"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
EUX SUR LA PHOTO Arléa-Poche Hélène Gestern Une petite annonce dans un journal comme une bouteille à la mer. Hélène cherche la vérité sur sa mère, morte lorsqu'elle avait trois ans. Ses indices : deux noms et une photographie retrouvée dans des papiers de famille, qui montre une jeune femme heureuse et insouciante, entourée de deux hommes qu'Hélène ne connaît pas. Une réponse arrive : Stéphane, un scientifique vivant en Angleterre, a reconnu son père.
Commence alors une longue correspondance, parsemée d'indices, d'abord ténus, puis plus troublants. Patiemment, Hélène et Stéphane remontent le temps, dépouillant leurs archives familiales, scrutant des photographies, cherchant dans leur mémoire. Peu à peu, les histoires se recoupent, se répondent, formant un récit différent de ce qu'on leur avait dit. Et leurs découvertes, inattendues, questionnent à leur tour le regard qu'ils portaient sur leur famille, leur enfance, leur propre vie.
Avec Eux sur la photo, Hélène Gestern nous livre une magnifique réflexion sur les secrets de famille et la mémoire particulière que fixe la photographie. Elle suggère que le dévoilement d'éléments inconnus, la résolution d'énigmes posées par le passé ne suffisent pas : ce qui compte, c'est la manière dont nous les comprenons et dont nous acceptons qu'ils modifient, ou pas, ce que nous sommes.
Je ne remercierai jamais assez mon médecin de prendre son temps pour s’occuper de ses patients ! De ceux arrivés avant moi, ce qui m’a permis d’avaler les 120 premières pages d’un trait ! Et de poursuivre la lecture une bonne partie de la nuit et dans mon hamac cet après midi ! Pile 24 heurs !
Un roman épistolaire, comme ceux du XVIII siècle anglais de mes études mais au XX, de la lettre manuscrite au texto en passant par le mail, les envois postaux aux dossiers joints mais toujours les photos ! Du début à la fin les photos sont présentes, décrites avec minutie et maints détails, sous le regard de cette archiviste Hélène habituée sans aucun doute à la précision nécessaire. Un vrai plaisir de revenir sur les descriptions fouillées du grain de la photo, du premier plan et de l’arrière plan , parfois aussi important que les personnages que nous découvrons en même temps qu’elle.
Une photo, 3 adultes, 2 hommes , une femme, Hélène cherche des précisions sur la vie de sa mère, décédée quand elle avait 3 ans et dont la vie et la mort sont restées mystérieuses jusqu’à cette 39eme année. Rien ne lui a été dit, malgré ses questions, les lourds silences entourant cette femme n’ont fait qu’alourdir l’ambiance familiale ; Elle met donc une petite annonce sur un journal, et une réponse finit par lui parvenir !
A vous de lire le roman pour vous aussi être pris sous le charme de cette histoire, je me garderai bien de vous en dire un mot de plus ! Secret !!
Un superbe roman, doux et acide, mielleux et fielleux, tendre mais crissant , écrit d’une langue en relation avec l’histoire, petits mouvements mais amples descriptions !
Allez y sans crainte ! Et choisissez bien votre médecin, qu’il y ait du monde et vous du temps !!
J’avais lu « Eux sur la photo » d’Hélène Gestern il y a des années, sans vraiment l’apprécier mais mon coup de cœur récent pour « L’Odeur de la Forêt » m’a donné envie de m’y replonger.
Hélène Hivert trouve dans les affaires de son père décédé une coupure de journal qui évoque la victoire de N.Hivert et P.Crüsten dans un tournoi de tennis de 1971. Elle devine qu’il s’agit de sa mère, morte quand elle avait trois ans, et dont personne n’a plus jamais parlé. Elle publie une petite annonce avec la photo accompagnant l’article. Un certain Stéphane Crüsten lui répond : il a reconnu son père sur la photo.
« Eux sur la photo » est un roman épistolaire, la correspondance entre Hélène et Stéphane, qui plongent dans le passé pour comprendre quelle était la relation entre leur mère et père respectifs. Je crois savoir pourquoi je n’avais pas accroché à ce livre: il y a quelque chose de froid et sobre dans cet échange épistolaire, paradoxalement un peu trop maîtrisé, et je pense que je n’y avais pas été sensible.
En le relisant maintenant, j’y ai pris beaucoup plus de plaisir, je me suis attachée à Hélène et j’ai été touchée par le lien qui se noue entre elle et son correspondant, tandis qu’ils explorent secrets de famille et conventions sociales.
C’est un beau roman, travaillé, avec une subtilité dans la description des sentiments et des ingrédients qui font mouche. Ce qui est déstabilisant, après avoir lu « L’Odeur de la Forêt », c’est que « Eux sur la photo » semble en être le galop d’essai. Les deux histoires sont différentes mais on y retrouve des thématiques communes (l’échange épistolaire, les secrets de famille, la condition féminine…), et les deux personnages principaux, Hélène et Elisabeth, m’ont semblé très proches.
J’ai eu l’impression que l’autrice s’était entraînée avec un livre court, resserré, avant de se lancer dans une fresque beaucoup plus ambitieuse et foisonnante, ce qui laisse à cette lecture pourtant tout à fait réussie en tant que telle un petit goût d’inachevé. Si vous voulez découvrir Hélène Gestern, je vous conseille donc de commencer par celui-ci et de lire ensuite L’Odeur de la Forêt afin d’y aller crescendo !
Hélène est à la recherche de la vérité sur sa mère, décédée alors qu’elle avait trois ans à peine. Le sujet était tabou, son père s’était marié et refusait toute allusion à sa première épouse, une gifle ayant mis fin définitivement aux questions qu’elle tentait de poser durant l’enfance.
Un jour, elle retrouve dans les papiers de la famille une photo représentant une jeune femme souriante entourée de deux hommes qu’Hélène ne connaît pas du tout. Elle décide de passer une annonce pour trouver des personnes susceptibles d’avoir des renseignements sur les trois personnages de la photo. Un homme vivant en Angleterre lui répond et c’est le début d’un échange épistolaire émouvant. Il se prénomme Stéphane et un des hommes sur la photo est son père.
Hélène Gestern aborde dans ce roman, l’importance des secrets de famille et leur toxicité sur les générations suivantes, la quête des origines, qui se déroule ici au fur et à mesure des découvertes des archives de chacun, et bien sûr ce que l’on fait de ces découvertes pour construire ou reconstruire sa vie.
J’ai beaucoup apprécié le côté épistolaire, les lettres qu’échangent Stéphane et Hélène sont bien écrites, les mots recherchés, à l’époque du langage SMS, cela fait un bien fou. Par contre, le récit des évènements, des rencontres m’a un peu moins plu, car il interrompt parfois la magie des échanges (lettres, courriels).
J’ai dévoré ce roman qui m’a fait passer un bon moment, malgré son côté romance parfois et je me demande comment j’ai pu passer à côté de titre à sa sortie, vu mon intérêt pour les secrets de famille. Je remercie, au passage, PGilly, un ami Babéliote qui me l’a conseillé récemment. Pour un premier roman, celui-ci est prometteur et me donne envie de découvrir ceux qui ont suivi.
https://leslivresdeve.wordpress.com/2023/11/12/eux-sur-la-photo-dhelene-gestern/
Une quête familiale subtile et intrigante … à lire assurément … le tout soutenu par une bien jolie plume
C'est le 3e roman de Hélène Gestern que je lis et encore une fois je suis tombée sous le charme de sa plume et de l'histoire.
J'aime la douceur de ses mots, j'aime la façon dont elle mène le récit sous forme d'enquête.
Ce roman a une forme particulière, c'est un roman épistolaire. Deux inconnus correspondent pour démêler leur histoire et trouver des réponses sur leur origine et leur enfance. Entre passé et présent, entre parents et enfants, entre conflits et douceurs, entre secrets et réponses, entre ombre et lumière.
Un roman doux qui se lit vite.
A la recherche de réponses sur ses origines, et plus particulièrement sur sa mère morte lorsqu’elle avait 3 ans et dont une omerta familiale a toujours empêché ses proches de parler, Hélène se lance dans une grande enquête à partir d’une simple photographie retrouvée dans les affaires de son père à présent décédé. C’est ainsi qu’en passant une annonce, elle commence une longue relation épistolaire avec Stéphane, habitant en Angleterre mais d’origine suisse, qui a reconnu son père sur la photo. Au fil des découvertes sur leurs parents respectifs, leur relation elle aussi évolue. Il faudra passer par bien des détours pour arriver à reconstituer toutes les pièces de ce puzzle, puisque les principaux protagonistes ont désormais disparu ou dans l’incapacité de se souvenir.
Avec une écriture simple, fluide, concise, agréable à lire, Hélène Gestern nous entraine à la rencontre de cette mère mystérieuse, de son passé, de ses amours. Les descriptions des photographies qu’Hélène tient entre ses mains sont si précises qu’on a l’impression de les regarder nous-mêmes.
Une belle réflexion sur la photographie expliquée, et sur les secrets de famille et leurs conséquences sur les générations futures, avec le postulat suivant : « n’est-il pas préférable finalement de dire les choses, même si c’est dur, ou horrible, ou tabou, que de les cacher ? ». Une question qui divise, suivant les générations concernées, et dont il n’est pas si aisé de répondre, chacun y trouvant des inconvénients, la peur de souffrir, de blesser, de perdre l’amour ou le respect des personnes demandeuses, celle d’être jugé. Alors, quel est le bon choix ? Et vous, qu’en pensez-vous ?
C'est un livre merveilleux. Un de ces romans dont on se dit : mais pourquoi ne l'ai-je pas lu plus tôt, pourquoi m'a-t-il fallu ce terrible confinement pour prendre le temps de l'ouvrir, alors qu'il était là, sur mes étagères, depuis plus de six mois ? Oui, c'est un livre merveilleux et d'une très grande beauté. Hélène Gestern écrit comme on n'écrit plus et se laisser porter par ses phrases procure un plaisir infini. Tout est délicatesse, douceur, pudeur aussi. Ce texte bouleversant est beau à en pleurer, ce dont je ne me suis évidemment pas privée.
Eux, sur la photo, ce sont deux jeunes gens : elle s'appelle Natalia Zabvine et lui Pierre Crüsten. Ils sont beaux, légers, insouciants et ils s'aiment. C'est une évidence. Ils vont (ou viennent de) jouer au tennis. La photo est ancienne. On voit cela aux tenues un peu démodées et au grain épais du tirage. Observer une photo, tenter de deviner l'identité des gens, les sentiments qui les lient est une entreprise délicate. On peut se tromper… Pourquoi cet homme se penche-t-il sur cette femme ? Veut-il lui dire quelque chose ? Pourquoi affiche-t-elle un sourire empreint de gravité ? Est-elle inquiète ? Pense-t-elle que le bonheur qu'elle semble goûter n'est qu'un moment fugace qui va lui échapper ?
Il y a un troisième homme sur cette photo. Lui se tient en retrait. Qui est-il ? Un mystère de plus...
La personne qui examine cette photo s'appelle Hélène Hivert, elle a bientôt quarante ans, vit seule avec son chat. Elle a passé une petite annonce dans Libé car elle aimerait bien savoir qui est le jeune homme aux bras protecteurs qui se tient près de sa mère sur cette photo. Cette mère, elle ne l'a pas connue. Elle est morte lorsqu'elle avait trois ans dans des circonstances assez mystérieuses. Si son père et sa belle-mère l'ont élevée en lui manifestant beaucoup d'amour et d'attention, ils ont fait en sorte qu'il ne soit jamais question de sa mère. Pourquoi ? Qui était Natalia Zabvine ? Pourquoi a-t-on toujours refusé à sa fille d'en savoir plus sur elle ? Quel terrible secret était le leur ?
Comme il est impossible de se construire sur du vide, des silences, des non-dits, sa fille, Hélène, va mener l'enquête. Un homme va répondre à son annonce : il s'appelle Stéphane et est le fils de Pierre Crüsten. Lui aussi se heurte à des questions concernant son père, peu loquace et irascible. Ils vont entreprendre un échange épistolaire pour tenter de comprendre qui étaient Natalia et Pierre, la nature de leur relation… Mais n'est-ce pas dangereux de remuer les choses du passé ? Où cette enquête va-t-elle les mener ?
Ce roman n'est pas seulement une histoire fascinante qui va vous tenir éveillé tard dans la nuit, il invite aussi à une réflexion sur la photographie, à la découverte d'un passé fixé à tout jamais sur un morceau de papier, pour le meilleur lorsqu'il renvoie à des moments heureux mais aussi pour le pire quand on sait que ces moments ne seront plus. Il y a une dimension modianesque dans ce roman à travers l'évocation du temps qui passe et la volonté de reconstituer ce qui n'est plus, comme un puzzle dont on assemblerait avec peine toutes les pièces. On a l'impression que ce passé, qu'il nous soit connu ou inconnu, dicte notre histoire présente, fait de nous ce que nous sommes devenus. Nous héritons, consciemment ou inconsciemment, d'une histoire et c'est avec elle que nous traçons notre chemin et qu'il nous faut avancer…
Par ailleurs, la lecture de ce roman nous amène aussi à nous interroger sur ce que fut une époque, avant mai 68 : les tabous, les interdits, les conventions sociales, la morale… On a presque oublié tout ce que les jeunes de cette époque ont dû subir comme contraintes et comme absence de libertés...
Enfin, ce qui, à mon avis, rend ce texte particulièrement délectable, c'est la relation pleine de retenue et de douceur qui se tisse progressivement entre les deux correspondants. On assiste à l'éclosion de leurs sentiments, à la progression de leur attachement et vraiment, l'écriture élégante et délicate d'Hélène Gestern nous plonge dans un pur ravissement !
Vous aimerez ce roman, plus que vous ne l'imaginez en lisant ces lignes… Croyez-moi !
LIRE AU LIT le blog
quelle originalité que ce roman ! quelle superbe récit de deux personnes qui s'échangent des courriers pour remonter le passé et retrouver trace de leur famille à partir d'une photo.On tire sur un fil et l'histoire se déroule sous nos yeux ; belle, douloureuse, magnifique.
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