Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Libérée, la sexualité des femmes d'aujourd'hui ? On serait tenté de croire que oui. Pourtant, plus de 50 % d'entre elles se disent insatisfaites, que ce soit à cause d'un manque de désir ou de difficultés à atteindre l'orgasme. Si tant de femmes ordinaires sont concernées, peut-être qu'elles n'ont rien d'anormal et que ce n'est pas à la pharmacie qu'il faut aller chercher la solution. Le remède dont elles ont besoin est plus certainement culturel, et passe par une réorientation de notre approche androcentrée du sexe et du plaisir.
Tour à tour reportage, essai et recueil de réflexions à la première personne, cet ouvrage enquête sur les dernières découvertes scientifiques ayant trait à l'orgasme féminin. On y apprend ainsi qu'une chercheuse en psychologie clinique a recours à la méditation de pleine conscience pour traiter les troubles à caractère sexuel. On y découvre aussi diverses façons dont les femmes choisissent de redéfinir leur sexualité. Cette aventure aux confins de la jouissance nous emmène jusqu'au festival Burning Man, où l'orgasme féminin est donné à voir sur scène, ou encore dans le cabinet feutré d'une thérapeute qui propose de soigner les traumatismes liés au viol à l'aide de massages sensuels.
Dans la préface de Maïa Mazaurette, on apprend que le titre original est « CLOSER», mot qui désigne le moment ultime où les femmes atteignent l’orgasme. Sa traduction en « JOUIR », mot unique également, simple et parlant, est tout aussi percutant.
Une très belle enquête d’une journaliste canadienne sur un sujet toujours tabou en 2019 : l’orgasme féminin. Appuyée par une grande documentation et de nombreuses références, l’auteure nous livre un monumental essai sur la jouissance féminine. La forme narrative qui relate de nombreuses interviews, témoignages, et expériences diverses rend cet essai vivant et informatif.
Menée avec vivacité et curiosité, cette étude nous transporte de la peur du plaisir à son expression sous toutes ses formes en passant par la négation délibérée de la sexualité féminine à travers les âges. Sarah Barmak recherche avec légèreté et obstination des réponses auprès des femmes, des scientifiques, des médecins, des psychiatres, des psychologues et autres gourous en tous genre.
Cette exploration historique sans pudeur et sans concession est extrêmement drôle, déculpabilisante et rafraichissante ! On y retrouve décortiqués, tous les clichés culturels sur les femmes : passives, sans libido, frigides, complexes… sur le contrôle de leur corps par la société, par leurs partenaires.
Il ne s’agit ni d’un guide ni d’un traité sur la sexualité, mais d’une réflexion sur le droit des femmes à l’épanouissement sexuel au même titre que l’égalité homme/femme, le droit à l’autodétermination et le consentement. Donc un sujet non seulement d’actualité mais aussi d’urgence absolue !
C’est peut-être l’un des aspects les plus intéressants du livre, cette absence de contrainte, de conseil, cette ouverture à des expériences variées relatées sans jugement de valeur, avec une grande bienveillance.
Une lecture rapide grâce à une écriture fluide, abordable, qui marque constamment notre intérêt grâce à des mots simples et clairs et aussi parfois de l’humour. Des exemples, des faits avérés, des témoignages parcourent cet essai pour mieux nous démontrer et nous parler du plaisir féminin. Des chiffres parfois hallucinants, des propos relatés par des femmes qui font frémir, pas de solution miracle décrite mais des chemins à suivre, des choses à essayer, un mental à trouver, des éléments bien plus précieux. Cet essai ouvre la réflexion sur les domaines les plus divers comme l’anatomie, la pornographie, les LGBT, le yoga, ou encore la méditation sans aucune injonction particulière. Il « décoiffe » comme on dit ! Il dérange aussi !
Alors oui, ça parle de sexe, d’éjaculation féminine, d’orgasme, de plaisir, de clitoris, de nudité, de simulation, de masturbation, de massage sensuel, de libido, de frigidité, mais sans jamais une once de vulgarité. Et au final, l’auteure insiste pour nous dire que nous sommes toutes normales, malgré nos différences, et que le sexe est ce que l’on en fait. Génial, non ?
Cet essai aurait mérité la note de 21/20. Ce n’est pas l’ouvrage en lui-même qui justifie cette note bien sûr mais tout simplement parce que ce sujet, cette enquête, j’aurai aimé pouvoir la lire il y a 30 ans ou encore pouvoir la faire lire à ma fille, mes nièces, mes amies et surtout parce qu’il est urgent de libérer la parole et rattraper des siècles de retard, d’inhibition et d’obscurantisme, d’avoir davantage d’ouvrages disponibles pour banaliser ce thème. Cet ouvrage ne peut que devenir une vraie référence sur le sujet. C’est pour moi un livre résolument féministe à offrir à toutes les femmes !
Tout, tout, tout vous saurez tout sur le clito. Le vrai, le faux, le laid, le beau, le dur, le mou qui a un grand cou… J’en rigole mais c’est pour ne pas en pleurer car s’avaler 200 pages sur l’orgasme féminin c’est à vous dégoûter d’en avoir un !
Franchement ?! Franchement ! Deux cents pages pour retracer l’histoire – ou plutôt la non histoire – de l’orgasme féminin, est-ce qu’on a vraiment besoin de ça ? Certaines oui, peut-être, parce qu’elles se posent des questions sur le fonctionnement de leur corps et leur capacité à atteindre l’orgasme. Ça s’entend, ça se comprend et ça se respecte comme n’importe quel ouvrage qui traiterait de n’importe quelle problématique d’ordre médical ou psychologique ou que sais-je encore. Mais quand on n’a pas de questions particulières sur le sujet, eh bien 200 pages sur le clito, l’éjaculation féminine, le point G, les théories fumeuses de Freud sur le sujet, et toutes les croyances que l’humanité a développé autour de l’entrejambe des femmes, c’est d’un ennui mortel.
Que veulent les femmes ? Ça, personne ne le sait, pas même les femmes elles-mêmes ! Peut-être faut-il en fait aborder la sexualité féminine comme un domaine qui s’apprend, se cultive, et dans lequel on s’améliore grâce à nos connaissances – comme la cuisine ou le jardinage.
Pire, et là je sens que je vais m’attirer les foudres des plus féministes : je n’ai pas envie, parce que je suis une femme, qu’on m’expose pendant des pages et des pages les moindres problèmes féminins. C’est comme quand j’étais gamine et que j’étais passionnée de chevaux. A chaque Noël ou anniversaire, ça ne loupait pas : oh un tableau moche avec des chevaux ! Oh un bracelet hideux avec un fer à cheval ! Oh trop bien, une statue abominable de tête de cheval ! Oh un énième roman sur l’étalon noir ! (ah non, ça c’est l’exception qui confirme la règle…) J’avais envie de crier à la face du monde que j’avais d’autres centres de préoccupation que le cheval et que non je ne rêvais pas de collectionner tous les objets les plus inutiles sur l’univers équin. J’étais plus que cela, je valais plus que cela ! Eh bien là c’est tout à fait pareil : ok je suis une femme mais je n’ai pas envie qu’on me ramène systématiquement à ma condition de femme, mes problèmes de femme, mes difficultés de femme, etc. Si j’ai un problème d’ordre féminin, j’en parle avec mon gynéco ou avec mes amies ! Mais je n’en fais pas tout un plat !
Parlez-moi de psychologie, de faits de société, de relations humaines, de ce qui peut nous aider à mieux vivre tous ensemble mais arrêtez de surfer sur la vague des femmes, ces grandes oubliées de l’humanité dont on ne s’est jamais occupé avant et qui méritent désormais un livre pour chaque problème aussi intime qu’infime. Il y a un effet de mode qui commence sérieusement à me fatiguer car au lieu de nous placer à égalité avec les hommes, j’ai l’impression que l’on passe notre temps à nous mettre sous cloche, nous isoler encore plus et nous transformer en bêtes curieuses. D’un côté on nous bassine avec les jouets des enfants qui ne doivent plus répondre à un genre et de l’autre on nous pond des bouquins en veux-tu en voilà spécifiquement pour nous les femmes. On peut être femme sans que ça soit un problème ou tout du moins un fait notoire, mince alors !
Maintenant que ça c’est dit, je dois tout de même reconnaître que condensé en un article de plusieurs pages, ça aurait pu être passionnant car la plume de l’auteure est savoureuse. J’adore son style, la connivence qu’elle parvient à créer avec son lecteur, ses petites tranches de vie disséminées ça et là. Mais 200 pages sur ça, non ! Pas pour moi en tout cas. Mais encore une fois si c’est un sujet qui vous titille, alors ce livre est fait pour vous : allez-y gaiement, il fera sauter tous les verrous psychologiques, il saura vous mettre à l’aise pour explorer jusqu’au plus tabou. Et vous sortirez de là heureuse, libérée et prête à jouir à tout va.
Je suis donc très partagée pour évaluer ce livre qui, de mon point de vue, n’est pas indispensable du tout mais qui, pour d’autres, peut devenir un essentiel.
Jouir est le document sélectionné par le jury de janvier du Grand prix des lectrices Elle 2020.
Pour dire les choses d'emblée, cet essai ne m'a pas comblée, loin de là. Je lis beaucoup d'avis enthousiastes mais pour ma part, je me suis copieusement ennuyée.
Commençons par préciser un point important.
Je ne nie pas l'importance du message : notre société n'accorde pas assez d'importance à la place du plaisir de la femme dans une société de plus en plus sexualisée. Il ne faut pourtant plus que ce sujet soit tabou.
Étant mère de deux filles, j'en saisis d'autant plus la gravité, il est anormal que les jeunes filles, de nos jours, basent leur image de la sexualité sur le plaisir unique de l'homme.
Mais un essai sur le plaisir féminin passera forcément par décortiquer en long et en large l'anatomie des femmes. Déjà quand j'étais étudiante, je préférais largement le français, les maths et l'anglais aux sciences. Et là, au lieu de lire des paragraphes entiers sur le point G, la taille du clitoris, l'urètre et/ou les glandes nécessaires à l'éjaculation féminine, j'aurais préféré résoudre une équation à deux inconnues.
De même pour les expériences de méditation orgasmique, de massage tantrique ou autres thérapies par la parole...
Je n'aime pas forcément tout expliquer, tout disséquer, j'aime parfois laisser la magie agir. Et je ne peux m'empêcher de penser que transformer le sexe en une procédure réfléchie et organisée peut aussi aller à l'encontre du but recherché, soit le plaisir.
Autre chose qui m'a perturbée, l'auteure revient souvent aux recherches (vaines) sur l'élaboration d'un Viagra pour femmes, mais le Viagra améliore la fonction érectile et non le plaisir. La comparaison m'a de ce fait semblé quelque peu biaisée, même si le fait est qu'il existe un médicament relatif à améliorer la vie sexuelle masculine, ce qui n'est pas le cas pour les femmes.
Les points positifs, car il y en a, bien sûr : l'essai est très bien documenté. On sent également que Sarah Barmak a pris son sujet à coeur. Sa prose est assez agréable, parfois malicieuse et complice, et tant mieux, je crois qu'un ton froid et didactique m'aurait laissée encore plus en dehors !
Mais clairement, 200 pages sur l'orgasme, je ne suis pas la cible.
Bon, je crois que le titre est assez clair quant à savoir le sujet de cet essai. Toutefois, ne croyez pas que vous allez tomber dans le porno ou dans un livre au langage cru. Cet essai est rédigé en se basant sur des études scientifiques et ce n’est jamais vulgaire, les éléments qui le composent sont vérifiés.
Bien entendu, certaines lectrices du Grand Prix des Lectrices du magazine Elle ont eu quelques difficultés à sortir sagement ce livre de leur sac dans les transports en commun. Pourtant, il n’y a aucune honte à avoir, comme l’évoque d’ailleurs son auteure, Sarah Barmak, qui tente de décomplexer les lecteurs de son livre mais aussi une certaine frange bien-pensante de la société.
Lorsqu’elle aborde, par exemple, les nouvelles formes de méditation et notamment la méditation orgasmique, elle a appuyé son sujet en rencontrant des pratiquants, en lisant la documentation déjà écrite… Jamais elle ne lance une idée ou un concept, sans qu’il n’ait été expérimenté, vérifié et appuyé.
J’ai lu cet essai de manière assez curieuse et n’ai pas ressenti du tout de la gêne par ce qui y était évoqué ou la manière dont cela est fait. C’est plus de l’étonnement qui m’a parfois saisi, certaines histoires personnelles étant évoquées et aussi sur le parcours semé de tant d’embûches avantque la médecine se penche sur le sujet de l’orgasme féminin. Les premières études médicales ne sont en effet apparues que très tardivement par rapport à celles consacrées aux orgasmes masculins.
On ressent que Sarah Barmak y a mis beaucoup de passion et s’est énormément investie dans sa rédaction. Doté d’une écriture plaisante avec souvent des expressions ou des réflexions malicieuses, il n’a pas été rare que je me retrouve avec un petit sourire en coin.
J’ai perçu deux petits bémols dans cette lecture: tout d’abord, j’ai trouvé que cet essai était essentiellement consacré à notre société occidentale. Ensuite, j’estime que la quatrième partie « Jouer » était trop longue et tournait parfois un peu en rond.
Vous savez maintenant à quoi vous en tenir avec ce livre, ô combien hélas nécessaire dans notre société, qui, malgré un sursaut pour le féminin, reste encore tant patriarcale. Cet essai n’est pas seulement un livre écrit par une femme pour les femmes mais bien autant pour vous les hommes, car vous en apprendrez bien plus que ce que vous croyez!
Lu dans la cadre du Grand Prix des Lectrices Elle, sélection Essai/Document du mois de janvier 2020.
Un essai intéressant sur la sexualité féminine et tous les tabous qu’il peut y avoir. L’auteur soulève les inégalités présentes face aux hommes face à ce sujet. Dans notre société hyper sexualisée, parler de sexualité féminine reste marginal et inconfortable.
Le problème ? L’incompréhension, une mauvaise connaissance de l’anatomie de la femme notamment. Si l’on connaît parfaitement le système urinaire et le système de la procréation, on en est bien loin en ce qui concerne le plaisir.
Cet essai est rempli d’exemples, de témoignages, d’études diverses, d’extraits d’articles et d’essais. Il est très documenté et témoigne d’un gros travail de son auteur. Il y a beaucoup d’informations intéressantes à connaître.
Mais ce document m’a laissé de marbre et ce malgré des témoignages assez effroyables sur l’incompréhension et le manque de connaissances comme pour la situation de Vanessa. Je ne sais pas si c’est l’écriture, la façon d’aborder le sujet ou le sujet en lui-même, mais je me suis beaucoup ennuyée à la lecture de ce document. Rien n’a réussi à vraiment m’accrocher, même si je trouve important de faire lumière sur ce sujet.
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