Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Pendant des siècles, les historiens ont jugé d'une manière positive le règne de ceux que la papauté a désignés en son temps sous le terme de « Rois Catholiques », en fait un couple : Isabelle de Castille (1451-1504) et Ferdinand d'Aragon.
En associant sous un même sceptre deux des couronnes de la péninsule ibérique, en chassant les Maures du royaume de Grenade lors de la Reconquista, puis en finançant la découverte du Nouveau Monde, les Rois avaient su créer les conditions favorables à l'unité, à la prospérité, à la puissance et au rayonnement de l'Espagne dans le monde.
Longtemps négligée au profit de son mari, alors que toutes les décisions du règne ont toujours été prises en commun, Isabelle a vu son étoile monter à partir du XIXe siècle, avant d'être érigée par Franco lui-même en modèle paré de toutes les vertus. Une lourde hérédité qui attache désormais dans les esprits le nom de la reine aux notions négatives de fanatisme et d'into lérance.
A l'occasion de la commémoration du cinquième centenaire de la mort d'Isabelle la Catholique (+ 26 nov. 1504), et devant les rumeurs de béatification possible qui couraient au Vatican, il a semblé important à Joseph Pérez de s'interroger sur le bien-fondé d'une telle canonisation, au regard des grandes mesures religieuses prises au cours de ce règne. N'hésitant pas à revenir parfois sur les conclusions de sa précédente biographie des deux Rois Catholiques (Fayard, 1988), l'auteur se demande ici, dans ce bref et incisif portrait, si Isabelle était bien ce modèle de chrétienté tant vanté. Il aborde ainsi sans détour des questions cruciales et dérangeantes, rarement confrontées avec autant d'honnêteté et de rigueur historique. S'il semble que la création de l'Inquisition et l'expulsion des Juifs, ces deux actes lourds de conséquences, doivent être davantage imputés à Ferdinand, il n'en reste pas moins que la reine, qui paraît avoir joué un rôle décisif dans l'expédition de Colomb aux Indes, n'était guère hostile à l'esclavage des Indiens qui s'ensuivit...
Au terme de ce troublant essai, aux conclusions souvent hardies, Isabelle apparaît plus que jamais pour ce qu'elle était: une figure de pouvoir, davantage mue par un ressort politique que religieux.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Bird découvre que sa mère n'est autre que la poétesse dissidente Margaret Miu...
Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement