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Hyenae : dans les quartiers, les campagnes, aux abords des écoles, des fêtes foraines, des prédateurs rôdent, chassent et emportent nos enfants. Quatre ans que Camille a disparu. À la sortie de l'école, elle est montée dans une camionnette blanche, et puis plus rien. Quatre ans sans nouvelles, sans demande de rançon, sans la moindre piste. Et brusquement, une vidéo surgie de nulle part. Depuis quatre ans, Sébastien Touraine, détective privé, s'est coupé du monde. Depuis que cette gamine a été enlevée à Marseille. Depuis qu'il sait qu'elle n'est pas la seule... Pour aider la commissaire Aïcha Sadia, sa compagne, il va devoir replonger dans une enquête aux confins du supportable. Et pour débusquer le chasseur dont il est devenu la proie, plus d'autre choix que de jouer sa vie et celle des autres... Machiavélique est le maître mot de ce thriller !
Dans les quartiers nord de Marseille, la commissaire Aïcha Sadia procède à une arrestation délicate, pendant laquelle ressurgit une cassette video pédopornographique surgie de nulle part. Aïcha se lance alors sur la piste d’un réseau qui pratiquerait des enlèvements d’enfants suivis de sévices et tortures de toutes sortes pour alimenter les fantasmes malsains de déséquilibrés et obsédés sexuels. Ainsi, quatre années plus tôt, la jeune Camille est montée dans une fourgonnette blanche et n’a jamais été retrouvée. Aidée de son compagnon, Sébastien Touraine, lui-même détective privé, Aïcha parviendra-t-elle à démanteler cette malfaisante filière ?
« Hyenae » est un thriller et un roman noir particulièrement réussi et magnifiquement écrit. Impossible de lâcher ce page-turner digne des plus grands (King, Thilliez, Chattam, Coben et autres). Le lecteur est scotché, glacé, épouvanté devant tant d’horreurs et de monstruosité. Il ne peut que se demander comment l’être humain peut se comporter aussi mal. Il n’est parfois pas très loin d’avoir le cœur au bord des lèvres. Les amateurs de sensations fortes ne manqueront pas semblable expérience. Quant aux âmes sensibles, elles pourront se dispenser. Il n’en demeure pas moins que Gilles Vincent rejoint grâce à ce livre le panthéon des grands maîtres de ce genre particulier de littérature.
Ce que j’en ai pensé :
– Avec « Hyenae« , c’est dans un thriller court mais intense que vous plongerez. Avec un thème pour le moins dérangeant, puisqu’il s’agit de la pire des pratiques sadiques : la torture de jeunes enfants pour la jouissance d’un petit nombre de dégénérés prêts à payer des fortunes pour le plus effroyable des spectacles.
Si les descriptions sanglantes et violentes ne vous font pas peur, vous en aurez pour votre compte à coups de mutilations et de séquences vidéos morbides.
– Dans ce thriller, le thème principal est celui de la vengeance qui, exercée par une personnalité psychotique peut devenir le moteur qui enclenchera les pires atrocités. Ce tueur sadique, ce fou attaché à la torture d’enfants, représente l’humain déviant qui peut tomber du côté obscur à cause d’un élément déclencheur tragique et fatidique. Pour la Hyène, c’est une marche inéluctable, démarrée en pensée il y a plusieurs années.
– Si ce thriller est court, ce n’est pas qu’il est pauvre. C’est au contraire grâce à l’écriture de Gilles Vincent qui n’a que faire des tournures alambiquées : c’est direct, acéré. Le rythme en devient ainsi très rapide, aucune pause, aucun répit pour le lecteur, et ce jusqu’à la toute fin. Jusqu’au dernier mot, même.
– Et que dire du personnage de Sébastien Touraine. LE personnage de thriller par excellence, comme je les aime, à savoir torturé, avec une blessure incurable dans son passé qui détermine l’homme qu’il est aujourd’hui : sans pitié, sans morale judiciaire, pour lui aussi la vengeance sera un moteur sans failles. On s’attache à lui, comme à Aïcha, cette femme commissaire, accessoirement sa compagne, qui est un personnage fort, qui cache ses faiblesses pour assumer à la perfection son job de femme flic.
En bref ?
Si vous aimez être caressé dans le sens des poils, passez votre chemin ! En revanche, si vous aimez les polars crus, sans concession envers le lecteur ainsi qu’envers les personnages du récit, allez-y ! Ce livre est une vraie découverte, je lirais sans aucun doute d’autres romans de Gilles Vincent, qui m’a convaincu tant par la teneur de son histoire que par son style.
Je conseille !
Avant d'écrire mon article, je suis allé relire mes précédents billets concernant les livres de Gilles Vincent : Beso de la muerte et Trois heures avant l'aube. Et je ne peux que constater mon intérêt monter en puissance. Là encore, Gilles Vincent m'a scotché. Son roman est terrible, il fait peur et donne des frissons parce que La Hyène (le méchant) s'attaque aux enfants. C'est ignoble bien sûr, mais on sait aussi malheureusement que ce type de prédateurs existe, les journaux en parlent régulièrement. Dès lors, pourquoi ne seraient-ils pas dans des romans noirs ? Ce n'est pas une lecture reposante. Ce n'est pas un livre qu'on oublie à peine refermé. D'abord à cause du thème bien sûr, mais aussi grâce à la construction du roman, à son rythme et à sa violence. En tant que lecteur, on passe par pas mal d'émotions parfois contradictoires ; ce qui ne change pas du début à la toute fin, c'est l'impossibilité de lâcher cette histoire. Je ne m'appesantirai pas sur l'intrigue, par peur d'en dévoiler trop (à ce propos, vous pouvez lire la quatrième de couverture, car chez Jigal on les fait sobres, qui ne font rien deviner).
J'aime chez Gilles Vincent l'équipe qu'il a constituée au fil de ses romans : Aïcha Sadia, la commissaire, Sébastien Touraine, son compagnon, détective privé avec qui elle travaille étroitement, Théo Mathias le légiste, ami des deux premiers ; voilà pour les personnages les plus influents, très bien secondés par des flics aguerris et soudés. Ils tâtonnent, se trompent, reviennent en arrière, s'engueulent parfois, agissent de temps en temps en dehors de la légalité, se font violence pour ne pas y céder trop souvent. C'est ce qui prime chez l'auteur, les rapports humains, même d'ailleurs entre les gangsters et les flics, ou ici entre le psychopathe et l'un des membres de l'équipe des enquêteurs.
Gilles Vincent est en train de bâtir une série de romans noirs absolument bluffante et excellente, avec des histoires fortes et des personnages attachants et très réalistes. Ce qui est très bien aussi, c'est que bien que je retrouve les mêmes protagonistes, je n'ai pas la sensation de relire le même roman, à chaque fois, l'auteur réinvente une histoire et même une construction de cette histoire. Très bon point, il n'y a rien de pire que l'ennui dans un polar.
PS : ce roman est une version ré-écrite et complétée d'un roman paru en 2009 chez Timée, sous le titre Sad Sunday. Il se situe avant Parjures, paru chez Jigal. Je précise, mais c'est juste pour la forme, je n'ai pas lu tous les romans de l'auteur (il me manque justement Parjures et un autre, Djebel) et ça ne gêne en rien la bonne compréhension, mon enthousiasme plaide pour moi.
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