Nice en l'an 1521. Une oeuvre d'art sacré s'enflamme spontanément. Un jeune chevalier qui a quitté Chambéry et traversé les Alpes arrive dans une cité où tout semble se liguer contre lui : la ville bouillonne de ragots et de rancoeurs, les moines augustins voient dans l'incendie de la pala un impérieux message divin, les Niçois y voient l'oeuvre du diable et le gouverneur soupçonne un complot des génois. Le jeune vicaire ducal saisit une main qui se tend, la main de Ludovic Brea qui a connu les meilleurs peintres de Florence et agrège une partie des connaissances de son temps...
"Nice, en l'an 1521. Le soleil déclinait lentement vers les collines lorsqu'un cavalier franchit la porte entre le bastion Sincaire et le bastion Saint-Sébastien. L'homme aux vêtements recouverts de poussière secoua le garde qui somnolait pour avoir trop chopiné, puis demanda son chemin dans un français parfaitement maîtrisé. Aussitôt renseigné, il engagea sa monture dans la rue Pairolière pour se frayer un passage entre les artisans qui rangeaient leurs étals et les citadins qui rentraient des potagers cultivés hors les murs. Il emprunta la montée vers la ville haute, puis arrêta sa monture, à mi-côte, pour regarder les demeures serrées entre les murs de la citadelle et un torrent qui roulait ses eaux vives sur un lit de galets. Un unique pont le franchissait, donnant sur une bourgade faite de maisons serrées le long d'une route qui fuyait vers la baie et où l'on devinait, à la poussière soulevée, un trafic de charrettes entre les champs et la cité."
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