"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un bras découvert sur une plage.
Une tête dans un carton.
Des cadavres sur un casino flottant.
Un projet ultra secret de voyage spatial qui dérape...
Tandis que l'enquête n'en est qu'à ses balbutiements, une nano puce, génération HX, implantée dans un cerveau humain, s'éveille.
Jusqu'où l'Être Humain ira-t-il dans sa quête de la connaissance et du pouvoir ?
Ce que j'apprécie avec Christine Brunet, c'est qu'elle ne s'encombre pas de bla-bla ni de fioritures: dès la première page du roman, on est tout de suite plongé dans l'action. Quelques lignes pour rappeler la situation des personnages principaux, et c'est parti pour une aventure qui nous mènera loin, au propre comme au figuré...
En ce qui concerne les personnages, justement: la psychologie fouillée, leurs motivations, leurs peurs, leurs doutes, les interactions entre les membres de l'équipe du CERI sont très réalistes; le lecteur a vraiment l'impression d'en faire partie. J'apprécie la façon dont Christine Brunet joue avec ses personnages, avec ce duo explosif issu du passé, Axelle et Sean, uni par des liens très fort alliant rédemption, pardon, rancœur aussi, espoir...Ce qui donne son sel à cette histoire déjà bien tournée.
Le petit bémol: la non exploitation de la motivation de Signac à faire tomber Gwen qu'il rend responsable de la mort de son frère (voir notamment dans Convergences ), rancœur exprimée au tout début du roman, ce qui aurait certainement ajouter une tension supplémentaire. Mais peut-être aurons-nous la clef dans le prochain roman de Christine...
Le +: l'aspect très instructif: dans tous les romans de Christine Brunet, suivre les intrigues complexes devient un jeu d'enfant grâce aux nombreuses précisions concernant des aspects scientifiques, des connaissances variées nécessaires pour comprendre l'environnement dans lequel évoluent les personnages. Le lecteur se retrouve plongé dans une histoire qui semble bien ainsi bien plus réaliste.
Habituée des polars & thrillers, Christine Brunet est une auteure que je ne connaissais pas. Elle signe ici un nouveau roman qui allie thriller & SF. Pour être franc c’est ce point qui m’a attiré. Voir comment un auteur peut se sortir d’un tel guêpier. L’exercice étant de mon point de vue, à risque.
Warning !! J’ai lu HX13 sans le contexte préalable, l’historique trimballée par les personnages – ils existaient pour les plus emblématiques d’entre eux dans certains romans précédents. Ma chronique est par conséquent le reflet d’une lecture d’un roman hors du commun et en aucun cas, elle ne s’inscrit dans la continuité des aventures de ses personnages récurrents.
Cela étant dit, entrons dans le vif du sujet. C. Brunet donne le rôle principal de son roman à une femme. En l’occurrence, Axelle de Montfermy. C’est donc sous cet angle que j’ai suivi les extraordinaires et dangereuses aventures d’Axelle qui n’a pas été sans me rappeler ma jeunesse avec Bob Morane et ses voyages spatio-temporels. On a les références que l’on peut. Moi, j’ai grandi, entre autre, avec Henri Vernes.
Avantage à la sensibilité sans pour autant être fleur bleue. Ces femmes, Axelle et Gwen ont leurs failles et sont aptes à de nombreux excès. Cela confère au roman un côté psychologique agréable.
Le pitch d’HX13 est presque simple. Des morceaux de membres appartenant à de sombres porte-flingues sont découverts dans la région Marseillaise. Les cadavres s’empilent. Axelle, à la tête de SIRC, entité de police spécialisée dans les affaires délicates, est chargée de l’enquête alors même que le SIRC va être démantelé pour passer sous la coupe de Sheridan. Axelle va mal (suite à un épisode précédent). Une nano puce HX, lui est implantée dans le cerveau, c’est le gage de sa survie. Mais la technologie relève du pari. Ajoutez à cela, un projet ultra secret de voyage spatial et me voilà fin prêt pour le grand saut et le mélange des genres.
Sans avoir lu les romans précédents, la relation entre les personnages se fait. Christine n’oublie pas d’insérer les éléments nécessaires à leur compréhension pour le quidam. Heureusement car ils sont souvent atypiques et leurs rapports souvent sous-tendus par leurs passés.
Moralité HX13 se lit très bien de manière isolée.
Coté personnages, ils sont typés sans être caricaturaux.
Axelle : femme forte pourtant pétrie de doute
Gwen : médecin légiste atypique et décalée
Signac: collègue de Gwen qu’il déteste, lui attribuant le suicide de son frère
Sheridan l’Irlandais : le XX qui tente de recoller les morceaux d’une rupture consommée avec Axelle
Nicolas : le fils prodigue hors norme
Mais revenons à mon intérêt primaire. Il s’agit de la forme. Opérer un switch entre thriller et SF est hardi. Si j’ose un parallèle cinématographique, j’y vois un rapprochement avec un District 9 dans la forme et Cloud Atlas des sœurs (et oui) Wachowski pour ce qui est de la balade. Le lecteur peut s’y perdre. Si on entre dans HX13 par la technologie, on ne verse pas dans une resucée d’Existenz de Cronenberg. Pour certains c’est une bonne nouvelle.
Savoir doser est essentiel. C’est bien le cas ici.
Attention. Ce roman dual genre nécessite de la part du lecteur une ouverture d’esprit. Il doit avant tout accepter de perdre ses habitudes et se laisser promener dans un univers novateur, moins logique.
Ce qu’il perd en réalité doit être équilibré par une dissemblance variée et riche. Mélanger polar et SF n’est pas nouveau. La SF nécessite de poser un univers, elle demande du talent pour paraître crédible et emporter son lecteur. Sur ce point Christine Brunet s’en sort bien. Elle met en œuvre le thème le plus classique de la SF, le voyage spatial. Elle évite des écueils où elle aurait pu se perdre. Elle s’attache à enrichir le champ des possibles du thriller en l’élargissant à travers cette fameuse puce HX13.
Le lecteur peut-être par moment déboussolé.
Pour ce qui est de la face thriller, les scènes d’action et de suspense sont joyeusement emballées. Les intrigues sont solidement bâties. L’auteure joue avec le lecteur. Pas à redire sur le sujet, madame maitrise.
Pris indépendamment le traitement des deux genres est juste. (un bémol personnel, la rupture entre les deux genres fut assez tranchée, mais aurait-on pu faire autrement ?)
Passés au mixer, l’alchimie se révèle être un bon divertissement
Côté style, c’est vif et agréable. On ne tergiverse pas.
A mon sens, HX13 était un véritable pari pour Christine brunet qui a dû secouer son univers et sortir des sentiers battus. Restait à savoir si le lecteur allait tenir. Fait est que oui, ce roman atypique se révèle un bon moment de lecture.
Nota : j’aurais aimé voir creuser un peu plus l’effet de la puce, la fameuse HX13, sur Axelle. Certes c’est personnel, mais cela m’a manqué.
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