"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Les hommes ont tué la mer ; elle revient les hanter. Mers et océans ont disparu. L'eau s'est évaporée, tous les animaux marins sont morts.
Dans un monde changé en désert, la mer fantôme revient hanter les hommes.
Paris en ruines tremble sous l'ombre d'une baleine blanche et seuls les musiciens de l'Opéra parviennent à canaliser sa fureur en jouant pour elle.Jusqu'au jour où deux voyageurs s'en mêlent : une femme qui danse avec les méduses et un homme au passé trouble.
Sont-ils du côté des survivants ou de celui des spectres ?
Nous sommes dans un Paris futuriste post apocalyptique où les mers et les océans ont disparus, dévorés, avalés, acidifiés, pollués, étouffés par les plastiques , hydrocarbures et métaux lourds. L’eau s’est évaporée et tous les animaux sont morts. La plupart des gens n’avaient pas mesuré la relation intime qui liait la santé des océans et la leur. Les survivants s’accrochaient de toutes leurs forces dans ce monde qui tombait en poussière entre deux « marées hautes ». Massacré avec violence, le fantôme des mers mortes revenait hanter les hommes lors de phénomènes baptisés « les marée hautes », aléatoires, parfois courtes , parfois longues, mais toujours mortelles. La mer fantôme se jouait des murs et des distances, elle engloutissait le monde et personne n’était épargné. Ses eaux ne noyaient pas les humains mais elles portaient ses soldats: les animaux fantômes unis par la vengeance qui se nourrissaient de l’âme des survivants.
C’est lors d’une marée haute que Bengale, personnage au passé trouble, va rencontrer Chrysaora qui danse avec les méduses et ne semble bizarrement pas en danger. Ils sont toutefois sauvés par une bande d’exorcistes qui les emmènent dans les ruines de l’Opéra Garnier où ils jouent pour une grande baleine blanche afin qu’elle rende l’âme de Jonas, le fils d’Herman leur chef, âme qu’elle lui a en partie siphonné. Mais, quels vont être les rôles de Bengale et Chrysaora dans cette aventure ?
Olivier Boiscommun illustre ici le roman d’Aurélie Wellenstein « Mers mortes » qui mêle subtilement fantasy, récit postapocalyptique et drame écologique.
Son dessin est magnifique et pare ce futur cauchemardesque de couleurs directes, intenses, chatoyantes sans rien enlever de la violence et de l’émotion contenues dans le récit. On retrouve également la patte graphique d’Olivier Boiscommun dans ses personnages aux traits légèrement elfiques.
L'intention était bonne mais j'ai trouvé l'ensemble plutôt survolé. J'ai l'impression d'avoir lu un tome d'une série plutôt qu'un one shot.
Malgré le format, on en apprend assez sur les personnages pour s'attacher un tant soit peu à eux. Mais j'aurai apprécié un développement plus précis sur le passé de nos 2 héros. Surtout quand je vois qu'à la fin, nous avons un résumé sous forme de journal de l'arrivée à Paris de l'héroïne. Cette partie d'ailleurs est très bien écrite mais justement, pourquoi ne pas l'avoir mis en image au début de la bd?
Et puis tout va trop vite, l'objectif est atteint et nous sommes à la fin. Dommage car il y avait un gros potentiel pour faire plus.
Visuellement, c'est très beau, et ça colle bien à l'ensemble, sorte de poésie horrifique qui ne manque pas d'être violente par moment. C'est le gros point positif de cette bd, les planches sont un délice pour les yeux d'autant plus que le format franco belge les met bien en valeur.
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--- Du roman à la BD ---
Si vous me suivez depuis longtemps, vous avez sans doute déjà remarqué qu’en temps normal je ne chronique pas de bandes dessinées. En effet, il s’agit là d’un format que j’affectionne peu, probablement parce que l’expérience de lecture ne permet pas de s’immerger des heures durant.
Cependant, je n’ai pas hésité une seule seconde à faire une exception lorsque les éditions Darkoo – que je remercie au passage – m’ont proposé en service de presse La Baleine blanche des mers mortes, une BD tirée du roman d’Aurélie Wellenstein. Et oui, bien qu’il m’ait brisé le cœur, j’ai adoré Mers mortes. J’étais donc plus que curieuse de voir son univers adapté. Sachez-le, je ne suis nullement déçue du voyage !
--- J’en ai pris plein les yeux ---
Personnellement, je trouve les dessins de Vincent Boiscommun d’une beauté sans pareille. Grâce à des couleurs vives et à une multitude de détails, ce dernier offre une véritable poésie à l’histoire. C’est tout simplement grandiose ! Selon moi, il a su donner vie à cet univers sombre dans lequel perce une lueur d’espoir.
Attention, néanmoins : comme pour le roman dont elle est tirée, la BD contient des scènes très violentes, très sanglantes, notamment par le meurtre d’animaux marins. Pour autant, et même si cela n’enlève rien à la dureté du message, j’ai estimé qu’auteur et dessinateur conservaient une certaine sobriété dans la manière d’amener les choses. C’est simple et percutant – voire choquant pour les plus sensibles, j’en conviens.
--- Comme un bonus à l’histoire d’origine ---
Pour ceux qui n’auraient pas lu Mers mortes, sachez que la BD est un genre de préquel. Elle reprend ainsi un personnage phare du roman, Bengale, dévoilant un pan essentiel de son passé. Je l’admets, j’étais plus que ravie de retrouver ce héros (ou anti-héros) et, mieux encore, de découvrir les origines de sa quête. Je ne peux vous en dire plus, si ce n’est qu’il dégage un charisme incroyable, puisant dans sa volonté sans failles pour survivre. Chrysaora, quant à elle, m’était totalement inconnue, mais j’ai apprécié la touche de douceur qu’elle apporte à l’histoire.
Le seul bémol concerne le rythme, bien trop rapide à mon goût. Cela est probablement dû au format, mais j’ai trouvé que le récit manquait de transitions, d’explications, d’approfondissement.
--- Un goût de trop peu… ---
Comme je l’ai dit plus haut, je lis peu de bandes dessinées. Je n’ai donc pas l’habitude de me contenter d’une cinquantaine de pages, aussi sublimes soient-elles, ni d’achever ma lecture en moins d’une heure. Résultat : je suis restée sur ma faim !
Heureusement, si vous rencontrez le même problème que moi, vous pourrez toujours vous tourner vers le roman afin de poursuivre cette expérience de lecture inoubliable.
--- Un message écologique fort ---
Dernier point à aborder, et non des moindres. C’est bien évidemment ce qui réunit BD et roman. Par le prisme de l’imaginaire, Aurélie Wellenstein dépeint un futur particulièrement lugubre, tant pour les créatures marines que pour la planète tout entière. Cela fait naturellement écho aux préoccupations environnementales de notre époque même si, il faut bien l’avouer, l’humanité n’est pas près de changer. Enfin, qui sait ? Peut-être suis-je trop pessimiste…
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