Une incursion au cœur de l'affaire Fourniret, pour tenter de comprendre ?
Une enquête romanesque au plus près de l'énigmatique épouse de Michel Fourniret pour tenter de cerner les terreurs de notre société à travers l'une des affaires les plus retentissantes de ces dernières années.
" Ce que je vais vous raconter ne s'invente pas. " 22 juin 2004. Après un an d'interrogatoires, Monique Fourniret révèle une partie du parcours criminel de son mari, " l'Ogre des Ardennes ". Il sera condamné à la perpétuité. Celle que Michel Fourniret surnomme sa " mésange " reste un mystère : victime ou complice ? Instrument ou inspiratrice ? Mésange ou ogresse ?
Quoi de plus incompréhensible que le Mal quand il revêt des apparences humaines ?
En sondant les abysses psychiques de Monique Fourniret, en faisant résonner sa voix, jusqu'au tréfonds de la folie, dans un face à face tendu avec les enquêteurs qui la traquent, ce roman plonge au coeur du mal pour arriver, par la fiction et la littérature, au plus près de la glaçante vérité.
Harold Cobert est l'auteur de plusieurs romans, dont Un hiver avec Baudelaire, L'Entrevue de Saint-Cloud et, en 2014, Jim, paru chez Plon.
Une incursion au cœur de l'affaire Fourniret, pour tenter de comprendre ?
Le Club des Explorateurs permet chaque semaine à deux lecteurs de lire un même titre et de confronter leur point de vue
Tueurs ou victimes, attentats ou éléments déchainés, les évènements tragiques interpellent les auteurs de cette rentrée littéraire
Cette semaine, suivez David Meulemans, fondateur des éditions Aux forges de Vulcain, et Lisa Liautaud, éditrice du domaine français des éditions Plon.
L'affaire Fourniret du point de vue de Monique Fourniret !
Cette lecture a été très éprouvante pour moi car il faut savoir qu'en tant qu'ancienne agent pénitentiaire, j'ai bien connu ce personnage ! La première chose qui saute aux yeux quand on est face à lui c'est cette froideur qui se dégage de lui ... Détaché de tout, rien ne l'atteint ! Narcissique à l'extrême ... Quand je me plonge dans ce livre, je ne m'attends pas à en être malade ^^ Biensuuuur on connaît tous son histoire, son (ses) procès sont assez médiatisés ! Mais rentrer dans les détails et dans sa psychologie, ben oui j'ai failli vomir !
Par contre, sa femme, Monique olivier, je ne l'ai jamais vue (sauf à la télé ! ). On pourrait comparer cette histoire à celle d'un autre monstre bien connu : Marc Dutroux ! Mais ce n'est pas du tout la même chose !!! Oui, il s'agit de 2 pédophiles violeurs et tueurs d'enfants mais les 2 "hommes" sont complètement différents : Marc Dutroux est un con, un analphabète presque (comme on dit chez nous : un baraki puissance 1000) Fourniret, lui, est un homme intelligent, instruit, avec un qi qui dépasse la moyenne, ce qui le rend extrêmement plus puissant que Dutroux !
Dans ce livre, il s'agit bien de lui mais surtout du degré de culpabilité de son épouse... Jusqu'à quel point est elle complice ? Encore une fois, on peut la comparer à Michelle Martin : 2 épouses complices des ravages de leur mari ! Mais, encore une fois, elles sont complètement différentes ! Michelle Martin est terrorisée par son mari, complètement sous son emprise ! (ce qui ne l'excuse pas !!! on est bien d'accord ! ) tandis que Monique Olivier est une monstre à elle toute seule ! C'est elle qui kidnappera de temps en temps les fillettes pour les offrir à son mari ! elle ira même jusqu'à se débarrasser des corps ...
Ames sensibles, abstenez vous !
L'actualité rattrape parfois - de plus en plus souvent - mes lectures. J'apprends ainsi que Michel FOURNIRET, l'Ogre des Ardennes, vient d'avouer deux nouveaux meurtres alors que je suis en pleine lecture de LA MESANGE ET L'OGRESSE, roman écrit à partir de l'affaire FOURNIRET. Ou plutôt de l'affaire Monique OLIVIER, puisque l'auteur a choisi d'étudier cette sombre tranche de l'actualité criminelle sous l'angle de celle qui fut la compagne du tueur en série.
26 juin 2003 : Louise LEMAIRE (identité modifiée), 13 ans, est agressée alors qu'elle rentre chez elle à pied. Au volant d'une camionnette, un homme grisonnant, barbe bien taillée, petites lunettes cerclées de métal, l'a fait monter dans son véhicule sous prétexte qu'elle lui indique son chemin. Elle réussit à sauter du véhicule et est recueillie par une automobiliste.
Deux narrateurs alternent au sein de LA MESANGE ET L'OGRESSE. D'abord le commissaire belge en charge de l'enquête FOURNIRET, qui a travaillé jour et nuit sur ce dossier, sentant tout de suite que l'agression qui a conduit à l'interpellation de FOURNIRET n'est que l'arbre qui cache la forêt. Ensuite Monique OLIVIER épouse FOURNIRET, luttant contre elle-même pour ne rien dévoiler des agissements coupables de son mari.
Bien évidemment, cette alternance donne du rythme, du souffle au récit, mais il traduit aussi le jeu du chat et de la souris auquel vont se livrer le flic et la femme du tueur au travers des cent vingt auditions auxquelles il la soumettra pendant l'année d'enquête.
Les passages narrés par Monique FOURNIRET sont parfaitement glaçants : son recul dénué de toute émotion sur les crimes de son mari, dont elle se souvient avec une précision et une froideur clinique, déroulant leur sombre litanie comme on réciterait une leçon, son absence totale d'empathie, sa volonté farouche de ne rien lâcher aux enquêteurs. Ceux narrés par le commissaire donnent une idée du travail d'enquête, de la persévérance et de la minutie qu'il a fallu aux enquêteurs belges pour parvenir à leurs fins. Pendant que la première se débat intérieurement, écrasée par le poids des questions auxquelles on la soumet sans relâche, le second écarte peu à peu le rideau derrière lequel Monique FOURNIRET se cache.
Monique OLIVIER n'est-elle que la femme frustre, peu cultivée, facilement manipulable, qu'elle donne à voir? A-t-elle subi les agissements criminels de son mari sans pouvoir s'y opposer, en étant finalement la première de sa longue liste de victimes, sa proie originelle? Ou au contraire en est-elle la complice voire même l'initiatrice? Mésange ou ogresse, Monique FOURNIRET?
Harold COBERT délivre au travers de ce roman un formidable travail d'enquête, fouillé et minutieux, auquel s'ajoute une fine analyse psychologique. Il réussit la prouesse, notamment en arrêtant le curseur sur celle qui est considérée - à tort? - comme le personnage secondaire du dossier, mais également en nous donnant l'impression d'intégrer ses pensées et sa lutte constante contre la pression policière, de réaliser un récit captivant dont on connaît pourtant déjà la fin. Le tout, sans jamais se départir d'une pudeur et d'un respect profond pour les victimes, sans jamais verser dans des détails sordides inutiles lorsqu'on évoque des faits réels.
La connaissance de cette affaire par les médias n'est rien à côté de celle que nous propose Harold COBERT. Je vous mets au défi de ne pas refermer ce livre sans ressentir un frisson glacé vous parcourir l'échine. Edifiant!
http://cousineslectures.canalblog.com/archives/2018/02/19/36157930.html
Sachant qu’il ne s’agit pas d’une oeuvre de fiction mais d’un véritable et immonde “fait divers”, la lecture de ce superbe roman me laisse sans voix …
Cet éprouvant jeu du chat et de la souris entre Monique Fourniret, son monstre de mari et le commissaire en charge de l’affaire (qui finira par les faire avouer), est décrit ici de façon magistrale !
Cette intrusion dans l’intimité de cette épouvantable prédatrice (qui n’a rien d’une victime !) est un sacré tour de force littéraire qui vous accroche et vous tétanise jusqu’à la dernière ligne ! Ame sensible s’abstenir !
La réalité est effroyable et on se demande finalement qui, de Monique ou Michel Fourniret, est le plus coupable …
Comment ne pas avoir la nausée devant cette ogresse égocentrique qui, pour tromper sa solitude et exister enfin pour quelqu’un, n’a pas eu une once de compassion pour toutes les jeunes victimes de son “fauve” ?
Dieu que j’éprouve de la pitié pour leurs enfants, tout particulièrement pour ce fils né de leur diabolique union !
Ai-je besoin de rappeler ici les faits de l’Affaire Fourniret ?
Pédophile et meurtrier tristement notoire, dont la femme a cautionné (voire plus et c’est une hypothèse de l’écrivain que j’ai trouvée extrêmement intéressante) les actes immondes.
Dans ce livre, Harold Cobert s’empare donc de ce qui a fait et qui fait de ce couple des monstres en la matière.
Même si je connaissais en substance les détails, la lecture m’a fait froid dans le dos.
L’auteur, parfaitement documenté, a le don pour installer l’atmosphère, les personnages « en se glissant dans leurs peaux » en parallèle d’une construction tout aussi épatante (parce qu’originale) qu’effrayante, à la limite du supportable.
Oui, certaines pages m’ont retourné la tronche (je vous le dis comme je le pense).
J’étais souvent au bord de l’écoeurement tellement c’est parfaitement décrit, disséqué.
Ce triangle à huis clos est brillamment étouffant.
Il questionne, tant au niveau psychologique que sociétal, politique, juridique et judiciaire.
Ou comment réussir à ne pas pouvoir s’empêcher de lire une histoire vraie des plus sordides dont les portraits sont terriblement bien brossés et ce malgré l’horreur de la situation, des situations.
Question qui en découle : cela fait-il de nous des lecteurs pervers ?
Vous avez 4h…
Ma chronique sur https://arthemiss.com/la-mesange-et-logresse-dharold-cobert/
Un roman tant prenant que poignant : "La Mésange et l'Ogresse" de Harold Cobert, aux éditions PLON.
Le pitch : "Pour mémoire - Roman du réel. Si ce livre est basé sur "l'affaire Fourniret", s'il suit au plus près les faits tels qu'ils ont été révélés lors du procès, cet ouvrage est avant tout une œuvre de fiction. Par l'angle intime et intérieur qu'il permet, le roman aide à comprendre des personnes, des mœurs, une société" [...] Hormis certaines phrases, les pensées et les propos prêtés à Monique Olivier et à Michel Fourniret ainsi qu'aux différents personnages de cette histoire relèvent de la pure invention et de la seule création littéraire".
Il n'est malheureusement nul besoin de rappeler les horreurs perpétrées par le tristement célèbre Michel Fourniret, surnommé l'Ogre des Ardennes, arrêté en Belgique le 26 juin 2003 et condamné en 2008 à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 30 ans. Mais le traitement qu'en fait l'auteur force au respect et à l'admiration.
Avec un talent exceptionnel, l'auteur nous fait revivre ici les heures sombres d'une enquête hors du commun, et nous amène au plus près des époux Fourniret, couple diabolique d'une des affaires les plus marquantes de notre époque qui a particulièrement défrayé la chronique. Principal protagoniste de cette affaire sordide, l'auteur choisira pourtant de ne pas (ou si peu) donner la parole à Michel Fourniret, pour concentrer tous ses efforts sur l'énigmatique et incompréhensible Monique Olivier épouse Fourniret.
Alternant avec beaucoup de subtilité les récits, le lecteur se voit contraint d'assister au piège qui se referme sur chacune des victimes de Michel Fourniret, que l'auteur décrit avec un effroyable réalisme. Il est ensuite entraîné aux côtés des policiers lors des différentes auditions de Monique Fourniret, et devient alors le témoin de cette terrible lutte silencieuse qui s'instaure lentement mais sûrement entre le Commissaire et cette femme qui ne cesse d'étonner par sa froideur et son calme. Puis il en vient à partager les pensées de ces deux protagonistes, pénétrant dès lors au plus profond de l'intimité de chacun d'eux : celles de ce Commissaire courageux et acharné, prêt à mettre en péril sa santé pour venir à bout de cette enquête et faire éclater la vérité, mais surtout celles de l'esprit torturé et malsain de Monique Fourniret, peut-être plus monstrueuse que le monstre elle-même, dévoilant peu à peu cet impressionnant lien qui l'unit à son mari dans une effrayante complicité. Et alors même qu'il lui est impossible d'oublier la triste réalité et le dénouement de cette affaire, le lecteur se voit pourtant soumis à une tension palpable, un suspense implacable, angoissé à l'idée qu'un tel monstre puisse passer entre les mailles du filet judiciaire grâce au silence de cette femme.
Et c'est justement elle qui se retrouve finalement au cœur de ce roman. Sans jamais manquer de tact, sans jamais tomber dans le voyeurisme ou l'excès, l'auteur tente de percer à jour cette insondable épouse dont le statut change au fil de l'enquête, en dépit de ses silences qui ne bernent en rien la perspicacité du Commissaire. De simple témoin, elle passe rapidement à complice et même - c'est là que tout le travail fourni par l'auteur impressionne - à celui, sérieusement envisageable, d'inspiratrice de la folie de son mari, l'Ogresse manipulant son Ogre des Ardennes... Qu'elle fera finalement tomber, craquant subitement devant ce courageux policier qui a mené cette rude enquête d'une main de maître malgré ses doutes et ses problèmes, et a fini par remporter cette guerre des nerfs qui se jouait dangereusement avec ce couple.
Renforcé par le style de l'auteur aussi cru que percutant, cette plume vive et précise, ce roman fera passer son lecteur par moult sentiments, du trouble à l'effroi, du doute à la colère, de la pitié à l'écœurement.
En bref, un récit aussi passionnant qu'horrifiant, dont on ne peut sortir indemne.
Je n'avais jamais lu un roman de ce type, non pas par le sujet abordé mais par rapport au traitement des faits. Une histoire terrible mais vraie romancée, cela avait de quoi me perturber. Dans le bon sens du terme j'entends. Ce livre m'a permis de me documenter davantage sur l'affaire Fourniret, très médiatique mais qui n'avait pas suscité plus d'intérêt chez moi qu'une autre histoire sordide énumérée dans les journaux télévisés.
Le roman se compose de nombreux chapitres, relativement courts, qui alternent les points de vue du responsable de l'enquête et celui de Monique Fourniret, être insaisissable et répugnant.
On se prend rapidement au récit, on veut toujours en savoir pus et on plonge dans l'horreur.
Le style redondant lors de l'enquête nous donne l'impression de se creuser les méninges autant que l'équipe en charge de l'accusation, on ne respire pas, on cherche la vérité. L'écriture est différente lorsqu'on est, façon métaphorique de parler puisque tout est romancé, dans la tête de Monique Fourniret, tout est confus et étouffant, on se noie.
Cette lecture m'a passionnée du début à la fin, je ne suis pas restée indifférent,je me suis énervée parfois, je me suis insurgée,beaucoup.
L'auteur a, d'une façon remarquable, remis sur le devant de la scène un drame moderne qui aurait pu être oublié par le grand public. Je ne saurai que recommander à tous cette lecture atypique.
Et si le monstre c'était elle ?
Oui en lisant ce livre qui nous place dans la tète et le récit de Monique Fourniret, on découvre toute cette histoire d'un autre point de vue, tout aussi terrifiant,la mésange au cœur d'ogresse !!
Harold Cobert nous sert un roman sur la folie d'un homme qui brisera des vies pour finalement une seule obsession : la virginité.
Accompagné de son épouse qu'il rencontrera en prison, finalement celle ci l'aidera dans ses sombres missions et en programmera l’exécution afin de parfaire aux désirs de son époux.
Comment une mère peut-elle se rendre complice de tels horreurs?
Un commissaire sous tension, une enquête des plus sordide, des faits divers malheureusement encore trop présent aux détails des plus tragiques.
Ce livre est une plongée dans l'horreur ou l'on se noie dans le cerveau de deux assassins et qui nous remue sans aucun doute!
http://leslivresdejoelle.blogspot.fr/2016/12/la-mesange-et-logresse-dharold-cobert_5.html
Dans la tête d'un monstre
Harold Cobert s'est inspiré de l'affaire Fourniret pour ce roman. Tout le monde se souvient de Michel Fourniret, ce violeur, tueur en série qui a sévi en France et en Belgique. Surnommé " l'Ogre des Ardennes", il a été arrêté en Belgique après une tentative d'enlèvement d'une fillette en juin 2003. Il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible pour sept meurtres de jeunes filles en France et en Belgique, les justices françaises et belges s'étant mises d'accord pour un procès unique. Son épouse, Monique Olivier, accusée de complicité de meurtre et de non dénonciation de meurtre dont elle avait connaissance, a été jugée en même temps que lui et condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 28 ans.
Harold Cobert a choisi une porte d'entrée particulièrement intéressante pour ce roman : se mettre, comme l'indique la couverture du roman, dans la tête de Monique Fourniret. Le personnage central du roman est donc Monique Fourniret, son mari quant à lui reste en arrière plan.
Le récit est constitué d'une alternance de 4 sortes de chapitres : les pensées de Monique Fourniret, le récit du commissaire chargé de l'enquête, les propos de Monique Fourniret lors de ses auditions (120 en un an) et les récits des innombrables agressions ou tentatives d'enlèvement de jeunes filles perpétrées par Michel Fourniret.
Le récit commence en Belgique en juin 2003 lorsque que Fourniret est arrêté après une tentative d’enlèvement ratée, les policiers font immédiatement des rapprochements avec plusieurs disparitions ou meurtres non élucidés.
C'est un homme obsédé par la virginité, il chasse les jeunes filles que lui et sa femme nomment les MSP "membranes sur pattes". Face aux policiers il parle de ses victimes avec cynisme, a une explication pour tout et les prend de haut car c'est un homme qui a une très haute opinion de lui-même.
Qui est Monique Fourniret? Un simple témoin passif, une complice, la victime d'un mari tyrannique et sexuellement pervers? Que cache -t-elle ? Quels secrets la lient à son mari? Très vite les policiers sont interpellés par son attitude, son absence d'émotion. Comment cette femme qui connaissait le passé de délinquant sexuel de son mari déjà condamné en France à 7 ans de prison en 1984 pour agressions, tentatives d'enlèvement et viols a-t-elle pu ignorer sa sinistre activité?
Ce qui est intéressant dans la démarche d'Harold Cobert c'est qu'il met en parallèle les propos de Monique Fourniret lors de ses auditions et les pensées qu'il lui prête. Lors des auditions, elle dit ne se souvenir de rien, tremble, bafouille, semble à la limite de la débilité... Par contre dans les chapitres où l'auteur se met "dans sa tête" on découvre alors une femme qui appelle Fourniret "mon fauve" et parle d'un pacte passé entre eux. Elle se souvient des "chasses" perpétrées par son mari, avec parfois sa complicité pour attirer les jeunes filles chez eux. Comment ces jeunes filles pouvaient-elles se méfier d'un homme accompagné de sa femme et parfois de leur jeune enfant?
Il est très intéressant aussi de suivre les policiers chargés de l'enquête qui va piétiner des mois malgré l'accumulation d'indices concordants alors que la Belgique est sous le choc de l'affaire Dutroux dont le procès débute début 2004. Des policiers qui en perdent le sommeil, des hommes et des femmes dont la vie privée est envahie par cette affaire. L'auteur met en évidence leur détermination, leur opiniâtreté.
Ce récit est une véritable prouesse littéraire. Harold Cobert est vraiment parvenu à rentrer dans les méandres de l'esprit malade de cette femme complètement paumée qui fait connaissance de Fourniret en répondant à une annonce alors qu'il était en prison. Son besoin d'exister pour quelqu'un, de trouver un remède à sa solitude l'ont mise entre les mains d'un homme qui a transformé en ogresse celle qu'il appelait sa mésange.
Les passages dans la tête de Monique et ceux décrivant les enlèvements font froid dans le dos, sont souvent à la limite du soutenable, mais jamais Harold Cobert ne tombe dans le voyeurisme.
C'est un roman magistral qui m'a happée dès les premières pages, sa construction est parfaite. Un des livres marquants de la rentrée littéraire, un auteur que je découvre et que je vais suivre désormais.
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