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Un jeune homme doit tuer un âne pour gagner la main de la fille qu'il aime. L'épreuve tourne mal. Couvert du sang de l'âne, il se cache dans la grange du père, où il attend la fille. Quand survient le père, le jeune homme s'enfuit, en oubliant son portable sur place. Un enfant est surpris en train de tuer un chat, tandis qu'un autre s'interroge en découvrant le désir sexuel et la honte devant Dieu...
Portraits d'enfants ou de jeunes adultes dominent ces récits révélant les contraintes religieuses et un regard désabusé ou amusé sur les travers de la société iranienne.
Je puais le sang d'âne alterne naïveté enfantine, violence familiale, doux cynisme et scènes parfois cruelles.
Je me suis plu dans Le chameau ivre d’Alma Rivière, alors j’ai voulu rencontrer l’Iran de Hafez Khiyavi où j'y retrouve certains thèmes reviennent.
En treize histoires courtes, Hafez Khiyavi me transporte dans l’Iran actuel. Ces nouvelles racontent la vie d’homme et de femmes, pas héros pour un sou, qui se débattent entre modernité et tradition
La première nouvelle fait référence à son précédent livre « Une cerise pour couper le jeûne » (que j’aimerais découvrir) où une jeune fille vient retrouver, sans être voilée et à vélo, son amoureux qui se cache de la police
Les personnages sont humains, très humains avec leurs faiblesse, rouerie, bassesse, courage, humour, violence. Ils sont coincés entre la tradition et la modernité, regrette l’occidentalisation tout en la rejetant, la religion «Sa culotte, à Sheylan, c’est Satan qui la lui enlève » ; ce jeune garçon s’interroge sur ce que voit et ne voit pas Dieu. « Ma mère, elle dit que Tu es partout » «Rêver que Sheylan est là aussi. Non, Seigneur ! Non ! Ça tu ne l’as pas entendu. Je parle juste pour moi. Ma mère, elle dit que même quand on parle à l’intérieur de nous, Dieu, Il l’entend. Ce n’est pas bien, Dieu ! Ce serait mieux quand même si Tu n’entendais pas ce que les gens ils se disent à eux-mêmes. En tout cas pas tout. » Les mâles ne sont pas des surhommes et, quelque fois leur couardise fait rire.
Chaque nouvelle brosse une facette de l’Iran d’aujourd’hui dont l’auteur en brocarde l’hypocrisie. J »ai rencontré l’armée « Des pêches », l’entraide « Ibrahim », l’amour « Je puais le sang de l’âne ». « L’âme de M’sieur Mansour » oscille entre légèreté et gravité.
Des histoires à raconter écrites aux petits oignons, bien traduites par Stéphane Dudoignon. Certaines sont jubilatoires, d’autres ironiques, tendres, violentes. Hafez Khiyavi montre beaucoup de tendresse pour ses personnages
« Je puais le sang d’âne » ouvre une fenêtre sur l’Iran moderne et Hafez Khiyavi, un auteur à découvrir.
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