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Dans les pages qui vont suivre, outre un préfacier érudit et fin analyste, c'est un puissant essayiste, un habile portraitiste et, en filigrane, un tempérament que l'on va (re)découvrir. Les textes réunis ici forment surtout le faisceau dense d'une sensibilité à fleur de plume. Les écrivains et poètes présentés, les thèmes abordés, les arcanes révélés entrent si bien en résonance les uns avec les autres qu'il ne fait aucun doute que la cohérence de l'ensemble repose avant tout sur un caractère et sur un talent d'écriture.
Au portrait vibrant de John Clare s'ajoutent ceux de Thomas More, Thomas De Quincey, Lord Byron, Charles Dickens, Emily Brontë, Mark Rutherford, Arthur Symons, John Millington Synge, Stephen Crane, Dorothy Richardson notamment. Béatrice Cournut a réuni ici, comme le touchant portrait en creux d'une sensibilité ; autant d'autres à découvrir en se laissant guider par les courants qui ont traversé une vie de lecture et de traduction. Voir l'oeuvre d'abord, et l'homme à travers elle. Faire son propre chemin dans l'espace intime, ici condensé, d'un homme passionnément au travail. Entrouvrir la porte et pénétrer dans la chambre du traducteur. BC
Né en 1908 et mort [en 2001], Pierre Leyris fut sans doute le traducteur le plus respecté de sa génération. Les écrivains qui bénéficièrent de son talent sont, entre autres, Shakespeare, Melville, T. S. Eliot, Yeats, Dickens... En 1995, il a publié chez Gallimard Esquisse d'une anthologie de la poésie américaine du XIXe siècle. (...) Le «livre essentiel, le seul livre vrai», évoqué par Proust, ce fut pour Pierre Leyris la littérature tout entière. Il en traduisit, certes, au sens propre, rendant lisible en français de grands textes anglais et américains. Mais la littérature l'a nourri au point que c'est par elle qu'il semble capable de traduire le monde extérieur en monde intérieur. Mathieu Lindon, Libération. Pierre Leyris a traduit tant d'auteurs anglo-saxons qu'il semble qu'un Français n'ait pu avoir accès à cette immense littérature qu'à travers le style de cet homme savant, raffiné, poète au fond de l'âme : Shakespeare, William Blake, Byron, Hawthorne, Yeats, Walter Pater, Herman Melville, Stevenson, Kathleen Raine, T. S. Eliot, Jean Rhys, Edith Wharton, Dorothy Richardson... Citant Novalis dans ses carnets, il savait que sa phrase s'appliquait à lui mieux qu'à tout autre traducteur. "Le traducteur est le poète des poètes." René de Ceccatty, Le Monde.
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