"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Lyon, 1896. Blanche est l'épouse modèle d'un soyeux de renom. En dépit de son amour pour ses enfants, elle étouffe parmi ces bourgeois corsetés. Jusqu'à ce que son regard croise celui de Salim, un négociant fortuné de Damas. Elle abandonne tout pour la promesse inespérée du bonheur. Les routes de la soie deviennent celles de la passion et de l'exil. Tandis que sa fille grandit en la croyant morte, Blanche s'invente une nouvelle vie au Levant.
Quand la France entre en guerre, l'Empire ottoman réprime dans le sang la révolte arabe. Prises dans la tourmente, mère et fille choisissent chacune la liberté au prix fort. Resteront-elles à jamais séparées ? Ou seront-elles enfin, un jour, face-à-face aux confins du désert ?
De l'aube du XXe siècle à l'été 1920, des soieries lyonnaises aux ruines de Palmyre, Theresa Révay, l'auteure de L'Autre rive du Bosphore, nous emporte dans un grand roman de passion et d'histoire, sublime portrait d'une femme trop libre pour son temps.
La nuit du premier jour est une grande fresque familiale et historique absolument passionnante. Elle nous entraîne dans l’univers de la soie, des soieries lyonnaises aux filatures de Syrie. Elle débute à la Croix Rousse, en 1896, dans les ateliers de canuts qui travaillent la soie sur leur métier à bras pour de riches soyeux lyonnais.
C’est là que vit Blanche Duvernay. Elle étouffe dans une famille bourgeoise après un mariage arrangé qui l'a arrachée au Liban. Seule son amitié avec un maître tisseur, Armand Martin, lui permet de s’évader. La rencontre avec le séduisant Salim Zahhar, négociant damascène fortuné sera le début d’une folle passion amoureuse qui la conduira sur les routes de l’exil.
Appelée à retourner au Liban pour les obsèques de sa mère, Blanche fera le choix de la liberté. Elle ne rentrera pas, s’installera sur les terres de sa jeunesse, partira à la recherche de Salim. Un choix qui appellera un divorce difficile où il lui faudra accepter que ses deux enfants, Aurélien et Oriane, grandissent sans elle à Lyon et la croient décédée. Le prix à payer pour sa liberté.
Le destin de Blanche comme celui de tous les personnages qui gravitent autour d’elle sera pris dans les bouleversements du nouveau siècle. Le monde des soyeux lyonnais qui se délite, les querelles entre soyeux et maîtres tisseurs, la mise en difficulté des ouvriers avec l’automatisation des métiers à tisser. Un univers en pleine mutation à l’aube du XXème siècle. Et tous seront emportés dans la tourmente de la Grande Guerre. Tandis que l’Europe se déchire et qu’ont lieu les grandes batailles meurtrières du chemin des dames, en Orient, la révolte arabe est réprimée dans le sang par l’Empire ottoman.
Theresa Révay reconstitue avec maestria la mémoire d’une famille rattrapée par la grande Histoire dans un roman foisonnant et extrêmement documenté. Les personnages, tout en nuances, au destin parfois tragique, sont au cœur d’une intrigue romanesque où de nombreux rebondissements lèvent le voile sur les secrets. Et le magnifique portrait d’une héroïne émerge. Blanche, une femme qui a su conquérir sa liberté au prix de sacrifices douloureux, une femme amoureuse, engagée et généreuse.
Cette grande fresque est captivante avec ce bel équilibre entre le souffle romanesque qui apporte toute l’intensité et l’émotion qu’il faut au récit et l’aspect historique très intéressant, d'une grande précision.
Un roman de toute beauté qui nous convie à faire un fabuleux voyage dans le temps et dans le monde, du cœur des quartiers des tisseurs et des quartiers bourgeois de Lyon jusqu’aux ruelles de Damas, aux montagnes du Mont Liban et aux ruines de Palmyre. Dépaysant et envoûtant !
En 1886 à Lyon Blanche rencontre un homme, Salim. C’est un coup de foudre. Le problème c’est que Blanche est mariée à un homme de la bourgeoisie. Elle a également deux enfants. Elle a été mariée très jeune et ne tient pas particulièrement à son mari. Des circonstances tragiques l'emmènent à Damas où elle retrouvera Salim et choisira de rester vivre avec lui.
Le roman nous fait alors traverser la première guerre mondiale, fait référence aussi à l’histoire, à la main mise de l’empire Ottoman sur les peuples arabes.
On voyage entre Lyon et Damas, entre Blanche et ses enfants qui grandissent, qui affrontent les années de guerre, son mari Victor, délaissé et malheureux ainsi que sa belle-mère bien déterminée à faire oublier leur mère aux enfants.
C’est un roman dense, foisonnant d’intrigues, incroyablement documenté, précis dans dans les scènes.
Je ne pourrai résumer l’intrigue tant elle est riche et rythmée. C’est une histoire d’amour, c’est un roman historique, c’est un roman qui fait voyager, une histoire de famille, des histoires de femmes courageuses et déterminées.
C’est un roman très humain. j’ai accroché avec chaque personnage, Victor le mari désespéré, Blanche, la femme qu’on pourrait blamer pour avoir abandonné ses enfants mais qui n’est pas QUE cela, que tourmentée, elle avance et ne se morfond pas durant tout le livre.
J’ai adoré l’écriture et la construction du roman. On passe de Lyon à Damas, on passe d’un lieu à un autre, d’un personnage à un autre et parfois on lit des correspondances qui nous permettent de nous rapprocher des personnages et de donner du souffle au roman jamais linéaire.
En résumé c’est un roman très prenant qui m’a passionné que j’ai dévoré et en ces temps difficiles, être captivée fait du bien.
Si vous me suivez sur mon blog ou si vous lisez mes posts sur les réseaux sociaux ou les sites de lecteurs, vous serez amené à vous dire que « La nuit du premier jour » n’est pas le genre de livre que je lis habituellement. C’est vrai que je suis habituellement plus dans la littérature noire et le sanguinolent, que ce soient via les thrillers, les polars ou les romans noirs.
Mais une fois que l’on postule et que l’on participe à un jury littéraire, on ne sait pas à quelle sauce on va être mangé et on est susceptible de recevoir tout type de livre. Grâce au Grand Prix des Lecteurs de l’Actu Littéraire, encore cette année, j’ai fait de très belles découvertes. Parfois pour des bouquins dont je n’aurais peut-être pas été attirée aux premiers abords, mais parfois avec certains une fois pleinement plongée dedans, j’ai vraiment savouré.
Et bien, « La nuit du premier jour » en est encore un bon exemple. Je ne suis pas une grande amatrice des histoires d’amour car j’ai toujours peur que cela tombe dans le mielleux et que cela soit à ce point mièvre que j’en lèverais les yeux au ciel. Ici, ce n’est pas seulement une histoire d’amour mais cela serait plutôt une escapade familiale qui se déroule entre la fin du XIXème siècle et 1920, se partageant entre la France et le Levant, dotée d’un panel de protagonistes attachants.
Blanche est une héroïne qui n’a pas sa place dans la bonne société lyonnaise de la fin du XIXème siècle. En effet, elle est indépendante, forte et libre dans sa tête. Mère de deux jeunes enfants et épouse d’un soyeux de renom, il lui manque pourtant quelque d’essentiel : l’Amour avec un grand A, celui qui donne le frisson, celui qui permet d’être soi-même. Lorsqu’elle fait la rencontre de Salim, un négociant syrien, ses certitudes s’effacent et elle se rend compte qu’elle veut plus qu’une vie bien rangée.
Ce qui m’a particulièrement plue dans cette histoire est le fait d’avoir beaucoup appris sur cette tranche de l’Histoire, que ce soit le milieu de la soie mais aussi et surtout, sur le Levant et l’Empire Ottoman. Je ne connaissais pas ce pan de l’histoire qui fait que la France et une partie des pays du Moyen-Orient (en particulier le Liban et la Syrie) se trouvaient ainsi autant intimement liées. En apprendre plus en matière de culture générale tout en passant un bon moment de lecture n’a pas de prix. Les charmes de la ville de Lyon est magnifiquement bien décrits et ne la connaissant que vaguement, y passant lorsque je me rendais en Espagne bien plus jeune, cela m’a donné envie d’aller y flâner lorsque les conditions sanitaires le permettront.
L’écriture de Theresa Révay est aussi à souligner car très plaisant. Cela se lit bien, sans devoir se prendre la tête sur une syntaxe compliquée. Pourtant, il s’agit d’une histoire travaillée et très bien documentée. Agréablement, des surprises s’égrènent au fil du récit pour ne pas en faire une lecture convenue.
Hommage aux femmes fortes, par les personnages de Blanche mais aussi de sa fille, Oriane, c’est un véritable voyage aux saveurs épicées et aux fragrances orientales qui nous est gracieusement offert dans cette très jolie saga familiale.
Lu dans le cadre du Grand Prix des Lecteurs de L’Actu Littéraire 2020.
En ce jour de mars 1896 un accident de funiculaire dans la ville phare de la soierie française va faire basculer le destin de Blanche. Cette jeune femme née au Levant, mariée à un riche soyeux, mère de deux enfants, Aurélien et Oriane, va être secourue par Salem, un négociant très respecté en Syrie. Un regard, un geste prévenant suffisent à provoquer un coup de foudre qui entraînera Blanche dans un tourbillon d’amour et d’aventures. Lors du décès de sa mère, elle part au Proche-Orient avec la décision de tout abandonner, sans regret pour son mari et sa belle-mère, la mort dans l’âme pour ses enfants. Une nouvelle vie l’attend entre un amour authentique, des retrouvailles sur la terre de sa jeunesse, et, l’arrivée d’un conflit européen s’étendant en Asie.
Les enfants grandiront avec l’amour de leur père et leur grand-mère qui, pour éviter tout scandale dans cet univers bourgeois du début du XX° siècle, leur feront croire que leur mère est décédée et repose dans un cimetière libanais.
Theresa Révay ne se contente pas d’écrire une éternelle saga ou une histoire d’amour baignée dans des effluves baignés de naphtaline, elle peint le portrait d’une femme libre, avant-gardiste, qui refuse la bien-pensance pour vivre comme elle le désire, dans un contexte historique qui ébranla l’Europe et le Proche-Orient : première guerre mondiale, agonie de l’empire ottoman et la révolte arabe entre 1916 et 1948. S’ajoute l’histoire de la soie entre Orient et Occident, des ateliers lyonnais aux fermes libanaises qui, déjà à l’époque, commençaient à être victimes d’une technologie naissante entremêlés dans les sempiternelles négociations conjuguant pour le meilleur et pour le pire finance et politique.
Blanche, Salim, Victor, Geneviève, Armand, Aurélien, Oriane, Maxence, Adib,pour ne citer que les personnages principaux, prennent vie sous la plume de l’écrivaine de fresques historiques et feront, sans aucun doute, battre le cœur des lecteurs pour ce voyage livresque aux couleurs flamboyantes d’une soie travaillée dans l’amour et la liberté.
Blog Le domaine de Squirelito ==> https://squirelito.blogspot.com/2020/10/une-noisette-un-livre-la-nuit-du.html
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