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Les études actuelles sont alarmantes : la consommation de viande dans le monde a explosé ces dernières décennies, jusqu'à enregistrer en cinquante ans une croissance de 1 400% en Asie, au risque d'une crise sanitaire et écologique sans précédent.
Les études actuelles sont alarmantes : la consommation de viande dans le monde a explosé ces dernières décennies, jusqu'à enregistrer en cinquante ans une croissance de 1 400% en Asie, au risque d'une crise sanitaire et écologique sans précédent.
En Inde, pourtant, la viande est marginale, voire parfois proscrite : sa consommation est régulée par des logiques religieuses, morales, médicales ou économiques. L'on ne mange pas la même chose, ni de la même façon, selon que l'on est hindou de haute ou basse caste,
musulman ou chrétien, homme ou femme, urbain ou rural, militant nationaliste ou partisan du sécularisme. Car la viande est également un véritable objet politique, support de revendications identitaires.
L'urbanisation, l'industrialisation, la mondialisation, modifient néanmoins progressivement les réseaux d'approvisionnement, ainsi que le rapport des Indiens à cet aliment singulier dont la
consommation augmente. Cette transition alimentaire n'est cependant pas généralisée, tant les pratiques diffèrent en fonction des types de viandes, des individus et des contextes. En Inde, le rapport à la viande contribue à dessiner des géographies, façonnant des territoires
et des circuits, définissant des distances réelles ou symboliques entre les hommes et les animaux.
À l'heure où l'Occident s'interroge sur sa consommation carnée, cette belle étude du monde indien offre une résonance particulière.
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