une narration ciselée, précise. « Eux sur la photo » est un roman épistolaire, ici il y a de la « chair ».
Bref, un livre que j’ai beaucoup apprécié.
Hélène Gestern était présente au dernier Salon des Dames à Nevers et j’ai pu voir son émotion lorsque les élèves du Lycée Raoul Follereau de Nevers ont mis en scène, en sa présence, des extraits de son livre. L’émotion était partagée par ses acteurs en herbe…. Jouer devant l’auteur !
"Eux sur la photo" m'avait enchanté et c'est pourquoi je me suis précipitée sur ce 2e livre. Une autre histoire mais toujours un retour sur le passé qui bouleverse Laurence lorsqu'elle apprend que l'homme qui l'a élevée n'est pas son père biologique. Poussée par la découverte de son identité et voulant absolument connaître la vérité, elle fouille dans les boîtes de sa mère et découvre parmi des lettres la présence d'un certain Guillermo Zorgen, militant d'extrême gauche, disparu maintenant, et imagine une histoire passionnelle entre ce dernier et sa mère, mais l'enquête qu'elle poursuit la mènera vers une surprenante vérité. L'auteure nous entraîne encore dans ce roman jusqu'à la fin avec émotion et intérêt sur un passé caché et sur les événements des radicaux et extrêmistes de l'époque qui traversent cette histoire familiale et secrète.
C'est par hasard, et sur le tard, que Laurence apprend que celui qui l'a élevée n'est pas son père biologique. Cette révélation mûrit pendant un an avant que, à la faveur d'une absence de ses parents, elle fouille les boîtes que sa mère accumule depuis que sa santé décline. C'est ainsi qu'elle trouve des lettres de Guillermo Zorgen, un militant d'extrême-gauche décédé aujourd'hui mais qui a fait parler de lui dans les années 70. Au fil de ses recherches, Laurence découvre un homme passionné et charismatique qui a provoqué autant d'amour que de haine. En même temps, elle appréhende la jeunesse de ses parents dont elle ignorait tout. Son père lui demande d'arrêter cette enquête mais il est trop tard, Laurence a désormais besoin de savoir qui elle est et qui était son père.
Des lettres, de rares photos, des témoignages réticents, des articles de journaux, voilà le peu de choses dont dispose Laurence pour remonter le temps et explorer le passé trouble de ses parents. Malgré eux et malgré les menaces, elle persiste dans sa quête d'identité. Mais ces secrets de famille ne sont que le prétexte dont se sert l'auteure pour nous emmener dans la France d'après mai 68 quand, une fois le calme revenu et la majorité remise dans le droit chemin, certains n'ont pas voulu abandonner leurs idéaux et sont entrés dans la clandestinité. Radicaux et extrémistes, ces groupuscules ont semé la terreur dans toute l'Europe, Brigades rouges en Italie, Bande à Baader en Allemagne et Action directe en France. Attentats, enlèvements, assassinats étaient leurs armes pour faire trembler la bourgeoisie capitaliste. C'est dans cette histoire récente que s'inscrit La part du feu, mettant en scène le fictif Mouvement pour la lutte clandestine et son leader Guillermo Zorgen. En suivant sa trace, Laurence, son héroïne, nous fait voir de l'intérieur le fonctionnement rigide de ces mouvements à tendance marxiste dont les membres sacrifiaient tout à la Cause. Mais qu'on ne s'y trompe pas, le texte d'Hélène GESTERN n'est pas un traité politique! C'est surtout un roman sur les passions de la jeunesse, qu'elles soient politiques ou amoureuses, sur les excès, sur les engagements, ceux qu'on renie ou qu'on suit jusqu'au bout, jusqu'à l'absurde.
De belles pages pleines d'émotion pour une histoire familiale qui s'inscrit dans un contexte historique récent peu évoqué en littérature. Une très belle découverte d'une auteure à suivre.
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