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Quitte à connaître sa fin, autant qu'elle profite aux autres. Et à qui d'autre qu'à son meilleur ami, le doux Ramon, cabossé par la vie ? Une ode fantasque, rock'n roll et inspirée, à l'amitié et au don de soi.
Je mourrai à 27 ans. Je l'ai décidé, intégré, digéré. Suffisamment tôt pour qu'il soit impossible de faire machine arrière. Je me suis fixé des règles précises. Ne m'attacher à rien, ni à personne.
A 8 ans, Ramon m'est tombé dessus. Exception. Fallait le voir. Un sacré bordel, le môme. Orphelin, père inconnu, mère dérouillée par son mec. Ramon, c'était le meilleur d'entre nous. La douceur incarnée. Derrière toute sa tendresse, il rongeait son frein. Dix ans plus tard, il a fini par péter les plombs et depuis qu'il est interné chez les dingues, je l'attends.
C'est pour aujourd'hui. Sortie d'essai. Quinze jours sans accroc et mon pote sera enfin libre de commencer sa vie. Moi, de terminer la mienne en m'assurant que rien ne vienne plus jamais l'abîmer.
Quitte à connaître sa fin, autant qu'elle profite aux autres.
Bon premier romain, imaginatif et bien écrit.
Franchement, belle découverte.
On a envie d'en savoir plus sur le devenir du héros principal et de son ami.
Surtout, rejoindra t'il le club des 27 ?
On me dit à l’oreillette que ceci est un premier roman.
Étant donné la maturité littéraire de cet ouvrage, j’avais peine à le croire ! On ne peut résolument pas enlever cette immense qualité à ce roman. Tel un fouillis maîtrisé, nous plongeons dans la tête du narrateur, mais aussi dans celle de son grand ami, Ramon. Un bordel fou conté par une auteure de talent !
Deux originaux qui se rencontrent sur les bancs de l’école, cela donne de la folie, de la douceur, du fantasque, de la poésie, une amitié qui ne fait pas un pli. Voici ce que l’on découvre rapidement en ouvrant K.O. debout. Tous deux sont vivants, debout sur leurs gambettes qui en ont déjà vu des tonnes, mais attention, soyez prêts à embarquer dans le K.O. de leur univers. Ce n’est pas un livre à prendre à la légère. Il demande une certaine concentration. Il est intense. Mais il est court, il est juste comme il faut pour ce genre d’histoire. Vous n’allez pas vous ennuyer un seul instant, vous allez comprendre le don de soi, l’amitié sincère.
« Deux solitudes qui se rencontrent ça peut faire beaucoup de monde. »
Le roman débute en 1988 et se termine en 2015. 27 ans dans la vie de ce personnage qui a décidé de suivre les traces de ses héros – Jimi Hendrix, Jim Morrison, Janis Joplin -, c’est-à-dire mourir à 27 ans.
La vie n’a pas été tendre avec lui, notamment avec la disparition de ses parents, « chacun à sa façon » (cancer pour le père, fuite pour la mère). Quand il rencontre le doux Ramon, orphelin trimbalé dans diverses familles d’accueil, ces deux solitudes sont attirées comme des aimants. Qui se ressemble s’assemble paraît-il. En tout cas, ils se rassemblent pour ne faire qu’un, un duo évoluant dans leur univers propre, cette bulle que l’on comprend peu à peu, que l’on apprend à percer au fil des chapitres courts qui ne laissent aucun répit à notre esprit.
« Si je voulais garder le monopole du désespoir, Ramon faisait un sérieux rival. En matière de tsunamis, il avait quelques longueurs d’avance et continuait de tenir debout. »
Rien ni personne ne semble détourner le narrateur de son but, de ce pacte qu’il a signé avec ses copains morts, Jimi, Jim et Janis. Sauf peut-être la belle Zoé. Pourtant, il s’était juré de ne s’attacher à personne.
« Son boucan d’enfer m’a endormi aussi doucement qu’une berceuse, et si je pouvais la chanter, j’en fondrais. »
Mais Zoé sera-t-elle capable de le détourner de son but ultime ?
Cette mort programmée, mais qui profitera aux autres. C’est ce qu’il a décidé. Et c’est toute l’émotion qui transpire du roman, pour finir en apothéose à la toute fin.
En bref, c’est une expérience littéraire à ne pas louper. L’importance de l’enfance et du rôle parental, l’amitié, l’amour, le don de soi… toute une galaxie d’émotions dans un monde loufoque. Deux amis barrés en marge de la vie telle que nous la connaissons, mais deux personnages fidèles et attendrissants qui signent un final intense. Un premier roman à la maturité littéraire hallucinante !
« L’enfance est un jeu sans âge qui peut manquer beaucoup à ceux qui savent la faire durer. Pour ne jamais lui manquer, j’aurais bien pu avoir quatre ans toute ma vie. »
Ma chronique sur mon blog : https://ducalmelucette.wordpress.com/2017/02/11/lecture-k-o-debout-de-mahault-mollaret-rentree-litteraire/
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