"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« J'étais sorti de prison depuis cinq ans. J'avais déjà quatre livres publiés et je venais de terminer mon premier courtmétrage, tourné avec l'équipe de La Bande du Rex, dont j'avais coécrit le scénario. J'avais vachement souffert parce qu'on était tenus pour la rédaction des séquences à un cahier des charges qui ne me plaisait pas du tout, mais bon, mon fils venait de naître, j'avais besoin de fric, alors j'avais signé. Pendant les préparations du film, le producteur, qui nous avait invités à manger chez lui, s'est fait cambrioler. "Ça serait pas Nan ?" qu'il a demandé. Encore une fois mon passé me poursuivait. J'ai haussé les épaules et j'ai continué ma route. » Nan Aurousseau poursuit la narration de ses souvenirs entamée avec Quartier charogne. Dans ce récit où la gravité et l'émotion côtoient le comique et le burlesque, on retrouve le monde de la prison, de la démerde, mais on croise aussi François Truffaut, on dîne avec Claude Berri, on boit du Ricard avec Gainsbourg, dans cette autre vie d'Aurousseau, moins connue que celles du taulard et de l'écrivain, celle d'un cinéaste atypique et déterminé.
"Le roman est un miroir que l'on promène le long d'un chemin" et c'est à cette balade que nous convie Nan Aurousseau avec "La ballade du mauvais garçon" nourrie des histoires de sa vie. De la balade, son récit a le sens de la déambulation, parfois teintée d'errance, à travers le temps, l'espace et les diverses sphères dans lesquelles le narrateur évolue alors que la mélancolie qui nimbe certains souvenirs, en particulier celui de la mère, le rythme donné au récit évoquent la ballade du titre.
Comme un film, le livre de Nan Aurousseau joue avec la profondeur de champ et ce serait le réduire que de l'envisager uniquement comme une autobiographie. Tant dans la construction, qui s'éloigne de la chronologie linéaire, que dans l'écriture nuancée, ciselée, qui revisite le passé, Nan Aurousseau fait oeuvre et belle oeuvre.
Les chatoiements de la langue entremêlent les différents registres dans une tension qui ne faiblit à aucun moment. Il se dégage de cette maîtrise une impression d'apaisement qui sait ne pas occulter la rage mais l'intégrer, comme une pépite peut être incorporée à un rocher.
Cette ballade est un très bel hommage à la vie vivante, à la littérature et à tous ces "passeurs" qui offrent une vraie liberté : celle que donne l'écriture.
Un condensé d'émotions !
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