"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
À la veille d'un conflit mondial, dans les profondeurs de l'Antartique, une expédition scientifique internationale découvre un couple cryogénisé, survivant d'une civilisation disparue il y a 900 000 ans. L'héritage de cette population miraculeusement tirée de son sommeil pourrait être le salut de notre monde, fragile entre amours et trahisons...
"Barjavel met chaque homme en face du problème de la signification de la vie." - Jean Rostand (de l'Académie Française)
"Par sa puissance d'évocation, La Nuit des temps gagne une place dans la grande tradition de Jules Verne." - Le Figaro
(1969)
Les Expéditions Polaires françaises enregistrent le signal d'un émetteur sous la glace de l'Antarctique...
L'expédition internationale découvre les ruines d'une civilisation disparue depuis 900 000 ans et les scientifiques du monde entier affluent vers le site pour aider à explorer et comprendre. Ils découvrent un objet ovoïde en or de trois mètres de diamètre dans lequel se trouvent en état de biostase un homme et une femme dont les têtes sont recouvertes de casques d'or.
Simon, médecin de l'expédition, décide de procéder au réveil des corps en commençant par celui de la femme, le corps de l'homme montrant des traces de brûlures sur le torse...
La Nuit des temps est un roman pacifiste et assez anarchisant. Russes et Américains, renvoyés dos à dos, travaillent malgré tout ensemble, à l'image de l'effort de dépassement des oppositions nationales, assez répandu dans le milieu des sciences de l'époque. Les savants court-circuitent les décisions des gouvernants. Notre civilisation paraît barbare face au raffinement et à la sagesse des savants des temps anciens, leur savoir immense risquant d'être perdu par la bêtise humaine.
Une expédition scientifique basée en Antarctique découvre par hasard un signal qui semble émaner de dessous l’immense couche de glace. Lorsqu’elle creuse pour découvrir l’origine de ce signal, elle tombe sur ce qui ressemble une construction humaine : un escalier. Trouver ce genre de construction sous la glace de l’Antarctique n’a aucun sens : une opération scientifique mondiale est mise sur pied et des savants du monde entiers débarquent en avion. Ce qu’ils vont découvrir remet en cause tout ce que l’on croyait savoir du passé de la Terre.
René Barjavel est le père de la science-fiction française et « La Nuit des Temps » est un de ses plus grand succès littéraires. Tout le début de l’intrigue est à la fois très intriguant, c’est le cas de le dire, et agréable à lire. Les savants creusent, tombe sur des objets successifs qu’ils doivent à la fois percer et sauvegarder, et cela en dépit de leur sensibilité humaines et politiques. Ils ont nombreux, il y a des occidentaux, les soviétiques, des asiatiques, le monde entier est présent et doit collaborer sous le regard d’une presse internationale avide de sensationnalisme. Et puis le consortium de savants découvre deux humains endormis, nus et la tête recouverte d’un casque doré. Ils n’ont pas les moyens techniques de réanimer les deux, il faut choisir par lequel commencer : c’est là le point de basculement du roman. A partir de là, « La Nuit des Temps » devient le récit totalement fou de deux civilisations de plus de 900 000 ans, qui avaient une géographie, une géopolitique, des technologies ultra avancées et qui se sont engagées dans une guerre totale provocant leur disparition a toutes les deux et le recul de la civilisation humaine. Le roman a été écrit en 1967, et Barjavel n’a jamais fait mystère de s’être inspiré de la Guerre Froide et la peur de l’apocalypse nucléaire. Le roman est bien ancré dans son époque : affrontement Est-Ouest, émergence du Tiers Monde, premiers soubresauts des révoltes étudiantes et ébauche d’un antimilitarisme « Flower Power ». Mais il est aussi étrangement visionnaire comme peuvent l’être les romans de science-fiction : machine à traduire, intelligence artificielle. Pour ce qui est du reste, on est clairement dans la pure SF avec une touche de surnaturel : télépathie, bases spatiales sur la Lune et sur Mars, arme solaire… Il faut parfois se faire un peu violence pour ne pas sourire devant un récit qui frôle le farfelu. «La Nuit des Temps » est aussi une jolie histoire d’amour (avec quelques scènes un petit peu osées) entre Eléa et Païkan, des amoureux éperdus (et perdus) qui ne sont pas sans nous évoquer Tristan et Iseult, Adam et Eve ou encore Roméo et Juliette. Alors j’avoue que parfois j’ai eu du mal avec ce roman, que j’ai pu trouver dans sa seconde partie un peu trop bizarre, un peu trop fleur bleue, un peu trop verbeux aussi. Il a failli me tomber des mains à plusieurs reprises mais je me suis accrochée et je suis allée au bout de ce récit très déroutant. Il faut, pour l’apprécier, accepter d’entrer dans ce monde improbable. Ceci dit, les réflexions de Barjavel sur la géopolitique de son temps sont pertinentes, il y a des traits d’humour réussis et en fond, une vraie intention à la fois politique et métaphysique. Mais je ne suis pas certaine que cela convienne à tout le monde.
Comme La nuit des temps de René Barjavel est le livre le plus populaire de ma PAL, je pensais passer un bon moment... mais ce fut une lecture A-FFLI-GEANTE !
Tout d'abord, c'est de la SF qui a pris un sacré coup de vieux : par exemple, les médecins utilisent une machine électronique où ils glissent une carte perforée dans la fente pour obtenir un diagnostic (sans commentaire).
Le seul truc un peu moderne, c'est la traductrice électronique (une IA).
Ensuite, c'est d'un sexisme insupportable :
"La climatisation et le confort à l'intérieur d'EPI 1 et 2 étaient américains. Et ils étaient si parfaits qu'on avait pu accepter la présence des femmes." (P46)
"- Quoi ! Vous ne l'avez pas reconnu ? Vous, une femme ?... C'est de l'or !..." (P56)
Bien sûr, les pauvres femmes vénales que nous sommes sont incapables de vivre sans confort... et ce ne sont que deux exemples parmi beacoup d'autres.
Sans parler de tous les clichés racistes ! On se croirait dans Tintin au Congo : Les gentils blancs évolués qui contrôlent leur démographie face au péril bridé qui se reproduit à tire-larigot... sans oublier le peuple noir qui n'est même plus humain puisqu'il vient de Mars !
Je sais... Et je suis la première à dire qu'il faut tenir compte du contexte de l'époque où fut écrit le livre bla bla bla.. mais là, c'est tout un florilège de misogynie et de racisme qui nous est offert, et hélas sans ironie !
Et puis, il y a ces passages ou phrases qui m'ont laissées sans voix, par exemple :
"Brivaux était le fils d'un petit paysan montagnard de Haute-Savoie, le dernier de son village à continuer d'élever des vaches au lieu de traire les Parisiens entassés à dix par mètre carré de neige ou d'herbe pelée. Le père Brivaux avait entouré son morceau de montagne de barbelés et de poteaux <<Défense d'entrer>>, et dans cette prison vivait en liberté." (P21)
"Ils étaient onze, deux Noirs, deux Jaunes, quatre Blancs, et trois allant du café au lait à l'huile d'olive. Mais leurs onze sangs mêlés dans une coupe n'eussent fait qu'un seul sang rouge " (P38)
"- Je suis anglais, dit-il, et heureux de l'être. Je pense que je ne serais pas tout à fait un homme si je n'étais pas anglais." (P346)
Certains trucs m'ont quand même fait marrer car ils pourraient presque être prémonitoires :
Comme cette description qui rappelle furieusement un certain académicien bien connu :
"Il avait près de quatre-vingts ans, ce qui ne l'empêchait pas de passer chaque année quelques semaines à proximité de l'un ou l'autre pôle. Son visage couleur brique, casqué de cheveux courts d'un blanc éclatant, ses yeux bleu ciel, son sourire optimiste le rendaient idéalement photogénique à la télévision, qui ne manquait pas une occasion de l'interviewer, de préférence en gros plan." (P37)
Ou ceci :
"J'emportais aussi, sans m'en douter, le virus de la rougeole, qui allait faire le tour de la Terre sous le nom de rougeole australienne. Les labos pharmaceutiques ont fabriqués en toute hâte un nouveau vaccin. Ils ont gagné beaucoup d'argent." (P35/36)
Au final, j'ai trouvé l'histoire assez niaise et je m'y suis ennuyée, même si j'ai bien aimé la fin qui est pas mal du tout, je le reconnais :
"Et voilà ! Ils sont là ! Ils sont nous ! Ils ont repeuplé le monde, et ils sont aussi cons qu'avant, et prêts à faire de nouveau sauter la baraque. C'est pas beau, ça ? C'est l'homme !" (P343)
Pour moi, La nuit des temps ne rime pas avec intemporalité contrairement à d'autres livres de SF qui ont été écrits bien avant et qui n'ont, à mon avis, presque pas pris une ride comme Fondation d'Isaac Asimov ou Dune de Frank Herbert.
Dans la base française du pôle sud, plusieurs savants procèdent à des sondages en profondeur. Ils font des constatations assez étranges entre 900 et 1000 mètres sous la glace. Ils enregistrent même un signal sonore qui fonctionnerait depuis la bagatelle de 900 000 ans. Ils rentrent à Paris pour faire connaître leur découverte. Bientôt tous les journaux du pays titrent : « La plus grande découverte de tous les temps ! », « Une civilisation congelée » ou « L'UNESCO va faire fondre le pôle sud. » Peu après, une énorme mission internationale se met à creuser un puits dans la glace à l'endroit concerné. À plus de 900 mètres de profondeurs, les mineurs découvrent un premier oiseau pris dans la glace et tout au fond du puits, toutes sortes de ruines et divers animaux pétrifiés. Mais dès qu’arrive un peu de chaleur, tout se met à fondre et à disparaître. Mais comme le signal continue à émettre, ils continuent à creuser toujours plus profond. Ils finissent par atteindre une roche extrêmement compacte, puis une masse de sable et enfin une grosse plaque en or massif. Ils finissent par dégager une sphère de 27 mètres de diamètre soit la hauteur d'un immeuble de dix étages à l’intérieur de laquelle ils feront une découverte stupéfiante…
« La nuit des temps » est un des meilleurs romans de science-fiction de René Barjavel. En se référant aux histoires légendaires de l’Atlantide, du continent de Mu et autres, il nous entraine à la découverte de Gondawa, une brillante civilisation qui aurait fini par disparaître dans les profondeurs de la terre sans laisser de traces suite à un conflit titanesque avec leurs ennemis. Bien évidemment, cette intrigue fort bien menée, relève de la parabole ou du conte philosophique. L’auteur veut nous faire partager son horreur de la guerre et les risques de fin de notre propre civilisation en cas de conflit nucléaire généralisé. Ce ne serait pas la première fois que l’humanité aurait accumulé tant d’armes qu’elle aurait été en mesure d’éradiquer toute vie sur terre. Mais nos prédécesseurs en folie destructrice auraient placé dans un œuf d’or deux « germes » cryogénisés capables de faire refleurir la vie une fois la tourmente apaisée. Mais ils n’avaient pas anticipé le basculement de l’axe terrestre et la congélation du pôle sud. Publié en 1968, cet ouvrage majeur de la SF, est malheureusement encore d’actualité aujourd’hui. Le lecteur ne peut qu’approuver tout ce que Barjavel avance sur la nécessité du pacifisme, avec un petit bémol quand même sur l’espoir que le salut ne puisse venir que de la jeunesse…
Si je veux être honnête, voici un livre que je ne pensais pas du tout aimer ! Mais alors, pourquoi le lire ? Ben justement pour ressentir ce que je ressens en ce moment à la fin de la lecture !!! Tout d'abord une petite fierté d'être sortie de ma zone de confort et de m'être attaquée à ce monument de la littérature classique fantastique. Ensuite, de la joie car j'ai adooooré cette histoire ... J'ai toujours peur (avec le fantastique) de ne rien comprendre ou de me perdre ! J'ai tout compris et j'ai vachement apprécié ce que me proposait l'auteur ! Enfin, je suis émue car l'histoire d'amour entre Elea et Païkan est magnifique et ne laissera personne de marbre (du moins, je le pense). Ce livre superbement écrit regroupe un peu tous les genres : historique, fantastique, romance, aventure, épopée et j'en passe ! A lire même si comme moi vous redoutez un peu !! Laissez vous embarquer et promis vous ne serez pas déçu
Une observation dans l’antarctique, lors l’examen du profil continental sous la glace enregistre une émission d’ultras sons et des traces d’occupation humaine, confirmés par plusieurs appareils ! Émoi dans la communauté scientifique qui diligente sur place, le nécessaire en hommes et matériel pour aller voir de plus près sous 1000m de glace correspondant un passé évalué à 900000 ans. Une fantastique découverte prouve la présence d’une civilisation humaine très évoluée dont l’histoire va nous être contée par la fabuleuse imagination de l’auteur. Très bon roman de science fiction qui stigmatise pour l’occasion les travers de notre civilisation présente avec quelques touches d’humour savoureuses.
Se replonger dans une oeuvre lue il y a plusieurs décennies permet d’évaluer le temps qui passe : les années et l’expérience de la vie et de la lecture ont forgé un lecteur bien différent, et les oeuvres elles-mêmes subissent parfois les assauts de la désuétude. Obsolescence programmée par le principe même de la vie…
La Nuit des temps a été un roman culte de mon adolescence, au point qu’il m’en reste en mémoire des passages entiers presque intacts, même si j’avais oublié le coeur de l’histoire : l’expédition en antarctique, la découverte d’une structure mystérieuse sous la banquise et le réveil des restes d’une civilisation enfouie, et surtout l’histoire d’un amour idéal, mais voué à l’échec, entre deux êtres parfaits, prêts à tout pour ne pas se quitter.
Lorsque le roman est paru en 1968, le roman a été classé Science-fiction, et il ne me semble pas qu’à l’époque les romans jeunesse ou Young adult se distinguaient de l’ensemble des parutions. Or c’est ce qui m’a sauté aux yeux au cours de cette relecture. Le thème général, l’aspect aventure scientifique et surtout la pudeur des scènes érotiques, destinerait de nos jours cet ouvrage aux rayons jeunesse.
Le scénario se prête bien à un état des lieux géopolitique à peine caricatural !
Cela veut dire aussi que la lectrice a aussi un peu changé ! Le roman m’a un peu déçue, les méthodes d’exploration scientifique sont un peu désuètes et les personnages sont trop lisses et trop parfaits. Les codes ont également évolués en ce qui concerne le rôle des femmes : ainsi par exemple les bases où résident les expéditions étaient « si parfaites qu’on avait pu accepter la présence des femmes ». Et le politiquement correct n’était pas de mise en 1968 où la stigmatisation caricaturale des types humains ne posait pas de problème !
Je conseillerais volontiers ce roman à des ados, mais avec des explications sur le contexte et l’époque de la parution du roman.
381 pages Pocket 1988
Quel livre enchanteur.
Nous sommes dans les années 60, des scientifiques entendent un son à 900 mètres sous la glace.
Ils vont partir à la recherche de ce bruit et vont se retrouver plongés 900 000 ans en arrière.
Ce roman est poétique, rythmé et l'écriture est résolument moderne.
On y parle d'amour, de guerres, d'utopie et de trahison.
Il y a du Roméo et Juliette en toile de fond ; un amour contrarié par la folie des hommes.
C'est haletant et poignant.
Un roman singulier, précurseur et qu'il ne faut pas rater.
Quoi ? De Metter adapte « La nuit des temps » ? J’ai du faire une moue circonspecte… La couv, sublime et puissante, avait balayé mes doutes. J’attendais de voir le reste…
Et dès les premières pages, j’ai vu.. Franchement je n’avais que de vagues souvenirs du roman lu il y a bien longtemps… Tout m’est revenu assez vite, propulsé par le travail remarquable de De Metter. Quelle puissance d’évocation ! Chaque page est habitée, les aquarelles sont comme d’hab magnifiques, on ressent la tension, la noirceur et le soudain éclatement des couleurs apporte une fantaisie salutaire bien que passagère.
Ce roman de 1968 reste un symbole français de la SF. Cette adaptation place l’amour au centre du récit. Un amour qui défie le temps, un autre « coup de foudre » impossible… Mais l’aspect politique et engagé n’est pas occulté. Pacifisme, dénonciation des travers de l’humain, enjeux écologiques… De Metter fait résonner tous ces thèmes avec brio.
Au final, une association De Metter-Barjavel inattendue mais qui offre un brillant coup de pinceau à ce grand classique !
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C'est peut-être volontaire, mais le post est enregistré sur le roman de Barjavel et non sur l'adaptation de De Metter ?
Ça permettra peut-être de signaler à des réfractaires aux bulles qu'une belle version existé en BD, mais ça ne rendra pas grace au boulot de Christian De Metter qui reste malheureusement un auteur encore méconnu. ;)
Je viens de comprendre le problème, @lecteurs.com, la fiche de l'album de De Metter n'existe pas encore ;(.