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Bienvenue à Carsonville : ses brasseries, ses montagnes, son lac, son tournoi de tennis annuel. Dans cet écrin que personne n'imaginerait quitter, les ambitieux font la course à la réussite et aux faux-semblants.
Jeff Cannon n'est pas de cette écurie gagnante. Ancienne gloire du hockey reconvertie en plombier dilettante, il semble s'intéresser plus à la vie de ses copains qu'à la sienne. Pour oublier la femme qu'il aime, il dessine, de son balcon, le tableau parfait de sa ville, jusqu'au plus infime détail. Nuisible parmi les prédateurs, et bientôt remercié par ses patrons, Jeff compte les trains qu'il n'a pas osé prendre. Mais il se pourrait que cet animal sans pedigree, qui s'est toujours défié des voies rectilignes, se décide à trouver un second souffle.
Dans la lignée de Sous le compost et de La Science de l'esquive, Nicolas Maleski restitue le monde et ses contemporains, sous l'oeil, tantôt caustique, tantôt tendre, de son héros à contre-emploi, qui n'aspire qu'à desserrer le collier de sa laisse. Étonnante comédie humaine ancrée dans un paysage à mi-chemin entre le Grand Ouest américain et la douceur helvète. C'est noir, drôle et impeccablement lucide.
À propos de l'auteur Nicolas Maleski a publié Sous le compost en 2017 et a été finaliste du Grand Prix RTL/LiRE. La Science de l'esquive a paru en janvier 2020. La Force décuplée des perdants est son troisième roman.
Carsonville est peut-être « le plus bel endroit du monde », il est surtout, pour les deux personnages principaux de ce roman, le lieu de leurs échecs respectifs, témoin de leurs petites vies sans envergure.
Jeff Cannon, le narrateur, aurait pu être un grand joueur de hockey, un dessinateur de talent ou même un géologue érudit mais il s’est contenté d’être un plombier occasionnel, le bon bricoleur bien utile à tout le monde.
Norbert Morshwiller, journaliste peu respecté, rêve de devenir un lanceur d’alerte reconnu mais les brimades qu’il subit depuis son enfance entravent ses ambitions.
Si Cannon « a tendance à regarder la vie plutôt qu’à s’en mêler », Morsh rêverait d’y prendre une part plus importante. Et aucun des deux ne sent vraiment à sa place au milieu de la bande de leurs amis d’enfance aux nombreuses histoires d’argent, de cœur et de réussite. Autant l’un est sensuel et drôle, autant l’autre est refoulé et sombre mais c’est dans leur marginalité que ces deux caractères opposés se rejoignent.
Au rythme du tournoi de tennis local, ce roman nous dévoile les affres d’une micro-société où deux grandes familles se partagent le pouvoir et les affaires de cette petite ville (américaine ?) fictive.
Même si la couverture pouvait laisser présager un roman d’aventure et de grands espaces, c’est en fait l’histoire presqu’intime d’une bande de copains liés depuis l’enfance. Mais je n’ai pas été déçue par cette peinture d’une vie provinciale que l’on ne quitte pas et même séduite par ces deux anti-héros qui partagent un destin raté. Deux « perdants » à qui l’on voudrait voir pousser des ailes, tant ils sont attachants et vulnérables.
Un bon roman plein d’humour, de sensualité et d’insouciance mais au final un sombre constat sur la fatalité des origines sociales.
Grosse déception car la quatrième de couverture était prometteuse.
Je n'ai trouvé aucun intérêt à l'histoire. J'ai détesté le style de l'écriture, l'auteur ayant voulu imiter, sans grand succès à mon humble avis, celui des auteurs américains parlant des grands espaces.
Je me suis ennuyée à Carsonville.
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