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Cette adaptation BD du roman de Joe Haldeman commence par un avant-propos particulièrement intéressant. Celui-ci est à lire avant de débuter la BD, afin de faciliter l’analyse comparative de celle-ci. Dans l’avant-propos, Joe Haldeman explique comment il en est venu à écrire ce roman et dans quel but. Lorsqu’il est revenu de la guerre du Vietnam, il a très rapidement ressenti le besoin d’écrire sur cette expérience traumatisante, ce qu’il fit. Néanmoins, il garda le besoin de raconter cela sous la forme de la fiction et sous celle de la science-fiction, qui était son genre de prédilection. C’est ainsi qu’est née La guerre éternelle.
Le soldat William Mandella quitte son foyer pour livrer une guerre à des années lumières de chez lui et pour se battre contre un ennemi dont il ne connaît absolument rien. La méconnaissance collective de cet ennemi en fait une force effrayante que tous redoutent. Ainsi, lorsque le moment vient enfin de l’affronter, les soldats de l’ONU sont supris par leur propre capacité de destruction et par la barbarie dont ils ne se savaient pas capables.
Les parallèles avec l’expérience des vétérans de la guerre du Vietnam apparaissent rapidement et aisément : ces hommes et ces femmes sont envoyés combattre un ennemi diabolisé, loin de chez eux, et ils sentent qu’il s’enlisent dans une guerre qui n’en finit pas. Lorsqu’ils reviennent au pays, ils sont célébrés comme des héros mais n’arrivent pas à s’adapter à la société qui a évolué sans eux et dans laquelle ils ne se reconnaissent plus.
Ici, la Science-Fiction est un incroyable moyen pour raconter une expérience historique tout en prenant du recul sur celle-ci. Je n’avais jamais imaginé le pouvoir de ce genre. Grâce à la SF, Joe Haldeman montre avec une facilité déconcertante à quel point cette guerre fut absurde. Cette fiction tourne d’ailleurs entièrement autour du thème de l’absurdité : tant de vies gâchées des deux côtés, tant de temps de perdu, pour une cause dont on ne souvient même plus de la raison d’être.
Bien que je ne sois pas particulièrement friande de ce genre, je vous recommande cette BD. Si comme moi, la SF ne vous est pas facilement accessible, n’hésitez pas à faire des schémas. J’ai en effet eu du mal avec tout le vocabulaire SF des collapsar, planète-portail, Epsilon, etc.
Je n’ai qu’un seul regret dans cette adaptation BD qui date des années 1980 : les années 2010-2020 y sont représentées par des dessins qui semblent bien éloignés de notre quotidien d’aujourd’hui. Les vêtements sont très originaux, les coutumes également. Par ailleurs, je n’ai pas non plus particulièrement apprécié les représentations graphiques de cette guerre, qui sont très datées années 1980 (les dessins des vaisseaux ressemblent énormément à ceux des premiers Star Wars…). Mais ne vous arrêtez pas à ces critiques minimes et n’hésitez pas à découvrir cette BD (ou le roman original).
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