Hannah More (1745-1833), femme aux multiples facettes, fut considérée en son temps comme un personnage presque inévitable et influent dans les débats qui agitèrent la société britannique. Cependant, elle fut aussi très critiquée et ses détracteurs firent même alliance pour contrer ses actions et l'affaiblir. Hannah More s'engagea dans la lutte contre l'esclavage, elle fut membre du Teston Circle, dans la lutte contre la pauvreté en créant par exemple des écoles du dimanche et à l'instar de sa contemporaine Mary Wollstonecraft dans le débat pour l'éducation. Ses choix religieux et politiques, elle faisait partie du groupe des évangélistes au sein de l'Eglise d'Angleterre et de celui des conservateurs, lui firent rencontrer puis travailler sur un pied d'égalité avec le célèbre politicien William Wilberforce ou encore avec les hommes de la Clapham Sect. Son choix d'écriture fut avant tout didactique. Elle s'essaya, entre autres, aux pamphlets politiques pendant la Révolution française, aux Cheap Repository Tracts, forme d'écrits destinés aux pauvres, puis aux ouvrages à visée pédagogique. Et pourtant, il ne reste souvent d'elle qu'une image bien ternie par des prises de positions rigides qui n'ont pas résisté à l'épreuve du temps. Finalement la question posée est la suivante : comment malgré sa part d'ombre indéniable Hannah More put à ce point imprimer sa marque et être ainsi mise en lumière à une période où peu de femmes pouvaient y prétendre ?
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