"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Des déserts glacés du Dakota du Sud jusqu'à son ancien bureau de la 110e unité de la police militaire de Washington D.C., la route est longue, et particulièrement semée d'embûches. Mais après bien des péripéties, Jack Reacher se réjouit de bientôt pouvoir rencontrer son nouveau commandant en chef, le major Susan Turner.
Après avoir expédié au tapis deux individus qui lui conseillaient fortement de filer s'il ne voulait pas être traduit en cour martiale, Reacher pousse enfin la porte du bureau de Susan pour y découvrir à la place un certain commandant Morgan. Ce dernier, après avoir informé Reacher que le major Susan Turner n'était plus là, lui apprend qu'il est accusé d'avoir tué un certain Rodriguez seize ans plus tôt, qu'il n'y a pas prescription et qu'il est rappelé en service actif.
Pendant ce temps-là, un homme se faisant appeler « Romeo » ne cesse de téléphoner à un certain dénommé « Juliet » pour savoir ce qui arrive ou va arriver à Reacher. Ils se doutent que celui-ci va tout faire pour retrouver Turner qui, il vient de l'apprendre, a été déployée en Afghanistan la veille... sans y être jamais arrivée.
Bel imbroglio. Et comme toujours dans les romans de Lee Child, ce n'est que le début des ennuis pour le justicier qui n'a peur de rien et arrive toujours à ses fins. Même lorsque, comme dans ce récit salué comme l'un des meilleurs de Lee Child, les mauvaises surprises s'enchaînent.
Titre VO : Never Go Back
J’ai une bien triste nouvelle à vous annoncer!
Jack Reacher est atteint de sénilité précoce ou d’un grave Alzheimer!
Rendez-vous compte! Il ne se souvient pas d’avoir tabassé à mort un homme, seize ans plus tôt… ni même avoir eu une liaison avec certaine Candice Dayton qui aurait porté ses fruits. Jack Reacher serait papa mais l’ignore!
Naaan, je vous rassure, c’est une fausse alerte, Jack Reacher est pleine possession de ses moyens mais il devrait faire attention à ses fréquentations!
Vouloir rencontrer Susan Turner, la responsable actuelle de son ancienne unité, la 110ème spéciale, juste par envie d’un dîner parce que charmé par sa voix au téléphone, le plonge dans d’infinis tracas qui le rappellent sous les drapeaux avec menace d’une Cour Martiale à la clef, entr’autres… Et pas de dîner, Susan est sous les verrous…
Une aventure que Jack Reacher va vivre en duo, pour une fois! Avec un alter ego féminin à la hauteur des talents de notre ancien militaire, même si la Miss Susan a davantage d’états d’âme et de problèmes de conscience… Mais à la guerre comme à la guerre, tous les coups sont permis pour se sortir d’un piège qui risque de leur coûter au mieux leur carrière et au pire, la vie!
Un très très bon opus de notre ami Lee Child! Je ne peux pas dire le meilleur, n’ayant point encore tout lu mais, en tout cas, d’excellente facture! Ce retour dans l’ambiance, la hiérarchie et le carcan rigide de l’armée s’accordent intimement avec le tempérament de notre duo Jack-Susan. Certains aspects de la personnalité de Jack Reacher sont un pur produit de sa carrière sous les drapeaux et reprendre du service ne semblent qu’une formalité tant il donne toujours l’impression de ne l’avoir jamais quitté!
Mais là où il s’est affranchi du poids de ses galons et de la chaîne de commandement, Susan lui rappelle qu’un soldat ne peut pas être un électron libre… mais ne doit pas pour autant cesser d’utiliser sa matière grise! Car un militaire, c’est une force, un physique, une arme… mais aussi un cerveau et une conscience.
J’ai beaucoup aimé les joutes verbales entre ces deux-là et leur complicité dans l’élaboration des stratégies et dans l’action. Et il en faut pour résoudre ces trois affaires sans laisser de plume!
Une petite romance pour adoucir le tout et envisager que Jack Reacher, ce grand baraqué solitaire, est père, donne lieu à des scènes tendres mais surtout à quelques confrontations assez comiques.
La plume de Lee Child est toujours aussi bien affûtée, appuie la précision et l’efficacité de l’action par un jeu subtil de répétitions, reste toujours aussi précise dans la géographie des lieux et les scènes d’action. Son écriture est très visuelle et tellement riche de détails et de réflexions que ces deux qualités habilement utilisées empêchent de se cantonner à un thriller superficiel de pure castagne ou de se perdre dans l’ennui de trop de raisonnements intérieurs des personnages.
Le résultat en est donc un nouveau thriller passionnant, plongeant dans les trafics, le profit et exploitations des zones de guerre, dans la volonté d’anéantir les « empêcheurs de tourner en rond » et dans un jeu de cache-cache captivant.
Avec plus d’une vingtaine de romans à son actif, Lee Child n’est plus un novice, il maîtrise parfaitement son personnage récurrent sans jamais me lasser, jusqu’à présent. Il sait se renouveler au niveau des intrigues, celles-ci sont toujours fouillées et passionnantes. Il reste fidèle au caractère de Jack Reacher, tout en étoffant son vécu et ses émotions.
Et perso, je reste fidèle également…
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