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C'est une forme de paresse mentale que l'on risque de payer cher. Tic de langage largement répandu, à gauche et à droite, et qui consiste à voir « du communautarisme » partout.
Ce fut la grandeur de l'organisation sociale dans les sociétés modernes que de réduire toute chose à l'unité. Évacuer les différences. Homogénéiser les manières d'être. Bel idéal que celui de la République, Une et Indivisible. Mais, et ce n'est pas la première fois dans l'histoire, on observe une saturation de cet idéal unitaire. Empiriquement, l'hétérogénéité reprend force et vigueur. Réaffirmation de la différence, localismes divers, spécificités langagières et idéologiques, rassemblement autour d'une commune origine, réelle ou mythifiée. Tout est bon pour accentuer des formes de vie dont le fondement est moins la raison universelle que le sentiment partagé.
C'est cela même qu'il y a quelques années, j'ai appelé le retour des « tribus ». Que celles-ci soient sexuelles, musicales, religieuses, sportives, culturelles, elles occupent l'espace public. Voilà le constat. Il est puéril de le dénier. Il est malsain de le stigmatiser. L'on serait mieux inspiré, fidèle en cela à une immémoriale sagesse populaire, d'accompagner une telle mutation, pour éviter qu'elle devienne perverse puis totalement immaîtrisable.
Puisqu'elles sont là, pourquoi ne pas accepter les différences communautaires, aider à leur ajustement et apprendre à composer avec elles ? En il est dangereux, au nom d'une conception quelque peu vieillissante de l'unité nationale, de ne pas reconnaître la force du pluralisme. Le centre de l'union peut se vivre dans la conjonction, a posteriori, de valeurs opposées. À l'harmonie abstraite d'un unanimisme de façade est en train de succéder, au travers de multiples essais et erreurs, un équilibre conflictuel, cause et effet de la vitalité des tribus postmodernes. Cessons d'être des grognons obnubilés par le « bon vieux temps » de l'unité.
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