Terre. Ciel. Tuez. C'est par ces mots que l'on aurait pu intituler ce roman tant la destinée d'Irénée Delobiou sera marquée par une guerre qu'aucune mémoire ne peut oublier. Ce sont à la fois son enfance au début du siècle dernier, sa vie au sein de tisseurs lyonnais et son existence au front pendant la Grande Guerre que l'auteur raconte. Bien sûr, il est aussi question de la passion d'Irénée pour la musique, de ses études scientifiques brillantes ou de l'aviation encore balbutiante, mais chaque page revient inlassablement aux « gueules cassées », au retour des amis du moins ceux qui sont rentrés et à la protection des siens. Comment devient-on un « poilu de 14 » quand on est un jeune homme instruit, passionné de musique et de mathématiques ? Comment passe-t-on de l'état d'esthète dilettante à celui de combattant impliqué ? C'est à ces questions qu'Édith Chantereau essaye de répondre en montrant l'absurdité et le dérisoire de la vie humaine quand elle dépend uniquement d'événements extérieurs. Édith Chantereau enseigne le violon et organise des concerts en Provence. Née au centre de l'Afrique, elle a vécu sa jeunesse à Lyon qu'elle considère comme la ville de ses racines. Son engagement musical ne l'a jamais détournée de sa passion pour l'aviation qu'elle a longtemps pratiquée et de l'envie d'écrire un roman qu'elle réalise au travers de cet ouvrage : La nuit descend. Elle rend ainsi hommage à « ceux de 14 », fantassins comme son grand-père mort à Verdun ou aviateurs, qui assurèrent bravement, malgré leur jeune âge, la pérennité de notre mode de vie et de notre civilisation.
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