"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
1934. Roger, jeune breton dont la mère vient de décéder, abandonne ses études pour devenir ouvrier chez Renault. Plongé dans l'enfer du travail à la chaîne, il ignore qu'il a été spolié de l'héritage qui lui aurait permis d'échapper à son sort. Louison, son amoureuse, sait tout mais préfère ne rien dire pour le protéger. Mais elle n'est pas la seule à connaître ce secret explosif...
1934 en Bretagne. Irma, veuve et ramasseuse de vers sur la plage attend le retour de son fils Roger. Elle a placé tous ses espoirs en lui, acceptant de l’envoyer continuer ses études afin qu’il passe le baccalauréat. Ce dernier veut devenir ingénieur, ce qui force l’admiration de Louison, sa bien-aimée, qui elle rêve d'être actrice, comme son idole Danielle Darrieux. En attendant, elle est obligée de travailler comme serveuse dans l'auberge tenue par sa mère et son beau-père.
Mais le décès de sa mère et le manque de moyens financiers vont obliger Roger à rejoindre Paris pour travailler à l’usine. Il sera logé chez Antoine, l’oncle de Louison. Cette dernière va le suivre et se faire embaucher comme couturière chez un grand nom de la haute couture.
Les deux jeunes gens vont ainsi découvrir la vie ouvrière et les conditions de vie précaires qui vont avec, alors que la colère gronde dans les rues de Paris.
Avec ses deux tomes, La Belle Espérance, de Chantal Van Den Heuvel (scénario), Anne Teuf (dessin) et Lou (couleur), nous brosse le portrait d’une époque, celle de la lutte ouvrière et de l’arrivée au pouvoir du Front populaire en 1936.
Si ce combat est incarné par Louison et Roger, les auteurs ont également fait la part belle aux personnalités politiques qui ont incarné ce mouvement : Léon Blum, Roger Salengro, Jean Zay parmi d’autres.
En effet, avec ces albums, on suit très facilement les événements qui ont conduit le Front populaire, regroupant le Parti radical, la SFIO et le Parti communiste, à remporter les élections législatives de 1936.
Mais surtout, à travers le parcours de Louison et Roger, on prend conscience de la difficulté à subvenir à leurs besoins pour les familles ouvrières, ainsi que les terribles conditions de travail que celles-ci étaient obligées d’accepter.
Le contexte politique de ces années 30, avec la montée du fascisme, est très bien retranscrit. Ce qui permet de ressentir toutes les tensions et l’arrivée de certains conflits annonciateurs d’autres, comme la Guerre d’Espagne.
Avec ses 350 pages, La Belle Espérance, édité par Delcourt, nous projette, de façon très intéressante, dans les prémices de la Seconde Guerre mondiale.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !