"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Imastu est le nom d'une petite bourgade située en Estonie, près de Tapa. Lorsque j'étais étudiant, je suis allé rejoindre une amie qui travaillait dans un orphelinat. Pendant un court séjour, j'ai vu certains enfants abandonnés par leurs parents à cause d'une lourde pathologie physique ou psychique, voire les deux. Cette expérience m'a beaucoup marqué. De retour en France, je me suis dit que l'orphelinat pouvait être un point de départ pour raconter une histoire.
La petite Ulrica incarne cette enfance perdue dans le roman graphique de Jérémie Horviller. Les raisons de sa présence à l'orphelinat font peu à peu surface, au fil d'un récit sombre dont les temporalités s'enchâssent. Le récit est peuplé de références, (De Van Gogh à Diane Arbus, d'Hokuzai à Otto Dix, en passant par Andersen) de figures et de lieux archétypaux. Nous pénétrons la dérive hallucinée et les tourments de l'orpheline au travers des paysages intérieurs qu'elle traverse, là où, dans une absence de couleur et de mot, les souvenirs finissent par affleurer...
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